Mon travail exige que je sollicite des faveurs constamment: afin d’aider les gens dans leur transition professionnelle, il est souvent utile que je déniche pour eux une information, que je les présente à des personnes œuvrant dans leur secteur d’intérêt, ou que j’organise une activité de stage visant à soutenir leur rétablissement, lorsqu’ils effectuent leur transition professionnelle dans un contexte de réadaptation.

J’ai l’immense privilège de pouvoir compter sur un réseau professionnel composé de gens œuvrant dans des secteurs diversifiés, des personnes qui semblent naturellement enclines à donner un coup de pouce à leur prochain. Dans presque tous les cas où j’ai eu à solliciter le soutien d’une personne de mon réseau professionnel pour venir à l’appui des démarches de mes clients, j’ai été accueillie avec ouverture et générosité et bénéficié d’une attention bienveillante de la part de mes interlocuteurs. Si parfois ils n’étaient pas en mesure de m’aider directement, plusieurs se sont évertués pour m’offrir de l’information ou des contacts additionnels pouvant venir en aide à mon client du moment.

À travers les années, à plusieurs reprises, des gens m’ont dit envier l’étendue de mon réseau. Ça me fait toujours sourire, parce que pour ma part, c’est davantage la qualité des personnes qui le compose, que leur nombre, que j’apprécie. Le plus souvent ce type de commentaire m’a été fait par des chercheurs d’emploi soudainement conscientisés à l’importance du réseau, parce qu’en quête d’alliés pour soutenir leurs démarches de transition professionnelle.

Sans étonnement, mais avec un sentiment qui oscille entre l’amusement et l’agacement, j’ai pu observer que beaucoup de ces personnes abordent le développement de leur réseau comme un jeu de loterie chronométré. Dans l’espoir de décrocher leur prochain emploi, en un court laps de temps, ils tentent de développer des relations avec le plus grand nombre de personnes possible. Plutôt que de cultiver un petit nombre de relations significatives, ils courtisent et cumulent un grand nombre de relations superficielles, qu’ils auront tôt fait d’oublier, lorsque ces contacts ne se montrent pas en mesure de les « sauver » en facilitant leur accès à un emploi convoité.

J’ai mis plus de trente ans à bâtir ce réseau de gens qui me permettent de bénéficier de leur savoir, me donne accès à leur propre réseau ou viennent directement en soutien de personnes en transition professionnelle que je leur réfère. Bien sûr, si mes interlocuteurs me connaissent un tout petit peu, ils sauront généralement qu’ils peuvent également compter sur moi. Si d’aventure, les aléas de leur vie professionnelle fait en sorte que je peux les aider, ou partager mes connaissances, ils me sauront disposée à leur venir en aide à mon tour.

Je crois aussi qu’un autre facteur fait en sorte que je profite d’un accueil si généreux de la part des gens desquels je sollicite de l’information ou des faveurs: tout en veillant à respecter la confidentialité des démarches entreprises par le candidat concerné, j’essaye, lorsque possible, d’informer ceux qui ont aidé, à l’égard de l’évolution du candidat qui a bénéficié de leur support.
Beaucoup de gens retire de la gratification du fait d’aider leur prochain. Ils apprécient bien sûr la reconnaissance qu’on leur manifeste pour leur geste, mais je crois que la plupart vous dirait surtout qu’ils aiment encore plus avoir le sentiment d’avoir été utile, d’avoir eu un impact sur le cheminement d’autrui.

Rien ne fait davantage plaisir que d’avoir des nouvelles d’une personne que l’on a aidée. Il est certain qu’il n’est pas possible de garder un lien significatif constant avec l’ensemble des personnes croisées sur notre parcours professionnel, d’autant plus que de nos jours, les réseaux sociaux ont tendance à générer une situation où plusieurs d’entre sommes en réseau avec des personnes que nous n’avons jamais rencontrées, avec lesquelles nous n’avons jamais parlé ou même échangé un courriel autre que l’invitation qui nous a mis en contact initialement.

Certains disent que notre réseau social électronique devrait reproduire notre réseau réel. Sans doute un symptôme de mon âge, je constate qu’alors que j’ai environ 400 contact Linkedin, mon carnet d’adresse en contient 6 ou 7 fois plus. Si j’examine la composition de mon réseau Lnkedin, on y trouve certains membres de ma famille, plusieurs de mes bons amis et alliés professionnels proches, des connaissances amicales et professionnelles de longue date avec lesquelles j’ai des rapports solides, si infréquents, mais aussi plusieurs personnes qui me sont inconnues, outre ce que me rèvele leur profil Linkedin.

Puisque je me permets de prêcher pour davantage de rapprochement avec les membres de notre réseau, je vais devoir m’y mettre. Si vous êtes dans mon réseau Linkedin sans que nous ayons eu l’occasion de faire davantage connaissance, ne soyez pas étonné de me voir me pointer dans votre boite de courrier…