How about no? Ah, 2020. Cette année bissextile qui a apporté son lot de bizarreries. Aux allures dystopiques. Qui a passé vite comme l’éclair (ou pas, c’est selon). Janvier, Février, Mars. Limbo. Un semblant d’été. Décembre de nouveau. Temps des Fêtes annulé. Et une lueur d’espoir (ou de naïveté ?) que tout va se résorber aussitôt l’an 2021 entamé. Elle est bonne han ? #ÇaVaBienAller sur fond d’arc-en-ciel qu’ils disaient. Voici quelques grandes lignes non exhaustives de ce qui a marqué l’actualité — et l’industrie — en 2020.

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JANVIER-FÉVRIER

Jusqu’ici, tout va bien, ou presque. Alors qu’on se demande où sont les réalisatrices dans l’industrie, les feux de forêt qui ont enflammé l’Australie à la fin de 2019 continuent de faire des ravages. Considérés comme l’une des pires catastrophes pour la faune, ces feux particulièrement virulents ont dévasté un territoire équivalent à 238 fois l’île de Montréal !

Le prince Harry et Meghan Markle prennent la décision de s’éloigner de la famille royale afin de devenir « financièrement indépendants ». Pendant ce temps-là, les Canadiens se demandent pourquoi ils paient encore pour la monarchie. Le duc et la duchesse de Sussex posent pied à terre à Vancouver, mais finissent par s’installer près de Santa Barbara, en Californie. Plus de soleil, moins de plaintes des contribuables ?

Ça se corse lorsque L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare l’existence d’un nouveau coronavirus. Sur Netflix, le film Contagion, sorti en 2011, se hisse dans le top 10 de la plateforme. De quoi nourrir les esprits les plus conspirationnistes. On oublie presque que chaque vendredi, School Strike for climate, mené par la personnalité du Time 2019, Greta Thunberg, se poursuit toujours.   

MARS

Si février se passe plutôt « correct », pas d’apocalypse en vue, attachez votre tuque, mars a probablement été l’un des plus sombres mois de l’année 2020 en termes de montagnes russes d’émotions. Surprise, stupeur, un WTF ? bien senti, stupeur, surprise. Le 11 mars, L’OMS déclare la pandémie. Le vendredi 13 mars, suite au point de presse du premier ministre Legault, tout le Québec, sauf les services essentiels, se prépare à se mettre sur pause. Le 17 mars, Legault lance un message aux influenceurs pour interpeller les jeunes afin qu’ils respectent les consignes et qu’ils évitent de se rassembler. 23 mars : les mauvaises nouvelles s’enlignent. Alors que le nombre de cas actifs de la COVID-19 augmente worldwide, on nous annonce que les Jeux olympiques et autres grands événements d’envergure sont reportés. Grenier Formations passe en mode virtuel (et l’est encore). 24 mars : toutes les activités culturelles sont mises sur pause. L’industrie culturelle a mal.

On se souviendra longtemps de ce fatidique mois où les 5@7 Zoom se sont enchaînés jusqu’à en avoir une écœurantite aigue. Grâce à la Prestation canadienne d’urgence (PCU), qui s’échelonne jusqu’au 3 octobre, de nombreux travailleurs affectés par la COVID-19 peuvent rester à flot. Pendant que nos anges gardiens s’arrachent corps et âmes à sauver des vies et que les salariés restants tentent de travailler de la maison avec des enfants qui crient et qui pleurent en background, d’autres font des pains aux bananes, se lancent des défis sportifs et font des memes de tartelettes portugaises, inspirés par le Directeur national de la Santé Publique Horacio Arruda, cette « mascotte » bien malgré lui de la crise. À 13 h tapante tous les jours, en compagnie du premier ministre Legault, il nous donne les développements de ce méchant virus. Dans l’industrie, ça chambarde dans les agences médias et on se questionne sur la gestion de crise au temps du coronavirus.

AVRIL-MAI

Le gouvernement du Québec a annoncé le lancement du projet Le Panier Bleu, un OBNL qui vise à promouvoir l’achat local. On trouve toutefois que ce fameux panier bleu manque de rose. On en apprend davantage sur le slogan et les arcs-en-ciel #ÇaVaBienAller, qui se multiplient dans les fenêtres : petites douceurs colorées qui ponctuent nos marches quotidiennes. Puis, l’initiatrice du mouvement « Ça va bien aller » au Québec, Gabriella Cucinelli, dépose une demande d’enregistrement de la marque au profit de l’organisme de bienfaisance Cantine pour tous. #ÇaVaBienAller devient donc une marque de commerce !

