Pépinière publicitaire
Réflexions de Sylvain Desrochers avec ses étudiants du cours Publicité et culture au Certificat de publicité (UdeM)
JWT Montréal vient de produire trois publicités de 15 secondes pour son client Natrel. Le lait de marque Natrel entre dans la catégorie globale de tout ce qui se boit: eau, thé, café, jus, etc. Alors que «Le Lait», superbe marque générique, ne cesse depuis 25 ans d’enrichir son discours, voilà que les marques traditionnelles doivent elles aussi prendre publiquement la parole. Et pour elles, l’image est fondamentale puisque le produit est assez semblable. Mais comme le souligne Pierre Nolin, directeur de la création, il s’agit d’un lait plus haut de gamme, légèrement plus cher où l’on renforce l’image de marque.
Rappelons que sous le slogan «Ça fait ma journée» les plus récentes exécutions mettent en scène des vedettes connues, sans être porte-parole, contribuant au concept d’attribution tout en illustrant les bienfaits du lait. Ainsi, Maxime Denommée ou Sophie Prégent deviennent des «figurants» sympathiques pouvant transférer, selon l’agence, une dimension de notoriété au produit... Quoi qu’il en soit, on ne bascule pas ici ni dans l’humour, ni dans la dérision mais tout simplement dans une dimension positive où une image symbolique se juxtapose pour, en quelque sorte, transformer un geste du quotidien. Sous le texte «finement filtré», apparaissent un soleil sur le verre, un cœur, un coup de pouce ou encore un chapeau qui viennent prendre place dans la vie de tous les jours. Ainsi le petit chapeau de fête passe du verre à la tête de l’enfant, le coup de pouce vers la femme enceinte, le cœur prend place entre les jeunes amoureux, etc.
Ce qui me semble digne de mention consiste justement en cette imagerie iconique, ces signes possédant donc un «sens» et qui enrichit la communication. C’est ce que j’essaie de faire remarquer à mes étudiants: l’importance de la composition de l’image par le langage visuel. Et ici, cela a été fort bien réalisé.