Quand Jean Labranche parle du 
c’est avec enthousiasme et franchise. Un an après son arrivée à la présidence, celui qui a fait carrière dans les médias, le tourisme et le monde manufacturier se sent particulièrement choyé d’avoir entre les mains « une équipe remplie d’ouverture ». Depuis l’été 2024, le Groupe Pratico a amorcé une nouvelle étape de son histoire. Analyse et renforcement de la cohésion d’équipes, planification à long terme… mais aussi de nouveaux projets éditoriaux et une volonté claire de mieux faire connaître l’entreprise qu’il qualifie lui-même de « fleuron québécois ». Derrière cette relance en douceur, une idée simple : pour aller loin, il faut d’abord s’assurer d’avoir une base solide.
Dans les coulisses de cette transition, Jean Labranche prépare le terrain pour la suite. Et si les grandes annonces sont encore à venir, une chose est sûre : Pratico affirme de plus en plus sa place comme joueur engagé et incontournable de son secteur.
Un nouveau capitaine à bord
Avant de prendre les rênes du Groupe Pratico, Jean Labranche a connu plusieurs vies professionnelles. De ses débuts au journal Le Soleil à Québec jusqu’à la création d’un centre touristique prisé à Portneuf, en passant par la direction de sa propre entreprise manufacturière, son parcours est marqué par une volonté constante de bâtir, de rassembler… et de se réinventer. « Je suis parti en affaires en 2003 parce que j’avais ce besoin de voler de mes propres ailes. Depuis, j’ai toujours cherché à m’investir dans des projets qui ont du sens. »
C’est cette quête de sens qui l’a amené à rencontrer Caty Bérubé, fondatrice de Pratico-Pratiques, au tournant de 2024. Le courant passe vite. Il parle lui-même d’un « coup de foudre professionnel », une expression qu’il répète avec le sourire. Son arrivée à la tête de l’entreprise s’est faite sans tambour ni trompette, mais avec une idée bien claire : il voyait là un fleuron québécois avec un fort potentiel de croissance, enraciné dans des valeurs humaines et locales. Pour cet entrepreneur avide de défis, c’était aussi une façon de renouer avec un univers familier. Car au-delà de la quête de sens, ce retour aux publications imprimées, résonne pour Jean Labranche comme une forme de continuité naturelle, voire un retour aux sources : « Revenir à ça, avec une mission aussi ancrée dans le quotidien des gens, c’est vraiment porteur de sens », ajoute-t-il.
Groupe Pratico : un écosystème bien de chez nous
Derrière le nom Groupe Pratico se cache bien plus qu’une simple collection de magazines culinaires à succès. Avec ses quatre divisions — Pratico-Pratiques, Pratico Éditions, Pratico Édition Cuisine et Pratico Médias —, l’organisation agit à la fois comme maison d’édition, agence de contenu, productrice de magazines et partenaire marketing. « Ce sont quatre entités avec des missions bien différentes, mais toutes animées par une même vision », résume Jean Labranche. Cette vision ? « Créer du contenu utile, inspirant et ancré localement, tout en bâtissant des ponts entre les expertises internes pour mieux servir les familles québécoises et les PME d’ici. »
La division la plus connue demeure Pratico-Pratiques, qui produit les magazines Je cuisine, Je décore, Je jardine et le célèbre 5 ingrédients, 15 minutes, véritable classique dans les foyers québécois. Au fil du temps, la marque a su s’enrichir de nouvelles collaborations, dont deux lancements qui verront le jour très prochainement : un magazine culinaire axé sur la santé avec le FitCook, et Vita Beata, une publication autour du bien-être en partenariat avec Christine Michaud. Le président voit là une belle illustration de ce que Pratico peut offrir : du contenu local, inspirant, capable de répondre aux besoins du public d’ici. « La force de Pratico, c’est de produire des choses concrètes, utiles, proches des gens. On entre vraiment dans le quotidien des familles québécoises. » Du côté des maisons d’édition, Pratico Édition Cuisine s’impose comme un acteur de premier plan dans le domaine du livre culinaire, tandis que Pratico Édition navigue entre récits, développement personnel et littérature jeunesse.
