Si l'Université de Moncton souhaitait attirer l'attention avec sa nouvelle campagne publicitaire... eh bien, mission accomplie! Celle-ci, signée Terrain, a créé une véritable polémique sur le web, non seulement au niveau des Monctoniens mais aussi auprès des intervenants de l'université et de la fédération étudiante. La publicité fait d'abord éloge de la langue française, mais également du côté frivole et amusant de la vie universitaire - une approche rafraîchissante qui n'a pourtant pas plu à tous.

«Nous sommes une institution qui crée la connaissance et qui a un devoir moral de nourrir les esprits de la prochaine génération. Il y a une façon de faire ça, même dans nos outils de recrutement. Je comprends que les mentalités évoluent, mais on parle de l’image d’une institution du savoir ici», déclare Moncef Lakouas, président de la Fédération des étudiantes et étudiants du campus de Moncton.

Le Grenier aux nouvelles s'est entretenu avec le directeur du recrutement étudiant de l'Université de Moncton, Denis Boucher, afin de connaître les motivations derrière cette campagne qui sort des sentiers battus.

GN: Quelles étaient vos motivations au moment de la création de cette campagne?

DB: «Nous souhaitions mettre de l'avant la fierté d'être francophone dans un milieu minoritaire, que les étudiants aient envie de parler français. L'Université de Moncton ne se distingue pas des autres universités seulement par ses programmes mais bien par sa langue et son importance au sein de la société acadienne. C'était le résultat que nous voulions obtenir.»

GN: Est-ce que les résultats ont été conformes à vos attentes?

DB: «Absolument. Terrain nous a offert trois excellentes propositions, dont une qui nous plaisait énormément mais qui ne reflétait pas le caractère unique de l'Université de Moncton, du moins pas autant que nous le souhaitions. La campagne actuelle répond mieux à nos besoins. Nous voulions qu'elle soit partagée en masse par les jeunes sur les réseaux sociaux. Nous ne nous attendions pas à un article dans le journal, de toute évidence! Mais en bout de ligne, cela nous donne de la visibilité supplémentaire, même si ce n'est pas le ton espéré, évidemment.»

GN: Êtes-vous surpris des réactions occasionnées par la campagne?

DB: «Un peu surpris, oui! Nous ne pensions pas que ça allait prendre de telles proportions. On ne peut plaire à tout le monde. Nous voulions d'abord et avant tout atteindre notre public cible, les jeunes, et nous croyions que le clin d'oeil à la langue française dans la fameuse prise de la bibliothèque allait attirer leur attention. Nous avons reçu certains commentaires, et c'est normal.»

Le président de Terrain, David Aubert, avait également son mot à dire sur la polémique: «En tant qu’agence, notre rôle est de communiquer un message clair de façon à ce que la marque prenne position dans une réalité toujours plus concurrentielle. En constatant les commentaires plus que favorables des étudiants sur les réseaux sociaux acadiens, il semble évident que le message de l’Université de Moncton a été entendu et plait à sa clientèle-cible».