André Provencher (ex-Gesca, -Réseau TVA) lance le livre J'ai 72 ans maman, dans lequel il s'interroge sur l'âgisme dans le monde professionnel et dans la société en général. Il y repasse son propre vécu et surtout les passages de sa vie professionnelle qui, dans son cas, n'ont pas suivi la courbe normale de l’âge.

Il a ainsi fait le choix, à 72 ans, de devenir entrepreneur, défiant ainsi tous les préceptes du milieu des affaires. Prise dans le contexte de la pandémie et de l’isolement pernicieux des vieux, cette décision tire son origine des réflexions de l’auteur sur les rapports de cause à effet entre l’âge et la valorisation sociale et humaine.

Salarié à 12 ans, drop-out à 17 ans, directeur général à 28 ans, étudiant à 33 ans, haut dirigeant à 45 ans, père à 47 ans, intrapreneur à 51 ans, marathonien à 65 ans, jeune-vieux à 72 ans, sa ligne du temps est particulière. De fait, l’âge a peu d’emprise sur lui. Son chemin s’est tracé avec l’influence de multiples mentors qui lui ont permis d’acquérir son lot de compétences managériales et stratégiques. «Je n’aimais pas l’école», confie-t-il, pour expliquer le recours à ses modèles dans le cheminement d’une carrière bien remplie et plutôt fructueuse dans le domaine des médias. Il a d’abord trouvé l’exemple de l’effort, du courage et de la détermination chez ses parents, au sein d’une famille de 10 enfants, dont il était le deuxième. À l’adolescence, il a senti qu’il avait un peu trahi les valeurs familiales reçues en quittant l’école.

Pour cette raison, l’auteur ne se réclame pas de la race des self made men. La présence forte et sans cesse renouvelée de mentors dans son entourage professionnel explique davantage ses progrès et sa survie face aux inévitables crises de doute et de confiance en soi. Les questionnements ont ressurgi avec force à la faveur de la pandémie, qui a contribué à accélérer le profilage des générations et l’aigreur à l’endroit des personnes aînées. «Suis-je devenu trop vieux pour mériter encore une place honorable dans la vie active?», se demande-t-il alors, marqué par l’air pandémique. L’auteur répond pour lui-même dans son ouvrage, tout en désirant susciter une prise de conscience plus large des dangers sociaux associés à l’âgisme dans tous les aspects du vivre ensemble.

André Provencher a occupé des postes de haute direction dans le domaine des médias, notamment au Réseau TVA, où il a assumé la charge de l’ensemble de la programmation, et chez Gesca (alors propriétaire de La Presse), comme président-éditeur des quotidiens Le Nouvelliste et Le Soleil, puis fondateur des entreprises La Presse Télé, Éditions La Presse et Éditions Gesca. Reconnu comme stratège des contenus créatifs, développeur d’affaires et spécialiste de l’internationalisation, il agit toujours comme conseiller auprès de gens d’affaires aspirant à la croissance et au rayonnement de leurs entreprises à l’étranger. Journaliste à l’origine, il signe ici un premier livre chez Art Global, maison d’édition qu’il a rachetée en 2021.

Livre d'André Provencher