C’est un fait connu, les entreprises québécoises, comme celles d’ailleurs dans le monde, souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre. Lorsqu’on parle de solutions possibles, on se concentre sur la rétention du personnel ou on se demande comment se démarquer auprès de candidats potentiels. Mais il y a un autre côté qui mérite d’être mentionné: favoriser des candidat·es aux expériences diverses, même lorsque ces dernier·ères n’ont pas nécessairement un parcours scolaire typique.

L’un des principaux avantages de l’expérience est sa capacité à offrir des connaissances pratiques et concrètes qui peuvent être immédiatement appliquées à différents contextes. Contrairement à un diplôme universitaire typique, tel que le baccalauréat en communications, qui implique souvent un apprentissage théorique poussé, l’expérience dote les travailleur·euse·s de compétences concrètes et de la capacité à relever les défis du monde réel. Prenons l’exemple d’une personne qui a travaillé pendant plusieurs années en restauration avant de se joindre à une agence dont certains des clients évoluent au sein de cette industrie. Cette personne peut offrir une perspective unique et une connaissance approfondie des tendances du secteur - des qualités qui peuvent faire défaut à un·e jeune diplômé·e.

L’expérience favorise aussi l’adaptabilité. Elle permet aux personnes de s’épanouir dans des situations peu familières et en constante évolution. La capacité à prendre des décisions rapides et à s’adapter au changement est une compétence qui s’acquiert avec l’expérience du monde réel. En revanche, les diplômes traditionnels, bien qu’utiles, sont parfois plus axés sur l’apprentissage théorique et les connaissances structurées. L’expérience permet aux individus de s’attaquer efficacement aux paysages changeants des industries modernes.

Poursuivre des études universitaires traditionnelles en communication peut être coûteux et prendre plusieurs années. Les frais de scolarité, les livres et l’augmentation du coût de la vie s’additionnent rapidement et peuvent causer un stress financier important. De plus, l’obtention d’un diplôme prend généralement plusieurs années, ce qui retarde l’entrée sur le marché du travail et risque d’augmenter la pression financière.

En revanche, l’acquisition d’une expérience terrain jumelée à une éducation plus pratique, tel qu’un certificat, peut s’avérer plus intéressante du point de vue financier. Ce type de diplôme est conçu pour les personnes qui sont déjà sur le marché du travail et qui souhaitent réorienter leur carrière ou développer de nouvelles compétences dans leur domaine. De nombreux stages proposent une formation en cours d’emploi et une rémunération compétitive.

De plus, l’étudiant·e peut maintenant jumeler plusieurs diplômes de courte durée, comme les certificats et les mineures, pour créer son propre parcours universitaire. Un·e professionnel·le pourrait donc compléter un premier certificat dans le domaine des communications et commencer sa carrière au moyen d’un stage ou d’une poste d’entrée tout en finissant un diplôme connexe pour approfondir ses connaissances. Cette approche permet d’accumuler des compétences et des connaissances précieuses sans s’endetter lourdement. En outre, en entrant plus tôt sur le marché du travail, il est possible de commencer à construire une carrière et à acquérir de l’expérience plus rapidement que par la voie universitaire traditionnelle.

Dans le monde de la communication, où les enjeux sont considérables, si le parcours universitaire traditionnel conserve son importance, l’expérience peut vite s’imposer comme la force dominante. Notre industrie étant en constante évolution, les professionnel·les qui peuvent non seulement relever les défis d’aujourd’hui, mais aussi anticiper et s’adapter à ceux de demain, resteront en demande. Dans ce contexte, les employeur·es qui ouvrent leurs portes aux candidat·es ayant des expériences variées et un parcours universitaire atypique pourront compter sur un tout autre bassin pour le recrutement. L’expérience devient donc bien plus qu’un atout, elle est la clé du succès.

florencia

Florencia Cassagnet est coordonnatrice, Médias intégrés chez Weber Shandwick qui est membre A+ de l’Alliance des cabinets de relations publiques du Québec.