On se souviendra que le premier lockdown était assez dur sur le moral, merci. Le Grenier se demande comment l’industrie va pour vrai et décide d’en faire une série, parce qu’il y a beaucoup d’agences dans la belle province. À défaut de se serrer les mains, on se serre les coudes ! Lg2 lance une initiative pour supporter l’achat local. Les Lions de Cannes sont annulés. Au Québec, les agences redoublent de créativité pour mettre sur pied des initiatives pour s’entraider et préparer l’après-COVID. Et, sans surprise, le e-commerce fait un bond incroyable. On fait un tour d’horizon de l’industrie pour savoir ce qu’elle fait pour se divertir entre quatre murs, confinement oblige. L’agence Camden dévoile son guide sur le marketing en temps de crise. Le Grenier prend le pouls de l’industrie en compagnie de Dominique Villeneuve, présidente-directrice générale de l’A2C. L’industrie se questionne sur « l’après ». Sans contredit, la subvention sauve la création. Mettant en vedette Jean Pascal, deux fois champion du monde en boxe, une campagne incite les gens à être des héros en restant chez eux.

Le printemps est à nos portes : ça sent le déconfinement ! Le 29 mai, musées, comptoirs de prêt des bibliothèques et ciné-parcs rouvrent enfin de nouveau. Le reste des services non essentiels (mais essentiel pour la santé mentale !) reçoit le go le mois suivant. Cossette se voit octroyer par le gouvernement la campagne du déconfinement. Sur les réseaux sociaux, les commentaires mitigés de l’industrie fusent de toute part. Pendant ce temps-là, le gouvernement du Québec se prépare pour une campagne afin de conserver la confiance des Québécois. L’A2C et le CDMQ lancent le premier Manifeste pour des pratiques médias responsables afin de souligner l’importance d’investir dans les médias d’ici et rallier l’ensemble de l’industrie à cet enjeu. Puis, le Grenier aux emplois lance la candidature vidéo. Maxi et lg2 dévoilent une publicité controversée : d’un côté, on rit, de l’autre, on critique. La marque et son agence, à l’écoute, s’excusent et repensent la pub.

JUIN-JUILLET

Un autre coup dur pour la culture. Le magazine Voir annonce qu’il ne reviendra pas. À jamais. Après un drôle de printemps en mode confinement, voilà que le Québec est frappé par une vague de dénonciations publiques d’inconduites sexuelles, qui se poursuit jusqu’en juillet. Des noms et des têtes tombent comme des mouches. La cancel culture est sur toutes les lèvres. Voir l’excellent topo de Rad à ce sujet. Suite à la mort tragique de George Floyd aux mains de policiers chez nos voisins du Sud, le mouvement Black Lives Matter (BLM) prend de l’ampleur à travers le monde. Ici, on manifeste aussi à distance et avec nos masques. D’autres publient un carré noir #BlackOutTuesday sur leurs réseaux sociaux, que plusieurs considèreront comme du militantisme superficiel. Au Grenier, on se demande s’il y a un manque flagrant de diversité en pub, et, au passage, on nous critique sur ledit titre. Is water wet? Bref. L’A2C s’engage dans un plan d’action contre la discrimination et décide de faire des tables rondes virtuelles.

Les effigies de personnages décrits comme ayant été associés à la colonisation sont ciblées par les manifestants contre le racisme et la discrimination. Aux quatre coins du globes, les statues historiques se font déboulonner. Et enfin, l’administration Trump s’en prend au réseau social chinois Tik Tok.

AOÛT-SEPTEMBRE

Le populaire tournoi de volleyball du bec ne peut évidemment pas avoir lieu. Comment se passer le ballon d’une paire de mains à une autre en étant COVID-friendly ? Avec l’aide de l’agence Tam-Tam\TBWA, l’organisme invite les agences à prendre un vendredi off au profit du bec. 11 000 $ a été amassé !

Suite à la vague de dénonciations durant l’été, d’autres comptes Instagram voient le jour et dénoncent certains grands noms dans l’industrie at large. Le Grenier décide d’en faire un article. Comme les témoignages ne se limitent pas qu’à des agressions de nature sexuelle, lesquelles se regroupent généralement sous la culture du viol, le bec a réalisé que la culture de l’abus serait une expression plus juste. Dixit Valérie Charest, gestionnaire du Bénévolat d’entraide aux communicateurs

SEPTEMBRE-OCTOBRE

Le Grenier aux nouvelles lance son nouveau bébé, Grenier Biznext, avec Amélie Dugal à la tête de ses opérations. Le 24 septembre, la première mouture du concours Idéa, avec Nicolas Ouellet à l’animation, est un franc succès. Serait-ce grâce à son format virtuel, qui rend le tout plus rapide ? L’agence Sid Lee a gagné 4 des 6 Grands Prix, alors que Touché ! et Cossette ont remporté les deux autres. Quatre jours plus tard, c’est la fermeture des salles de spectacles, cinémas, musées, bibliothèques, et théâtres en zone rouge.

