Dans ma première chronique, j’ai abordé la dichotomie entre la vie d’agence et le client.

Pour mon second billet, je cherchais un nouvel angle d’attaque pour développer ce sujet, jusqu’à ce que je tombe sur la capsule de Jonathan Nicola de GLO. Dans cette capsule, il aborde la question de l’internalisation et l’externalisation du marketing numérique. Pour Jonathan, le modèle hybride est une des meilleures voies. Ce dont je souscris étant justement un hybride dans mon profil. J’avais déjà abordé les points positifs et la valeur ajoutée de l’agence quant à sa capacité à développer des stratégies grâce à ses ressources.

J’aimerais cette fois mettre l’accent sur l’internalisation, mais de manière à ce qu’elle puisse avoir du sens.

Avant d’embaucher un employé à l’interne et commencer le processus d’internalisation, il faut d’abord vous assurer qu’il a le bagage nécessaire. Cela semble évident, mais ce n’est pas toujours le cas dans les faits. Comme dans n’importe quel domaine d’activité ou métier, il faut au minimum comprendre ce qu’on a entre les mains, et au mieux maitriser l’environnement numérique. Car payer une personne qui a pour unique but de challenger l’agence en surveillant ses rendus hebdomadaires, c’est en soi une mauvaise approche, et surtout contreproductif.

C’est contreproductif dans un premier temps pour le client. Car cela donne l’impression qu’on a bien investi son argent, de bâtir une future équipe et d’avoir du plus de contrôle… mais en réalité cette ressource peut très vite se limiter à des tâches opérationnelles ou répétitives, alors que rappelez-vous, vous vouliez commencer à internaliser vos activités.

Vous allez me dire qu’on peut très bien former cette personne même si elle n’a pas le bagage requis au préalable. Oui, certainement, mais là aussi tout dépend à quelle étape du processus d’internalisation vous êtes, et à quelle vitesse vous voulez y arriver. Vous pourriez même payer les meilleures formations numériques à votre employé… Mais afin d’être en mesure d’aller au-delà de ce que votre agence peut vous proposer, ou pour ne pas vous enfermer dans une routine opérationnelle, il faut bien plus que des certifications, de nouveaux skills en gestion de communauté ou Google Analytics.

On peut aussi tomber dans le cas où la ressource a les compétences requises, mais c’est le client qui n’a pas su cultiver ces dites compétences.

Dans un second temps, c’est contreproductif pour l’agence. En effet, comme je le disais, se faire sans arrêt challenger par une personne qui ne maitrise pas son sujet ou s’enfermer dans des échanges avec une certaine rhétorique managériale… E bien cela ne va pas inciter l’agence à aller chercher le meilleur d’elle-même. Vous n’imaginiez pas les capacités et les ressources que votre chargé de compte peut déployer quand vous arrivez à stimuler son expertise.

En résumé, un client qui sait où aller, qui assimile rapidement, et qui parle le même langage que son agence… C’est en général une formule gagnante.

Pour ma part, passer de chargé de compte d’un client au client lui-même fut une bonne combinaison. Mais je ne veux pas me mettre toutes les agences à dos et prôner la désertion.

De toute façon, cela n’aurait aucun intérêt. Mis à part des cas extrêmes, aucun client ne pourra se passer d’une agence à 100 %. L’idée n’est donc pas d’encourager une fuite de cerveau dans un sens ou de l’autre, mais d’être bien armé de chaque côté. Et pour cela, il y a, je pense, assez de talents au Québec pour satisfaire tout le monde… Surtout si on donne la chance à toutes les diversités de profil. ;-)

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