Les parents de jeunes enfants savent très bien de quoi je parle car la VRAIE saison de la chasse a débuté avec la tombée des premiers flocons. Pour un parent, les lutins farceurs nous rappellent de changer nos pneus et de poser le piège... On pose le piège, on attire les lutins avec des biscuits, des chocolats restants de l’Halloween et avec un peu de chance, l'un d'entre eux se laisse coincer pendant la nuit. Une fois capturé, le lutin, qui reste immobile tant que les enfants le regardent, s'activera plutôt la nuit dans la maison.

Mais le vrai piège, ce sont des acheteurs de magasins sans scrupules qui sont tombés dedans. En effet, certains grands penseurs très avant-gardistes ont décidé de garnir les vitrines d’un nouveau produit très original datant de déjà quelques années et qui génèrera des ventes importantes… Des lutins farceurs!

Quelle originalité de récupérer une idée originale et d’essayer de la commercialiser, maintenant! S’il-vous-plaît, donnez-nous des conseils pour expliquer à nos enfants ce que font les lutins dans les vitrines de vos magasins. Eh oui, ils magasinent parfois avec nous…

Suis-je le seul parent offusqué par la vente de lutins farceurs dans les magasins cette année? À l’heure des ventes sur le web, vous auriez pu vous garder une petite gêne et préserver le mystère entourant l’auteur des nombreux coups pendables qui agrémenteront le quotidien de milliers de parents et les livrer dans un emballage opaque.

Depuis quelques jours, la chasse aux lutins est commencée

La légende issue de Lac-à-la-Croix explique que les lutins arrivent au Lac-Saint-Jean, font du pouce jusqu’à Montréal et repartent le 25 décembre ou avant selon les échéanciers de production de l’usine à cadeaux du Père Noël. Pendant ce laps de temps, les lutins font de mauvais coups et les enfants peuvent chasser les lutins en examinant leurs pas dans la neige.

Le phénomène des lutins est devenu tellement important que l’auteur et créateur de la légende, Régis Tremblay de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, est maintenant supervisé par un agent qui s’occupe de sa carrière.

Un «phénomène»

Bien qu’il existe depuis quelques années, le phénomène a réellement pris son envol l’an dernier. L’ampleur est devenue telle que l’on appelle dorénavant cela un «phénomène»! Vous n’avez qu’à constater l’engouement sur les fils de nouvelles Facebook de vos amis.

En entrevue dans un média local du Saguenay, Régis Tremblay, le père fondateur et initiateur du mouvement affirmait: «Je ne pensais jamais que cela aurait été si gros. Maintenant, j’ai un gérant qui habite Québec. Il gère l’image des lutins. Il m’a dit que je devais garder mon idée originale et ne pas sombrer dans une escalade qui dénaturait l’esprit du conte. Moi, c’est impossible que je fasse autre chose. J’ai créé le conte pour les enfants. Je n’ai jamais tiré profit de mes lutins, alors que les magasins oui. Je n’ai pas inventé les lutins, ils existaient. Je suis le créateur de la légende».

Reprenez les rênes

Il y a bien sûr les lutins, mais il y a toujours leur patron iconique Saint-Nicolas, mieux connu sous le nom de «Père Noël».

Selon des études, de 80 à 98% des adultes disent avoir cru ou avoir été incités à croire au Père Noël durant leur enfance.

Déjà, dans une étude datant de 1896 effectuée auprès de 1500 enfants âgés de 7 à 13 ans - reprise intégralement en 1979 -, ont prétendait que les enfants découvraient généralement par eux-mêmes, à partir de leurs expériences et observations, que l’histoire du Père Noël était impossible et les parents confirmaient leur découverte. Plus de 46% des enfants de 1896 et 44% de ceux de 1979 étaient parvenus seuls à déduire que le Père Noël n’existe pas.

Des parents en manque d’arguments peinent encore aujourd’hui à expliquer à leurs enfants comment le Père noël entre dans une maison sans cheminée! (Merci aux villes qui interdisent aujourd’hui les foyers au bois!) Même si des parents répondent qu’ils vont laisser la porte déverrouillée, l’enfant finit par comprendre que le Père Noël ne peut pas être partout en même temps et que les rennes ne peuvent pas être aussi rapides…

Ces deux études montrent que près de 25% des enfants de 1896 ont appris la vérité de la bouche de leurs parents, contre 40% en 1979.

Une autre étude entreprise en 1980 auprès d’enfants âgés de 4 à 10 ans montre que 89% d’entre eux croient au Père Noël à 4 ans. À 7 ans, ils sont 47% à tenir pour vraie l’existence du Père Noël, alors que 29% ont des doutes et que 24% n’y croient plus. Étonnamment, on trouve encore 33% des enfants qui se posent des questions à l’âge de 10 ans.

Un questionnaire semblable adressé à des adultes en 2000 fait état que 25% des parents ont dû laisser les rênes et dévoiler le redoutable secret.

Ceux qui n’ont pas découvert le pot aux roses par eux-mêmes, ou dont les parents n’ont pas vendu la mèche, l’ont appris par d’autres enfants.

Je n’ai pas trouvé d’études très récentes sur le sujet, mais j’ose espérer que le mystère de Noël est encouragé par les parents et les commerçants en 2014.

Les Pères Noël virtuels, les GPS pour suivre le parcours du Père Noël devraient pourtant alimenter davantage le mystère…

L’âge moyen de l’abandon à la croyance du Père Noël serait aujourd’hui de 6,99 ans.

Ma jeune voisine s’est fait confronter cette année dans l’école des grands sur la véracité entourant l’existence du Père Noël. Depuis, des milliers de questionnements se bousculent dans sa tête. Elle est attristée par le fait que ce ne serait peut-être qu’une supercherie… Elle a tout de même dit à son père qu’elle jouerait le jeu pour son petit frère; c’est tout de même un privilège de grande de savoir garder un tel secret!

Ma fille est en maternelle et y croit toujours. Je savoure entre-temps chaque moment et chaque tour pendable du lutin.

En conclusion

Je finirai ma chronique en demandant aux étalagistes, aux acheteurs et aux propriétaires d’entreprises de faire preuve de créativité et de plus de compréhension quant à leur façon de commercialiser les Fêtes. Je vous souhaite de belles ventes dans cette période importante de l’année, mais de grâce, ne vendez pas la mèche de ce merveilleux secret à nos enfants!

À tout ceux qui demandent à Poste Canada de revenir sur sa décision et de maintenir la distribution postale: vous serez sûrement du nombre qui voudra croire au Père Noël. Sur une base moyenne de 2,5 enfants par foyer, l'homme à la barbe blanche doit faire 842 millions d'arrêts dans la nuit du 24 au 25 décembre. Puis, il dépose les cadeaux sous l’arbre… une belle pression pour nos postiers!

Croire au père Noël, c'est permis ;) !

Source: Bing