1984. L’année de création initiale du studio d’enregistrement et de créativité sonore Lamajeure.
2021. Le trio formé de Mathieu Morin, de Maxime Navert et d’Alexandra Stréliski prend les commandes du studio et le met à son image: colorée, innovante et moderne. Telle est l’identité de la maison de production musicale et sonore Lamajeure, aujourd’hui.

La pandémie a été synonyme de repos, de ralentissement et de pause pour plusieurs secteurs et pour de nombreuses personnes. Mathieu Morin, Maxime Navert et Alexandra Stréliski n’ont certainement pas fait partie de ces personnes ! À l’aube de 2021, le studio montréalais de postproduction sonore, spécialisé en publicité, fiction, expériences immersives et composition de musique originale, se retrouve entre les mains de ces trois actionnaires qui comptent le transformer et le mettre au goût du jour, en lui donnant une vibe bien spécifique. Comme quoi la créativité, elle, ne prend jamais de pause !

Une nouvelle âme inspirante et originale
Mettre une entreprise au goût du jour, la mettre réellement à son image, est un projet qui peut nécessiter énormément de temps et d’implication, oui, mais c’est aussi un projet très stimulant. « On a hérité de studios qui sont ultra bien conçus, mais qui ont été construits et rénovés un peu à travers les années 1990 et au début des années 2000. Les lieux, physiquement, ne nous ressemblaient pas, explique le co-directeur général et chef de la création Maxime Navert. On met donc le studio à notre image, en lui donnant un peu de la vibe générale qu’on souhaite avoir. » 

Un rebranding global mené de main de maître par l’agence K72 a été la première étape du chantier de construction envisagé par le trio d’actionnaires. Le site web de Lamajeure a ensuite été revampé avec l’aide, notamment, du directeur artistique Étienne St-Denis. « On a acheté ce studio il y a un an et demi avec la ferme volonté de pousser la création à tous les niveaux, de mettre ça de l’avant et de le faire pour vrai, c’est-à-dire avec des actions concrètes. Pour que le studio ait vraiment cette tangente du studio qui soit réputé pour la qualité de la création en générale – que ce soit la musique ou le sound design », mentionne Mathieu Morin, le co-directeur général et mixeur en chef de Lamajeure. 

En pleine expansion, le studio montréalais est passé d’environ 21 employé·es à 30 et ce, au cours de la pandémie. Afin de mettre de l’avant ses projets les plus fous, ambitieux et originaux, le trio d’actionnaires est allé chercher les « meilleur·es de l’industrie ». C’est ainsi que Mathieu Morin qualifie les nouveaux talents embauchés au sein de son équipe. « On continue à former de la jeunesse, mais on est aussi allé chercher des gens d’expérience pour démarrer notre département de fiction», ajoute Maxime Navert. Olivier Rivard, qui agit à titre de superviseur sonore et mixeur/fiction, Sophie Champagne, à titre de productrice audio, ainsi que Sylvain Roux, comme concepteur sonore et mixeur, ont notamment rejoint l’aventure Lamajeure. « Ma plus grande fierté, c’est d’attirer des gens talentueux au Québec, au sein de notre équipe. Que les employé·es soient là longtemps, qu’il elles se sentent bien, safe et allumé·es sur le plan créatif », confie la musicienne et l’ambassadrice du studio, Alexandra Stréliski.   

Des studios de grande qualité
Une fois l’étape du rebranding et de la refonte du site web bien exécutée, le trio s’est tourné vers un autre grand projet qui lui tenait à cœur: l’aménagement de deux nouveaux studios. Le lieu de création en est maintenant à huit studios et dix salles. Pendant que la firme Perron design s’occupait de l’esthétique de ces deux nouveaux studios, l’acousticien Nicolas Grou y apportait sa petite touche technologique. «On a fait un genre de merge entre un acousticien pour faire le design acoustique, parce que ça reste un studio, mais on voulait avoir un côté design esthétique aussi, explique Maxime Navert. La firme Perron design et l’acousticien travaillaient ensemble, afin que ce soit un studio à la fine pointe de la technologie qui sonne super bien, mais qui possède aussi le look du nouveau Lamajeure.» Les studios d’enregistrement sont plus souvent qu’autrement des endroits sombres et cloisonnés qui donnent l’impression à la personne qui s’y trouve d’être dans une bulle… Les couleurs y sont chaudes et il n’y a pas de fenêtre. L’équipe de Lamajeure a décidé d’aller complètement ailleurs en faisant preuve d’originalité avec un style qui est un véritable vent de fraîcheur dans l’industrie. «On tenait à ce qu’il y ait de la lumière et des fenêtres, dans le studio. Il y a des couleurs, c’est vif; c’est un peu l’inverse de ce qu’on a l’habitude de voir dans les studios. C’est un peu ça, l’approche», ajoute Maxime Navert.