À l’Université d’Ottawa, la professeure Verushka Lieutenant-Duval prononce « le mot en n » dans une classe, suscitant un tollé. La controverse a donné lieu à un important débat sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle. À l’hôpital de Joliette, Joyce Echaquan filme les derniers moments de sa vie, où elle subit des insultes à caractère raciste de la part du personnel soignant. C’est la consternation et la colère partout au pays, tandis que François Legault continue de refuser de reconnaître le racisme systémique.

Côté divertissement, le documentaire The Social Dilemma crée une onde de choc chez monsieur madame Tout-le-monde, car évidemment, l’industrie n’est pas surprise pour cinq cennes de ce qui est divulgué dans le docu-drame-choc. À coup de statuts Facebook, les marketeurs veulent déboulonner les nombreux mythes de la populaire série Emily in Paris.  Fin octobre, les restrictions en zone rouge se poursuivent et l’Halloween est semi-cancelé. Tous les moyens sont bons pour être créatifs et distribuer des friandises de façon sécuritaire et à distance aux tout-petits ! Les gros titres s’enchaînent et nous font un peu rire, puisqu’ils n’auraient jamais fait de sens à pareille date un an plus tôt, comme « Un bingo récidive et réunit 170 joueurs, la police intervient. » !

NOVEMBRE-DÉCEMBRE

Le stress des élections américaines peut se faire ressentir jusqu’ici au Québec. Les rois et les reines de memes se préparent des dossiers de jokes toutes prêtes si Trump l’emporte ou si la Covid l’emporte. Ha ! Durant les débats électoraux, la mouche sur la tête à Pence vole la vedette, le fameux « Will you shut up man » de Joe Biden et « Mr. Vice-president, I’m speaking » de Kamala Harris aussi. On ne connaîtra les résultats qu’après une très longue semaine parce que le Nevada prend son sweet time pour compter les bulletins de vote. Blague à part, les memes sur les élections américaines ne finissent plus. Finalement, le duo Biden-Harris l’emporte alors que Trump fait la sourde oreille et hurle à la fraude électorale. Si le 3 novembre dernier, CNN défendait l’avance de Joe Biden et qu’à l’inverse, Fox News mettait en lumière les avancées de Trump dans certains États sans s’en cacher, est-ce qu’au Québec, les grandes chaînes de télévision peuvent imiter les médias américains et ouvertement s’allier du côté d’un parti politique X ?

Au Québec, dans l’industrie, c’est l’agence Touché ! qui est nommée Agency of the year en média. Le luxueux hôtel Ritz-Carlton, lui, devient viral et ce n’est pas nécessairement un bon coup. L’hôtel avait mis en place une campagne visant à faire un don de jouets à des enfants pour le temps des Fêtes. Chaque partage de la vidéo publiée sur Instagram devait égaler un jouet. Sauf que le Ritz-Carlton ne tiendra pas sa promesse et, par le fait, même, change les modalités du don : le public est en beau fusil. 

Pantone dévoile non pas une, mais deux couleurs de l’année (Pantone 17-5104 Ultimate Gray et Pantone 13-0647 Illuminating), qui soulignent comment différents éléments s’assemblent pour se soutenir mutuellement. Le magazine Time dévoile ses personnalités de l’année : Joe Biden et Kamala Harris se partagent la couverture. Pour les publicités les plus populaires de 2020 sur YouTube, c’est par ici ! L’artiste PONY, en collaboration avec l’agence lg2, dévoile une vitrine interactive, Sois pas une graine, sur la Plaza St-Hubert, pour inciter les gens à porter leur masque PAR-DESSUS le nez. La vidéo fait un tabac sur le web. Le Bloc québécois, quant à lui, en fait sourciller plus d’un avec sa campagne incitant le public à utiliser «Bonjour-HO !» plutôt que le «Bonjour-Hi». Le nom de l’offensive ? «2021 : on touche du bois !».

Lueur d’espoir au bout du tunnel : Santé Canada approuve le vaccin de Pfizer Biontech et la campagne de vaccination prend son envol dans deux CHSLD. Pour finir l’année (avec la cerise sur le sundae), Noël est cancelé pour de vrai et les commerces non essentiels sont fermés à partir du 25 décembre. Ceci dit, les regroupements extérieurs seront autorisés pour un maximum de huit personnes, uniquement dans les lieux publics.

Ouf, ceci était une revue de l’année en mode très véloce et abrégé — et même là, on a de la difficulté à reprendre notre souffle. Vivement 2021.

Toute l’équipe du Grenier aux nouvelles vous souhaite un chaleureux temps des Fêtes !  

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