Stéphanie Lord, productrice exécutive et associée, 4zéro1

Stéphanie Lord ne se destinait pas à la production quand elle a étudié en design industriel. C’est le hasard qui l’a menée de la direction artistique de plateau à la production publicitaire en passant par la télé et les agences. Pionnière, elle a été parmi les toute premières femmes à s’imposer dans le milieu masculin des maisons de production. Au cours de sa carrière, elle a vu le milieu changer, la technologie évoluer, la créativité québécoise prendre son envol. Passionnée par les gens, la productrice exécutive et associé chez 4zéro1 a toujours accompagné les talents afin de les amener à se réaliser. Dès ses débuts, Stéphanie a voulu s’ouvrir à la diversité et encourager les femmes à prendre leur place. Aujourd’hui encore, elle trouve de l’inspiration à se réinventer et elle travaille à faire éclore les jeunes réalisateurs d’ici.
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As-tu eu une mentore? Angèle était top productrice chez TVA. Je venais de commencer. Comme bien des productrice télé, elle était dans le jus… J’ai alors proposé de l’aider. Je ne pensais pas qu’elle allait me catapulter assistante alors que je n’avais aucune expérience. Je suis devenue productrice en apprenant sur le terrain. Angèle m’a fait confiance et c’est le plus beau cadeau qu’on puisse faire à quelqu’un qui débute.

Une chose qui te motive particulièrement? J’aime les gens. La rencontre avec les autres, supporter les créatifs, c’est ce qui m’allume. Je choisis les personnes que je veux encourager, propulser, voir grandir et évoluer. C’est le secret pour bâtir une équipe solide. Je crois d’ailleurs au travail d’équipe. On apprend tout le temps de tout le monde. Ensemble, on échange, on est en brainstorming permanent, on met sans cesse nos tripes sur la table. Ça permet de pousser les projets plus loin et c’est ce qui fait que les gens sont heureux.

Par ailleurs, c’est fabuleux de travailler avec des artistes locaux. Une expérience internationale, ça donne bien sûr de la crédibilité. Mais on a dans notre milieu des talents de calibres mondiaux. Si on ne leur donne pas leur chance, personne n’avance. Nos réalisateurs et nos réalisatrices vont construire des relations à long terme avec les créatifs d’ici. Ensemble, ils évoluent. Alors que les réalisateurs internationaux vont, viennent, tournent et repartent.

Qu’est-ce qui t’inspire? La danse a été ma grande passion. Jeune, j’en faisais 25 heures par semaine. J’ai tourné la page lorsque je me suis lancée en production, mais j’ai toujours du fun à danser. Prendre des cours de ballet pendant mon enfance en Europe, ça m’a ouvert l’esprit, ça m’a aidé à traverser des périodes plus difficiles à l’adolescence, ça m’a aussi enseigné une discipline qui est devenue une seconde nature.

Quel conseil donnerais-tu à la relève? Aujourd’hui, les réalisateurs sont capables de tout faire. Ils savent filmer, diriger, monter, tourner en skate ou en snow, etc. Cette génération est phénoménale, intelligente, douée d’une culture diversifiée. L’accès à l’information et aux outils techniques leur a ouvert un monde de possibilités. Mais il ne faut pas oublier que le talent principal d’un bon réalisateur reste de savoir raconter des histoires. Les belles images ne suffisent pas. C’est particulièrement vrai en pub où les réalisateurs mènent les idées des autres jusqu’au bout. Ils doivent savoir exprimer leur pensée, être capable de gérer tout en étant visionnaire et chef d’orchestre.

Je conclurais en ajoutant: «Tout arrive pour quelque chose.» Une phrase qui résume bien son parcours riche et inspirant.