Être le premier

Le domaine compétitif de l’actualité demande à Micheline Fortin, affectatrice nationale et journaliste à la recherche pour Radio-Canada/RDI et son équipe, de trouver l’information très rapidement, car elle travaille pour plusieurs émissions diffusées sur RDI et RC-TV. Comme elle le précise, un des moyens pour y arriver est d’avoir un bon réseau de contacts. Ces informateurs permettent d’avoir des nouvelles exclusives. Ces relations se développent généralement lors d’événements ou de conférences de presse. En établissant un lien de confiance avec des personnes de différents secteurs, on risque bien plus souvent d’avoir une relation privilégiée avec elles et d’être le premier informé.

Trouver les meilleurs sujets

La règle numéro un pour trouver de bons sujets en journalisme est de suivre l’actualité et d’être curieux en permanence. Ce qui veut aussi dire : lire et écouter tous les types de contenus, que ce soit des magazines de sports, de culture, de mode, de santé, etc. Pour ce faire, il existe beaucoup d’outils. Outre les contacts, il est conseillé de consulter les calendriers de la Presse Canadienne, de CNN, le fil de presse de CNW Telbec. « Bien souvent, les sujets viennent en discutant avec notre entourage, famille et amis. Il faut rester à l’affût », précise Micheline. En résumé, une bonne recherche exige de la rigueur de toujours vérifier les faits, sans oublier d’être honnête.

Une fois les sujets identifiés, le recherchiste doit trouver le contenu qui répond bien aux besoins de l’émission sur laquelle il travaille. « Les sujets choisis dépendent du mandat. Il n’y a pas de mauvais sujets, mais il faut connaître le créneau pour parler au bon public. »

Micheline Fortin, affectatrice nationale et journaliste à la recherche pour Radio-Canada/RDI

Travailler avec un animateur en ondes

Le recherchiste doit être en mesure de s’adapter rapidement aux méthodes de travail de l’animateur. « Il faut être très souple et répondre le mieux possible à ses demandes. L’important est de le sécuriser par la qualité et la rigueur de son travail, car, au bout du compte, c’est lui qui est en direct, face à la caméra », précise Micheline. L’outil de briefing couramment utilisé est le plan d’entrevue. Celui-ci demande au recherchiste d’être très concis et d’écrire point par point les informations trouvées et vérifiées ainsi que les questions et réponses auxquelles l’intervenant peut répondre. « Lorsqu’on prépare un tel document pour une personne plus habituée aux entrevues, comme un ministre par exemple, il faut penser à une série de questions qui pourrait aussi le faire sortir de ses gonds. Plus nous trouvons d’informations, plus l’entrevue sera intéressante. Derrière un bon reportage, il y a toujours une excellente recherche. »

Approcher un intervenant

La pré-entrevue permet au recherchiste de décider si l’intervenant potentiel est le parfait candidat. « C’est le temps de poser plusieurs questions pour voir ce qu’il dira en ondes », explique Micheline. Par moment, il faut arriver à convaincre l’intervenant de participer à l’émission. « Les professeurs, les experts et les politiciens sont souvent plus intéressés puisque ceci fait partie de leur travail, mais encore, ils ne sont pas obligés. Il faut être en mesure de faire un bon pitch de vente pour convaincre la personne. »

Rémy Ouellette, spécialise dans la recherche de candidats et de contenu pour Canal Vie

Rémy Ouellette, pour sa part, se spécialise dans la recherche de candidats et de contenu pour Canal Vie depuis 3 ans.

Une courte relation

Le cadre de travail de Rémy lui impose de bâtir une relation de confiance en très peu de temps avec les différents candidats potentiels. Ceci demande d’avoir beaucoup d’entregent. « Les personnes sélectionnées n’ont jamais fait de télévision. C’est une grosse aventure pour eux et il faut savoir les rassurer pour avoir une bonne émission. »

Trouver le bon candidat

Pour découvrir les perles rares, Rémy accède à la banque d’inscriptions en ligne. Le premier tri se fait selon le type d’émission. « Pour Des idées de grandeur, nous avons produit déjà beaucoup d’émissions, ce qui nous permet de savoir plus rapidement ce qui fonctionne bien. » Une fois la liste de candidats potentiels établie, on passe aux appels. « Bien souvent, après une minute nous avons un bon aperçu. Au bout de 5-6 minutes, nous savons si ça vaut le coup d’aller rencontrer la personne. Il y a une bonne partie d’habitude et d’intuition. » Rémy se déplace ensuite chez le candidat pour le rencontrer. « Nous voulons les voir dans leur quotidien, au naturel, avec leur famille. »

Le pitch

L’étape finale est le pitch à l’équipe de production. Rémy doit présenter ses choix et expliquer pourquoi ils seraient les candidats idéaux. « Je présente généralement 6 cas. Je parle de la problématique, de la personne… le but est d’être le plus convaincant possible. Parfois, tous mes choix sont acceptés, parfois aucun n’est retenu. Ça arrive… », nous confie Rémy en riant.

La profession de recherchiste dépend beaucoup du style d’émission sur laquelle il travaille. Cependant, elle demande à tous d’être curieux, débrouillard et habile avec les relations humaines. Une chose est certaine, sans eux, il n’y aurait pas de contenu!


Article paru dans le Grenier magazine du 4 avril. Pour vous abonner, cliquez ici.