Je ne prétends pas être une spécialiste des médias sociaux, mais l’utilisation qu’en font certains ne cesse de m’étonner. Prenons LinkedIn, par exemple, un réseau virtuel qui permet à un individu de demeurer en contact avec la communauté professionnelle au sein de laquelle il évolue et facilite le développement de nouveaux contacts professionnels.

Il y a plusieurs années, lorsque cet outil a fait son apparition dans ma vie, ne sachant trop comment l’utiliser ou à quelles fins il pourrait m’être utile, je me suis néanmoins inscrite, parce que je souhaite évoluer avec mon temps et suis par nature encline à accueillir avec plaisir la perspective de faire de nouvelles connaissances.

J’ai alors créé un profil très fragmentaire, (que je me promets constamment d’améliorer lorsque j’en aurai le temps!) et recherché des connaissances et amis pour me mettre en lien avec eux, afin de constituer mon réseau. Comme cette activité n’était pas essentielle à mon travail de tous les jours, j’ai tôt fait de me lasser de cette recherche. Depuis, la croissance de mon réseau s’est faite très lentement, puisque je n’y ajoute des gens que lorsque je reconnais des noms ou des visages familiers qui me sont présentés par LinkedIn dans sa section «Les connaissez-vous», ou lorsque des gens communiquent d’eux-mêmes avec moi pour me demander de faire partie de mon réseau. Depuis mes débuts sur LinkedIn, j’accepte de façon indiscriminée d’inclure dans mon réseau toutes les personnes qui en font la demande. Au mois de mai l’an dernier, au moment où je rédigeais cette chronique, je me suis attardée à examiner la composition de mon réseau LinkedIn, pour constater qu’il comportait un grand nombre de personnes qui m’étaient à peu près inconnues.

J’ai alors pris l’engagement de tenter d’apprendre à connaître toutes les personnes qui figurent dans mon réseau et surtout, de m’assurer d’établir un contact direct avec toute nouvelle personne qui demandait à s’y joindre. Depuis, lorsque je reçois une demande, je l’accepte, puis j’adresse à la personne une note expliquant mon engagement à faire connaissance avec les gens de mon réseau LinkedIn et leur demandant «quel bon vent les amène». L’expérience s’est avérée très intéressante.

Grosso modo, je dirais que plus de 50% des gens ne se donnent pas la peine de répondre à ma note. Sans doute certains ne donnent pas suite en raison de contraintes de temps. Je présume aussi, que parmi ceux-là, il y a des personnes qui hésitent à le faire parce que ce qui les a motivés à entrer en contact avec moi est un désir de changement dans leur vie professionnelle qu’ils hésitent à révéler, mais j’ai tendance à douter que ce soit le cas pour tous. Qui plus est, si effectivement ils entrent en contact avec moi dans l’espoir que j’appuie leur démarche de transition professionnelle directement ou indirectement, n’auraient-ils pas avantage à ce que l’on fasse connaissance? Je ne peux imaginer de circonstances dans lesquelles je réfèrerais, encore moins recommanderais, un inconnu!

Puisque les réseaux virtuels visent à reproduire le réseau réel, un parallèle me vient en tête. À mon avis, cette situation est comparable aux rencontres de réseautage au cours desquelles certaines personnes sèment à tout vent leurs cartes d’affaires, sans tenter d’établir un contact significatif avec les personnes à qui ils les remettent. Combien de fois suis-je revenue d’un de ces évènements avec en poche, ou au fond de mon sac à main, une pile de cartes d’affaires auxquelles j’étais incapable d’associer un visage!

Quelle utilité y a-t-il à une telle façon de faire? Ça m’échappe complètement, ma question est sincère! Quelqu’un peut-il m’expliquer? Ai-je mal compris certaines subtilités relatives à l’usage de LinkedIn?

Sinon, au risque d’être redondante, je me permettrai de suggérer de nouveau que lorsqu’il est question de réseautage, ce n’est pas tant la quantité de gens qui composent le tissu de relations professionnelles qui compte, mais davantage la qualité de ceux-ci et surtout la qualité de la relation que vous entretenez avec eux. Faites-en moins et faites-le mieux!