Le prestigieux journal Les Affaires s’apprête à célébrer son 95e anniversaire, marquant une longue histoire d’informations économiques de qualité aux Québécois·es. Sympathique rencontre avec sa rédactrice en chef, Marine Thomas.

Marine ThomasMarine Thomas

Animée par une passion évidente pour son métier, Marine Thomas nous révèle que son intérêt initial n’était pas pour l’économie. Et pourtant ! Un « accident de parcours » s’est avéré être une opportunité qui lui sied plutôt bien. Elle a découvert que derrière les chiffres, qui peuvent parfois sembler froids aux premiers abords, se cachent les rêves, les défis et les ambitions d’humain·es qui gagnent à être racontés. Sa carrière, rapidement spécialisée dans les magazines d’affaires, en témoigne : Premières en affaires, Revue Gestion HEC Montréal, Inspiro. Ayant activement participé à la transformation de Les Affaires, Marine chapeaute aujourd’hui le contenu numérique, le magazine – maintenant publié 14 fois l’an – et, tout récemment, la direction du contenu des conférences, un volet qui était traditionnellement distinct. Cette approche intégrée a pour objectif d’avoir une vision à 360 degrés pour l’ensemble des contenus de Les Affaires, assurant cohérence et équilibre.

Expertise inégalée
Chaque jour, la petite salle de rédaction de Les Affaires s’anime d’une passion partagée. « On a sincèrement beaucoup de plaisir à faire ce qu’on fait, partage la rédactrice en chef. On “trip” tou·tes sur l’économie (RIRES). » Sa force ? Être une équipe extrêmement tissée serrée, où règne une franche camaraderie, nous dit-elle. « On prend un réel plaisir à informer les Québébois·es et cette satisfaction donne un sens profond à notre travail. » Sa valeur ajoutée ? L’expertise pointue des journalistes, qui explorent le monde des affaires au-delà de l’économie, avec une connaissance approfondie des entreprises, des acteurs émergents et des figures inspirantes. Il faut savoir que les journalistes de Les Affaires ne sont pas des journalistes généralistes. « On leur demande de se concentrer sur certains secteurs précis, et, au fil du temps, il·elles deviennent des expert·es. C’est extrêmement précieux », estime Marine. Ainsi, pour maintenir un niveau élevé de compétence et de connaissance, les journalistes sont encouragé·es à passer l’examen professionnel en finance du CCVM. Cette expertise propre à Les Affaires constitue une richesse inégalée dans le journalisme économique au Québec.

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À la croisée du papier, du web et des conférences
Marine explique que la ligne éditoriale reste la même, mais s’adapte aux différents formats. Le journal offre une vision complète du paysage économique à travers diverses industries, avec un accent sur l’investissement pour améliorer la santé financière des Québécois·es. De son côté, le site Internet couvre l’actualité, l’investissement et les finances personnelles, alors que les conférences sont enrichies de discussions avec des expert·es issu·es de la communauté des affaires, reflétant son engagement à être un outil précieux pour les décideur·euses. Conscient du privilège de s’adresser à des décideur·euses québécois·es doté·es d’un grand pouvoir d’influence, Les Affaires s’engage à les informer, à les outiller et à les guider pour contribuer à un Québec économiquement prospère et éclairé. Si la version papier attire principalement une audience de quarantenaires et plus, la diversité est un maître-mot : sur le web, Les Affaires a une audience très étendue, démontrant que malgré « les perceptions de niche », l’intérêt pour l’économie au Québec est diversifié et touche aussi bien les étudiant·es que les jeunes professionnel·les et les personnes en fin de carrière. Pour Les Affaires, la crédibilité est « l’actif premier » d’un média. « On s’efforce de rester étroitement connecté·es aux besoins de nos lecteur·rices. Notre offre unique, spécialisée sur le marché, nous confère des avantages, car peu de quotidiens se consacrent autant à l’économie et aux affaires. Notre modèle diversifié assure un équilibre, mais maintenir une proximité avec les besoins de nos lecteur·rices demeure essentiel pour continuer à les fidéliser. »

Que les festivités commencent
Dans le contexte actuel marqué par des nouvelles peu encourageantes dans le domaine des médias, Les Affaires tenait à consacrer du temps pour célébrer son 95e anniversaire plutôt que d'attendre son 100e. « C’est important de souligner qu’il existe également des aspects positifs, mettant en lumière la pérennité d’un média qui, depuis presque un siècle, offre des informations économiques de qualité, indique Marine. D’autres médias ont également partagé des nouvelles positives, démontrant que certains ont réussi à traverser des transformations avec succès, une réussite à laquelle nous sommes fier·ères de contribuer. » En prévision des festivités à venir, Les Affaires dévoilera un numéro spécial le 21 février, réminiscence à travers les archives et entrevues exclusives avec ceux·celles qui ont façonné son histoire. Un cocktail privé, réunissant la fine fleur des acteurs du média et des abonné·es les plus fidèles, promet une célébration à la hauteur de ses années de succès. À l’aube de souffler les 95 bougies de Les Affaires, quel vœu la rédactrice en chef souhaite-t-elle ? « Je nous souhaite de continuer à servir l’information économique des Québécois·es pendant encore 95 ans. Malgré nos 95 ans, on est jeunes de cœur et on s’assure de faire vivre notre ADN qui est d’être sérieux dans le contenu, mais sans pour autant perdre notre légèreté. Nous avons su demeurer pertinents, nous moderniser, et je crois que cette capacité à nous adapter est le secret pour notre futur. » Exprimant humblement son immense privilège de diriger un média aussi prestigieux, Marine aspire à maintenir cet héritage, nourrissant la flamme pour un jour transmettre le flambeau à son tour. D’ici là, elle s’engage à insuffler « de la vision, de la vivacité et de la vitalité ». Joyeuses festivités, Les Affaires, et continue de rester jeune de cœur.

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