Enfin, Pratico Médias joue un rôle clé dans la stratégie du groupe. Véritable agence de contenu à 360 degrés, elle permet à l’entreprise d’offrir ses services à d’autres PME québécoises, tout en affirmant son positionnement comme agence indépendante à part entière, avec une expertise reconnue au-delà des marques du groupe. « On veut être le département marketing externalisé des PME du Québec », explique ainsi Jean Labranche. Avec une équipe complète à l’interne comptant graphistes, stylistes, photographes et stratèges, Pratico propose une offre intégrée, rare sur le marché local.
Un fleuron bien enraciné
On peut certainement qualifier le Groupe Pratico de « fleuron québécois », une expression que Jean Labranche n’utilise pas à la légère. Il reconnaît avec humilité l’importance qu’a prise l’entreprise dans la culture populaire d’ici, notamment grâce à la mission fondatrice de Caty Bérubé : simplifier la vie des familles québécoises. « À la base, ce qu’elle voulait, c’était répondre à un besoin réel. Y arriver, c’est entrer dans les maisons des gens et donc, dans la culture. Ce qu’ont réussi beaucoup de nos offres et produits. » Pour Jean Labranche, une telle réussite, bâtie ici même, mérite d’être reconnue et célébrée comme une fierté collective québécoise.
Aujourd’hui encore, les magazines Je cuisine ou Je jardine se feuillettent dans les cuisines et salons d’ici, comme s’ils avaient toujours été là. Pourtant, malgré son ancrage, Pratico reste étonnamment discret. « Historiquement, c’est un gros joueur, mais qui n’a jamais vraiment cherché à l’être publiquement. À l’image de Caty, l’entreprise est restée humble », observe Labranche. Il ne s’agit pas ici d’un manque d’ambition, mais d’une approche axée sur le contenu, ce qui a certainement contribué à la recette du succès de Pratico.
Sortir de l’ombre, sans perdre le ton
Cette posture est en train d’évoluer. Depuis l’arrivée de Jean Labranche, un effort est mis en place pour que le Groupe Pratico soit davantage reconnu comme un acteur majeur de l’industrie. « Pas pour faire gonfler l’ego, mais par fierté. Et parce que plus on est visible, plus on peut faire rayonner notre expertise, nos équipes, et nos valeurs… et, par la bande, toute notre industrie. » Rayonner, oui, mais sans se déconnecter de ses racines. Ce désir de visibilité s’accompagne d’un engagement fort envers l’économie locale. Imprimer, concevoir et distribuer au Québec demeure une priorité, même si cela représente parfois un défi logistique ou financier. « Imprimer localement, c’est une façon de faire travailler notre monde, de renforcer notre réseau et de rester cohérent·es avec ce qu’on défend. »
Dans un secteur souvent perçu comme concurrentiel, Jean Labranche préfère parler de collaboration. « J’ai entendu un mot dans un colloque que j’ai adoré : la “coopétition”. On n’est plus dans un monde où chacun fait cavalier seul. C’est dans l’action commune qu’on va trouver nos succès. »
C’est aussi dans cet esprit que le Groupe Pratico mise sur ses forces internes et externes pour tisser des liens plus serrés avec son écosystème. L’entreprise peut compter sur son propre réseau de distribution, mais collabore aussi avec des partenaires comme Messageries ADP ou Messageries Dynamiques.
Une souplesse stratégique qui lui permet de consolider son rôle de joueur structurant, sans perdre de vue ce qui fait sa particularité.
Une suite à écrire
Sourire aux lèvres, Jean Labranche reste prudent quant aux projets à venir. Plusieurs initiatives sont en préparation, mais le mot d’ordre est… pas de divulgâcheur pour l’instant. « On est en train de planifier de belles choses. La table est mise, mais on servira les plats dans quelques mois, entre l’automne 2025 et le début de 2026. » Ce qu’on perçoit toutefois, c’est une volonté ferme d’orchestrer cette croissance sans précipitation. L’année écoulée en a été la preuve : « Avant d’accélérer, il fallait que tout le monde rame dans le même sens. »
Entre stabilité et ambition, le Groupe Pratico avance avec assurance. « On est sur une très belle trajectoire. Tout le monde est emballé par ce qu’on prépare. On essaie de se réinventer dans un monde qui bouge sans arrêt, avec une équipe incroyablement ouverte et engagée », résume Jean Labranche. Et lorsqu’il parle de la suite, c’est avec une sincère émotion : il se dit à la fois choyé par l’accueil qu’il a reçu, et excité par tout ce qui s’en vient.
