L’univers du Web3 est en constante évolution, que ce soit des mises à jour massives de chaînes de blocs, de nouvelles façons d’utiliser la cryptomonnaie, ou les possibilités que recèlent les JNF. Alors qu’on vit dans un monde encore principalement ancré dans le Web 2.0, il peut parfois être difficile de comprendre ce que le futur nous réserve, et de nous y projeter. Pour ce dossier spécial sur les tendances numériques, on se penche sur les projets et les tendances qui attirent notre attention dans le monde de la blockchain.

Le futur des JNF
Les jetons non fongibles (JNF) font beaucoup parler: leurs détracteurs questionnent souvent leur utilité et leur prix, ce qui revient au même argument que de contester l’utilité et le prix dans le monde de l’art ou de la haute couture. Les JNF fonctionnent de la même façon, mais plutôt qu’être d’uniques objets de luxe authentifiés dans le monde réel, ils le sont dans le monde virtuel. De plus en plus de domaines sont en train de réaliser les possibilités que les JNF proposent, et le futur des JNF s’annonce excitant.

Dans le monde de la musique, ce sont des groupes comme Kings of Leon et Avenged Sevenfold qui ont lancé le bal des JNF musicaux. Ce n’est pas un secret que les artistes sont les premiers à souffrir dans la nouvelle économie numérique de consommation de musique, avec les minces redevances qu’apportent les plateformes de diffusion en continu et la chute des ventes de disques. Avec les JNF, les artistes peuvent non seulement établir un lien direct avec leurs admirateurs, mais également construire un modèle économique plus durable pour eux-mêmes, un peu comme la plateforme Bandcamp le permet, avec un incitatif de plus: la possibilité pour leurs admirateurs de gagner gros en investissant dans leurs JNF. Les JNF musicaux se présentent de multiples façons: certains jetons donnent accès à des billets pour des spectacles, des performances privées, de la marchandise gratuite ou en édition limitée, des clips vidéo, et plus encore.

L’industrie du jeu vidéo est aussi très intéressée par les JNF. Les jeux en mode play-to-earn (littéralement: jouer pour gagner) permettent aux joueurs d’être propriétaires de certains biens virtuels, comme des revêtements de personnage ou des items spéciaux, et de pouvoir en faire l’échange sur la chaîne de blocs, comme un JNF traditionnel. Certains de ces jeux sont gratuits, et d’autres requièrent un achat avant de pouvoir jouer, alors les coûts de départ peuvent varier, mais grâce à la revente et à l’emprunt sur la chaîne de blocs, les joueurs peuvent voir leur investissement, en temps et en argent, gonfler (et parfois plonger) rapidement.

jnf
Source: nft-stats.com

Sociofinancement en crypto
Le sociofinancement et les campagnes de levées de fonds pour les causes humanitaires sont loin d’être des solutions nouvelles, mais l’arrivée de la cryptomonnaie vient changer la donne. L’Ukraine a profité de cette solution innovante en février dernier, lorsque la Russie a déclaré la guerre, en publiant des numéros de portefeuilles numériques sur leur compte Twitter en demandant des dons pour soutenir leur effort de guerre. Les résultats sont fulgurants: de la cryptomonnaie et des JNF d’une valeur estimée à plus de 60 millions de dollars furent amassés par l’Ukraine. Le gouvernement a ensuite monté un site pour organiser la revente des JNF et pour détailler comment les fonds accumulés seraient utilisés, ainsi qu’un autre site appelé Meta History: Museum of War , qui agit comme vitrine pour des œuvres numériques qui illustrent le conflit et qui sont mises aux enchères pour continuer à amasser des fonds.

Mais pourquoi donner de la crypto plutôt que de l’argent? TechCrunch explique que dans le cas de campagnes qui ne sont pas organisées par des OBNL ou des organisations caritatives, il n’y a pas de reçu émis pour déclarer ces dons sur nos impôts. Puisque les gains en capitaux sur la cryptomonnaie et les JNF sont habituellement imposés comme des revenus, le fait de donner ces montants pourrait alors exempter leur propriétaire de déclarer les gains. L’impact de la communauté avec la cryptophilanthropie est décuplé en comparaison à la philanthropie traditionnelle, que ce soit pour le mieux ou pour le pire, et l’évolution du sociofinancement par cryptomonnaie sera à suivre de près dans les prochaines années.

La fusion d’Ethereum
La fusion de la cryptomonnaie Ethereum, aussi connue en anglais comme The Merge, est un événement beaucoup moins apocalyptique que son nom peut laisser entendre. Il s’agit tout simplement d’un changement au niveau du mécanisme de validation des transactions dans la chaîne de bloc de cette cryptomonnaie: Ethereum passera du mécanisme classique de preuve de travail, ou proof-of work (PoW), à un mécanisme de preuve d’enjeu, ou proof-of-stake (PoS). En ce moment, Ethereum utilise les deux mécanismes en parallèle, pour pouvoir tester et corriger la preuve d’enjeu, et la fusion réfère au moment où les deux mécanismes se réuniront dans un seul système, faisant passer la chaîne au complet à la preuve d’enjeu. Ce changement permettra à la cryptomonnaie de devenir plus sécuritaire, mais également plus durable. En effet, Ethereum affirme que la preuve d’enjeu réduira la consommation d’énergie que sa cryptomonnaie engendre à travers son extraction puisque le mécanisme de validation sera beaucoup plus rapide que la preuve de travail; la réduction totale serait d’environ 99,95%. Ce changement ne fait pas plaisir à tous, cependant, et plusieurs sont inquiets du futur de leurs opérations de minage, qui pourraient devenir obsolètes suite à la fusion, qui est prévue pour la fin du mois de septembre.

pow