Une application qui promet de transformer notre façon de consommer et de partager des biens? Sign me up.

Une idée simple, mais puissante : créer une plateforme qui permet de partager des biens avec ses voisin·es, ami·es, collègues. Ainsi est né le Partage Club, une appli conçue pour encourager la mutualisation d’objets, réduire la surconsommation, créer des liens sociaux et avoir un impact positif sur l’environnement. Échange avec Fauve Doucet et Anaïs Majidier, «deux filles de données», comme elles se plaisent à dire, pour en apprendre davantage sur cet admirable projet de déconsommation.

partage clubAnaïs Majidier et Fauve Doucet (crédit: David Himbert)

Petite idée devient grande
Le Partage Club a germé de la constatation de Fauve que la surconsommation était un problème majeur. Mère de deux enfants, et habitant à l’époque dans un condo — avec trop peu d’espace de rangement — elle a été frappée par le flux constant de jouets achetés. Mais pas que. Elle s’est aperçue que de nombreux objets dans nos maisons/apparts/condos/you name it sont sous-utilisés, ce qui l’a conduite à repenser notre rapport aux biens matériels. Il n’en fallait pas plus pour que celle à l’impressionnante carrière en médias (avec des passages chez Astral, Bell Média, Touché !, Groupe M et Cossette Média, qui lui ont notamment valu de nombreux prix), se consacre à plein temps à son projet. Une campagne de sociofinancement plus tard et plus de 7 000 utilisateur·trices actif·ves à ce jour, Partage Club se porte à merveille. Une ancienne de Publicis & Nespresso, Anaïs, s’est greffée au Club comme directrice marketing. Nouvellement associée (félicitations !), elle avait un fort désir de changer de direction dans sa carrière. «Je cherchais une opportunité où je pourrais véritablement apporter mon expertise, c’est-à-dire travailler au sein d’une organisation ayant une mission comme celle de Partage Club et œuvrer pour un objectif plus noble que la simple quête de vendre à tout prix», dit-elle. «C’est beaucoup plus grand que soi», croit le duo.

Consommer moins, mais mieux
Gêné·e de demander un prêt d’objet ? Pas de souci, Partage Club est à la rescousse. «L’application nous encourage à briser ces barrières de gêne», dit Anaïs. De plus, l’aspect organisationnel facilite la gestion des prêts et emprunts, évitant les confusions, à savoir à qui on prête quoi, quoi on emprunte à qui. Un vrai dilemme à la longue, pas vrai ? «Il y a possibilité de voir la disponibilité de tous les articles et il y a un calendrier de rappel.» Ça permet aussi de sortir un peu du cercle de nos copains-copines, qui n’ont pas nécessairement ce dont on a de besoin. Un sac de rando pour bébé, ou une robe pour assister à une réception de mariage, par exemple. L’application répond aux besoins changeants des utilisateur·trices, avec une variété d’objets partagés : des jeux de société en hiver aux équipements de jardinage au printemps, en passant par les articles de plein air en été. Le Partage Club surprend constamment par les demandes ou les offres inhabituelles de ses membres, comme cette petite île avec un chalet à partager (oui, oui !), accessible seulement pour les employé·es de Mon Technicien. (Bon à savoir, les entreprises qui souscrivent à un groupe corporatif ont accès à la plateforme de leur choix – soit communiquer uniquement avec leurs collègues ou leurs voisin·es, ou les deux à la fois.)

D’après Fauve, (et un rapport de Kijiji), seulement 10 % des Canadien·nes échangent des biens. «C’est quelque chose que nous n’avons pas l’habitude de faire ni même de penser, formule-t-elle. On est tellement conditionné·es à l’achat que, même lorsqu’on opte pour le seconde-main, on a encore tendance à privilégier la possession: même pour des biens qu’on n’utilise peut-être que pendant quelques mois, quelques jours, voire quelques heures. On ne prête pas beaucoup et n’emprunte pas beaucoup non plus.» C’est d’ailleurs l’une des missions fondamentales du Partage Club: changer ce comportement, car les gens ne sont pas encore habitués à l’emprunt. «C’est un défi réel, et en termes de communication, on doit constamment rester présents pour rappeler et encourager les gens dans cette direction.»

Tisser des liens sociaux
Au-delà de la réduction de la surconsommation, l’application Partage Club vise à créer un lien social. Rencontrer ses voisin·es, découvrir des intérêts communs et renforcer les liens au sein de la communauté. Ça ne s’arrête pas là. Des agences comme Niché, Bicom, Cardigan et Republik ont-elles aussi adopté l’application comme un moyen de stimuler la créativité et la synergie entre les départements, tout en contribuant à la responsabilité sociale et environnementale (RSE). «Aujourd’hui, les entreprises sont confrontées à de nombreux défis et objectifs en matière de RSE et le Partage Club permet de répondre à ces enjeux. Il contribue à la dimension environnementale en encourageant une consommation plus responsable et durable chez les employé·es. En offrant le Partage Club à leurs employé·es, les entreprises les incitent à éviter l’achat excessif et la surconsommation. » D’autre part, en proposant cette plateforme à leurs employé·es, les entreprises favorisent la création de liens et de rencontres inattendues. Par exemple, imagine Fauve, une employée pourrait découvrir que John du service de comptabilité partage la même passion pour la pêche. Lea, qui a eu besoin d’une canne à pêche pour une sortie, a pu rencontrer John. Ensemble, il·elles peuvent pêcher les week-ends suivants ! «Le Partage Club encourage ces connexions personnelles, les échanges et peut même encourager les employé·es à retourner au bureau», poursuit-elle. En fin de compte, les agences qui offrent le Partage Club à leurs équipes offrent des avantages au même titre qu’un abonnement BIXI ou d’autres perks similaires.

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Partagez !
La croissance rapide de l’application s’explique par une stratégie de diffusion bien pensée (on vous avait bien dit qu’Anaïs et Fauve étaient des filles de données/pub), notamment par le biais du bouche-à-oreille, de partenariats avec des entreprises, d’adhésions d’écoles (allô l’Université Laval) et d’un programme de parrainage qui permet aux membres de recruter leurs voisin·es. Avec des projets d’expansion dans diverses villes et secteurs d’activité, l’avenir est prometteur pour Partage Club. L’entreprise compte actuellement une équipe chevronnée de 12 personnes dévouées travaillant à temps plein et à temps partiel pour faire avancer sa mission. Par ailleurs, Guillaume Boudreau y agit à titre de vice-président, technologie (CTO) et Alia Abouzeid (ex-Cossette Média) prête main-forte au Club comme bénévole conseillère stratégique.

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