mathieu

Mathieu Rolland, concepteur-rédacteur, The French Shop

Ne le dites pas à personne, mais Math, c’est le secret le mieux gardé de l’industrie. Un concepteur-rédacteur aussi doué en adapt qu’en créa originale, ça court pas les rues, et c’est avec la shop qu’il a décidé de briller (la chance qu’on a <3). Doté d’un calme à toute épreuve, il réussit à détricoter tous les défis de manière si créative que c’est à se demander dans quoi il est tombé quand il était petit (oui, il a déjà été petit). C’est un honneur de l’avoir dans notre équipe et si c’était juste de moi, il serait Personnalité de la semaine chaque semaine.
- Valérie Forget, directrice de l’adaptation chez The French Shop

  • Film favori (ou série ou livre): Le film qui m’a le plus appris sur l’écriture, c’est Close Up d’Abbas Kiarostami. Je le conseille à n’importe qui voulant raconter des histoires. Sinon, Babe le cochon devenu berger. C’est vraiment bon Babe. Je ne mentionne pas de livres simplement parce qu’il y en aurait trop. 
  • Ton hobby préféré: Ce n’est techniquement pas un hobby, mais je regarde régulièrement des Colombo depuis des années. C’est très zen. J’aimerais un jour scénariser une série policière, mais le temps manque.
  • Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné? Je ne me souviens plus si ça vient de moi ou de quelqu’un d’autre, mais je crois vraiment que la meilleure approche pour faire ce métier, et n’importe lequel probablement, c’est de prendre son travail au sérieux, mais de ne jamais se prendre au sérieux.
  • Quelle serait la trame sonore de ta vie? «Born to be mild». Je l’assume pleinement. Je passe mon temps à lire ou à écrire. Personnellement, je trouve ça très excitant, mais vu de l’extérieur, je peux comprendre que ce n’est pas «Living la vida loca». 

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J’ai toujours voulu écrire, mais je n’étais pas très bon à l’école. Je déformais les mots à l’oral, ma syntaxe était laborieuse à l’écrit, sans oublier les fautes. C’est la raison pour laquelle je suis allé étudier en traduction. Je voulais apprendre à écrire, à lire, à comprendre comment utiliser mes outils. Parallèlement à mes études, j’ai scénarisé et réalisé quelques courts-métrages, fait quelques contrats vidéo et photo, mais je n’avais jamais pensé travailler en pub. Un professeur qui m’enseignait l’adaptation publicitaire m’a dit un jour que je ne ferais jamais carrière en publicité. J’étais, selon lui, «trop littéraire». L’ironie du sort veut qu’aujourd’hui, nous publions nos livres à la même maison d’édition. C’est par hasard, en fait, que je suis arrivé en publicité. Une fille rencontrée dans un bar m’a proposé de faire de la pige pour son agence. J’ai commencé comme réviseur-adaptateur, puis un contrat en a amené un autre, jusqu’à ce que j’aie un poste chez Sid Lee. J’ai eu une liberté incroyable et j’y ai rencontré des gens extraordinaires. C’est ce qui m’a donné le goût de poursuivre dans ce milieu. Ensuite, The French Shop m’a approché. Ils cherchaient quelqu’un qui était autant à l’aise avec la conception que l’adaptation. J’ai été séduit par la gang. Je crois, au fond, que c’est toujours un peu ça qui m’attire le plus, les gens. Pour écrire des romans, il faut s’isoler. J’écris tous les jours depuis l’âge de 17 ans, c’est mon seul vice, mon seul excès, et si je ne fais pas attention, je m’efface, j’y consacre tout mon temps, mon énergie. Être entouré de gens de valeur au quotidien est donc essentiel, c’est une manière de garder un pied dans le réel.