Les équipes sportives de la métropole assistent à la percée offensive d’une organisation gorgée de belles ambitions. Se faire une place sous le soleil médiatique de Montréal aux côtés de l’Impact, des Alouettes et autres Canadiens : tel est le défi que s’apprête à relever l’équipe de football des Carabins de Montréal. Discussion sur le sujet en compagnie de Renaud St-Laurent.

Renaud St-Laurent, chargé de projet des Carabins de l'UdeM

L’homme au bout du fil a du bagout. « Je suis content de te jaser, j’aime ça. Chaque tribune est bonne pour nous. » Il s’agit de Renaud St-Laurent, nouveau chargé de projet des Carabins de l’Université de Montréal. « Chargé de projet à l’information sportive et aux communications numériques – un titre qui entre à peine sur ma carte d’affaires, s’amuse-t-il. C’est que nous sommes une petite équipe aux communications et au marketing, ce qui fait qu’on cumule plusieurs fonctions. Mon job à moi, c’est de faire la promotion de l’équipe et des athlètes. Tu m’appelles vraiment au bon moment, parce qu’avec la rentrée scolaire qui débute dans une semaine, ça va être la folie. »

Coach des comm.


L’appellation « Carabins » ne désigne pas qu’une équipe de football. « La bannière englobe plus de 500 différents athlètes, précise-t-il, des athlètes universitaires issus d’une dizaine de disciplines sportives différentes. Ça va du golf à la natation en passant par le soccer. Mais notre équipe de football reste le fleuron le plus connu de l’UdeM, celle dont on entend le plus parler. C’est notre locomotive promotionnelle. » Et Renaud n’a beau être en poste que depuis quelques semaines, il connaît la stratégie qui lui permettra de faire la rayonner auprès du grand public.

« Le succès passe par la fierté et l’émotion, poursuit-il. Le concept d’appartenance collégiale et universitaire est très fort aux États-Unis. C’est ce que je veux développer ici, la fierté de s’accoler à une marque académique, à des athlètes inspirants. C’est la meilleure façon à mes yeux d’amener les partisans à s’intéresser à nous et à venir voir nos matchs au CEPSUM – car c’est évidemment en grande partie avec la vente de billets que l’organisation fait ses sous. »


Raconter des histoires


Pour ce faire, Renaud entend déployer une artillerie… narrative. « Il faut mettre les athlètes de l’avant, les faire découvrir au public, martèle-t-il. On parle beaucoup de storytelling dans les médias depuis quelques années, et ça marche aussi dans l’univers du sport. Au-delà de leurs statistiques, nos joueurs regorgent d’histoires inspirantes. Je pense à ce gars à qui on ne prédisait même pas un parcours académique secondaire et qui maintenant, fait très belle figure aujourd’hui à la Polytechnique. Ou encore ce joueur de football qui frappe aujourd’hui aux portes de la Ligue canadienne de football tout en complétant ses études en médecine. C’est fou! On sait tous ce que c’est de faire du sport en dilettante, mais ces jeunes-là, ils y consacrent plus de 40 heures par semaine en plus de se spécialiser dans un domaine! C’est ce qu’on appelle l’amour du sport.

Je veux leur donner une tribune à ces athlètes-là, il faut leur donner de la visibilité qu’ils méritent. Ils trippent lorsque je vais les voir sur le terrain pour faire des vidéos pour le web. C’est bon pour le sport, c’est bon pour eux, c’est bon pour nous. »

Viser le podium


D’autant plus que le mandat de l’organisation se déploie bien au-delà des limites du terrain. « C’est cool quand l’équipe performe, quand les gradins sont remplis, dit Renaud. Mais je dois citer le coach 
Danny Maciocia quand il dit que le plus valorisant dans le football universitaire, c’est d’aider des jeunes à devenir des acteurs de la société de demain. Je trouve ça inspirant. » Reste néanmoins que les objectifs de Renaud sont aussi de faire passer le rayonnement de l’équipe à une nouvelle étape. « On veut faire notre place au soleil, c’est sûr! poursuit-il. Quand tu es fier de ton produit, de ton monde, tu veux que tout le monde les remarque! Alors on doit se démarquer.


À Montréal, la scène sportive 
est un podium sur lequel le Canadien est perché bien haut sur la première marche, inatteignable. L’Impact et les Alouettes oscillent sur les deuxième et troisième marches – tout dépendant du temps de l’année et de leur performance. Je vous mentirais si je vous disais que les Carabins ne souhaitent pas accéder à ce podium. On pense avoir une belle opportunité en ce moment pour le faire. Si on pouvait se rendre jusqu’au deuxième échelon du podium, ce serait encore mieux! En tant qu’organisation universitaire, on sait que nous sommes en train de nous attaquer à Goliath. Mais on va le faire une pierre à la fois. Et on va bien viser. »