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De la créativité à exporter
Chaque membre du trio de Lamajeure a ses forces et ses aptitudes différentes et il·elles en viennent à parfaitement se compléter. Mathieu Morin se décrit comme un bon organisateur et le «studieux» de la bande, celui qui cherche sans cesse à se perfectionner en suivant des cours et des formations pour le plaisir de la chose. Pour sa part, Maxime Navert serait plus dans la vision, le long terme, l’international, la stratégie et la musique. Puis, Alexandra Stréliski amène un certain recul, une autre vision, une autre sensibilité, un regard extérieur avec un focus sur la création. Son intérêt pour la composition de musique de film influence également la nouvelle approche de Lamajeure. C’est un aspect qui l’a toujours intéressée. D’ailleurs, elle souhaite que le studio devienne une maison-mère, en quelque sorte, pour la production de ce genre de musique. «On est très créatif ves, entrepreneurialement parlant. Je ne sais pas si ça se dit ! Mais on l’est, on est vraiment fort·es là-dedans. On a de bons réflexes», observe en riant Mathieu Morin.  

Chacun e partage cependant la même passion : faire briller le talent montréalais et québécois à l’étranger. «On est un peu devenu le studio référence pour les talents canadiens. Je crois beaucoup au talent montréalais; je crois qu’il y a énormément de créativité ici. On a les bonnes cartes pour s’internationaliser, en fait. Et je ne me sens pas en compétition avec les autres. On est une gang de Québécois·es et l’idée, c’est d’exporter la culture québécoise, aussi», partage Alexandra Stréliski. 

L’exportation de la créativité… Impossible de ne pas apprécier une telle notion, une idée aussi belle. «Exactement, ce qui nous passionne, c’est d’exporter notre créativité, notre savoir-faire, notre sensibilité montréalaise et québécoise. Qu’elle puisse rayonner dans des projets d’envergure internationale», renchérit Maxime Navert.   

Un futur emballant
Avec tous ces changements apportés et ce vent de nouveautés qui souffle sur le studio Lamajeure, l’année actuelle et celles qui suivront promettent d’être plus qu’emballantes dans tous les départements de l’entreprise. Actuellement, le studio compte trois pôles directifs: la publicité – un département qui reste très fort – le département de la fiction où se fait toute la portion sonore et musicale de la fiction, de la composition jusqu’au mix final, en passant par la distribution – puis le département d’immersif qui roule depuis quelques années. D’ailleurs, celui-ci a un peu été sur pause, pendant la pandémie. «Il repart maintenant de plus belle avec des immenses chantiers internationaux dont un gros truc à Abu Dhabi qui s’en vient, mais qu’on ne peut pas divulguer encore ! On a aussi présentement un grand projet à Times Square à New York, dans un musée. On a donc trois départements forts, plus la distribution et la technique qui viennent s’ajouter à l’offre globale», détaille Maxime Navert.

Naviguer dans l’industrie actuelle, autant celle de la musique que de la publicité et de la fiction, ça se fait en observant bien le courant et en analysant les meilleures façons de non seulement demeurer à la surface, mais d’effectuer des plongeons artistiques gagnants et inspirants, au bon moment ! L’approche du trio d’actionnaires de Lamajeure, en ce qui a trait à l’avenir de l’industrie, va pas mal dans cette direction. «C’est une question de rester en mouvement, de prendre le virage un peu avant et de ne pas résister à la technologie. Là, il y a l’intelligence artificielle qui va entrer sur le marché. Ça, ça va faire de grosses différences dans nos vies. C’est important d’y penser», conclut Alexandra Stréliski.

Les ambitions les plus «folles» de Lamajeure:
«Mon objectif ultime, c’est de travailler sur Dune. Que Denis Villeneuve m’appelle personnellement, qu’il flushe Hans Zimmer», révèle en riant Alexandra Stréliski. Ses collègues Maxime Navert et Mathieu Morin sont également d’avis que de travailler sur ce type de projets hollywoodiens, en fiction et en musique, mais avec une équipe entièrement québécoise, ce serait merveilleux. «On souhaite devenir une référence. Souvent, les studios de son aux États-Unis sont spécialisés dans une seule affaire. À Lamajeure, on offre vraiment le whole package. On a envie de continuer de développer dans cette veine-là et ça va venir», ajoute Maxime Navert.

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