Dès le 21 avril, Google implantera un nouvel algorithme qui lui permettra d’adapter ses résultats de recherches mobiles en privilégiant les sites qui sont optimisés pour ce type de plateforme. Cette nouvelle réalité pourrait avoir un impact significatif sur les commerçants électroniques québécois qui tardent à adapter leurs sites au mobile.

Au cours des quatre dernières semaines, Google a avisé les abonnés à son outil Google Webmaster Tools qu’à compter du 21 avril, seuls les sites qui possèdent une version mobile apparaîtraient sur son moteur de recherche lorsqu’il est utilisé sur des téléphones mobiles ou des tablettes électroniques.

«Cela n’affectera pas les grandes marques, indique Augustin Vazquez-Levi, président de l’agence AOD Marketing et expert en référencement et en web analytique. Ça pourrait toutefois être inquiétant pour les sites de petites et moyennes entreprises qui dépendent beaucoup du trafic généré par Google et pour les entreprises locales qui, bien souvent, investissent moins dans leurs sites internet.»

En prenant ce virage, Google tente notamment de maintenir sa position de champion des moteurs de recherche, estime M. Vazquez-Levi.

«Google veut s’assurer que les utilisateurs de son moteur de recherche aient droit à une expérience client positive, soutient le président d’AOD Marketing. Si les utilisateurs obtiennent de mauvais résultats ou tombent sur des sites qui ne sont pas adaptés au mobile lorsqu’ils font une recherche à partir d’un téléphone cellulaire ou d’une tablette, ils pourraient être tentés de se tourner vers d’autres moteurs de recherche et c’est ce que Google veut éviter.»

Une bonne nouvelle attend tout de même les propriétaires des sites web concernés par les nouvelles normes de Google. La société a en effet prévu de la documentation et un outil pour aider les entreprises à valider la structure de leur site web et leur indiquer quels changements doivent être faits d’ici au 21 avril.

«Les sites qui doivent procéder à une mise à jour pour s’adapter au mobile ne doivent pas être refaits au complet, souligne M. Vazquez-Levi. Les sites ne devront pas être adaptatifs (responsive).»

Selon l’Indice du commerce électronique au Québec 2014-2015 du CEFRIO, un Québécois sur deux a fait un achat en ligne en 2014 et 21% d’entre eux l’ont fait via des appareils mobiles. Ce taux a pratiquement triplé en un an. Devant l’essor de ce créneau, Augustin Vazquez-Levi invite les commerçants électroniques à prendre le virage, et rapidement.

«La vente au détail au Québec n’a, pour l’instant, pas su s’adapter face à la concurrence américaine, note-t-il. Les fermetures de Zellers, Mexx ou Jacob sonnent le glas d’une sous-adaptation du marché poussé par une croissance du commerce électronique. Les cybercommerçants ne peuvent plus se permettre de perdre encore davantage de terrain. Ils doivent prendre le virage mobile.»

Les propriétaires de sites web peuvent dès maintenant vérifier la compatibilité mobile de leur site grâce à un outil créé par Google Developers.