Suite à son intervention divertissante et hautement pertinente au Jour C jeudi dernier, le Grenier aux nouvelles s'est entretenu avec Jonathan Roberge sur l'apport des médias sociaux et du web en général sur sa carrière et sa visibilité. Entrevue très sérieuse à propos de l'art d'être un comique sur le web.

Grenier aux nouvelles (GN): Dans quelle mesure les médias sociaux sont-ils bénéfiques à une personnalité publique/web?
Jonathan Roberge (JR): C'est positif à plusieurs égards, notamment au niveau de la visibilité. Si tu fais un hit viral et que tu veux rester sur la map, cette communauté-là peut te le permettre. C'est beaucoup plus facile de vendre des billets de spectacle ou des films, par exemple, ou encore d'obtenir du financement. C'est un très bel outil marketing pour une personnalité web.

GN: La gestion d'une communauté de cette taille présente-t-elle certains défis?
JR: Absolument. Je suis moi-même de nature anxieuse, et au début, je lisais tout ce que les gens écrivaient. Le web, c'est un peu une ligne ouverte! Gérer une communauté de cette taille-là, ça prend beaucoup de travail sur soi pour apprendre à gérer le négatif. Le métier d'humoriste est un peu ingrat en ce sens; les gens vont dire qu'ils ne t'aiment pas toi, au lieu de dire qu'ils n'aiment pas ton travail. Ça devient vite personnel quand quelqu'un te traite de gros cave, simplement parce que les mots choisis ne sont pas toujours justes.

Après, si tu as fait quelque chose pour te rendre populaire mais que tu n'aimes pas être populaire, il y a peut-être un problème!

GN: Est-ce que la viralité est la seule façon de valider le succès d'une campagne web?
JR: Pas si c'est le seul objectif. Tout ne peut pas être viral, c'est un but utopique. Toute campagne dépend des objectifs: certaines compagnies vont être très heureuses d'avoir atteint 3000 personnes, alors que d'autres visent le million. La viralité, ça ne se commande pas.

GN: Est-ce que la personnalisation/humanisation des interventions joue pour beaucoup sur le «reach» de celles-ci?
JR: Dans mon cas, personne d'autre ne publie sur mes comptes. Il faudrait vraiment que je me casse les deux mains pour que ça arrive! Je vois ça un peu comme une relation de couple: plus je suis honnête, plus ça bâtit la confiance. Je pense que ça aide les gens à mieux s'identifier à mes publications.

GN: Y a-t-il une bonne dose d'improvisation dans votre stratégie de médias sociaux ou vous vous en tenez à une stratégie bien planifiée?
JR: En partie seulement. Si je me lève un matin avec une blague en tête, je vais la publier, c'est plus improvisé. Mais si ça concerne un texte plus long ou une vidéo, oui, à ce moment-là je dois prévoir et utiliser des stratégies marketing. C'est certain que je passerais à côté du but si je publiais une nouvelle vidéo un samedi à 1h du matin! Mais si j'attends au lundi matin ou au vendredi après-midi, les gens pourront en parler au bureau dans l'après-midi, par exemple. Dans mon cas, ça dépend vraiment de la nature de la publication.

Pour suivre Jonathan Roberge, abonnez-vous à sa page Facebook

* Crédit photo: Alexandre Champagne