Jamais deux sans trois ? La tant attendue et troisième édition du concours Idéa, propulsée par l’Association des agences de communications créatives (A2C), en collaboration avec la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ), se tiendra en formule hybride le 9 juin prochain. Fidèle à la tradition, le Grenier reprend ses « Brin de jasette » avec les président·es des jurys des disciplines Création publicitaire, Design, Craft/Production, Produits et expériences numériques, Résultats d’affaires et stratégie et Média histoire d’en savoir plus sur les coulisses des délibérations. Insérer émojis d’yeux curieux ici !

Alex Leduc

Cette semaine, on jase avec Alex Leduc, CDO associé fondateur de Deux Huit Huit, et président du jury de la discipline « Produits et expériences numériques ». Son agence a elle-même profité de la visibilité amenée par des concours d’industrie et le président espérait que les projets primés par son jury serviront de tremplins à de jeunes talents.

  • Alex Leduc, CDO, associé fondateur, Deux Huit Huit (président)
  • Guillaume Beaulieu, co-directeur de création, MamboMambo
  • Ariane Beauregard, stratège, produit et expérience numérique, Code & Theory
  • Antoine Girard, directeur technique & associé, Mill3 Studio
  • Marie-Bénédict Jacquemin, directrice de création, QuatreCentQuatre
  • Kim Levan, présidente-directrice générale, Afterglo
  • Louis-Philippe Mathieu, directeur principal, lead stratégie d’affaires numériques, Cossette
  • Céline Mornet, productrice innovation, Moment Factory
  • Hugo Savoie, directeur de l’expérience, GRDN
  • Edouard Truong, président, Cardigan

Idea

Grenier aux nouvelles : Avez-vous remarqué une ou des tendances qui se dégageaient cette année ?

Alex Leduc : Oui : ça bouge en ta ! Les développeurs·euses en front-end sont carrément sur la sauce cette année : on peut ressentir leur désir brûlant de faire exprimer leur créativité via l’interface. La vélocité du défilement des pages et glisser sur une peau de banane : même affaire. Sans blague, on a une constante dans les animations d’interaction au scroll. Anecdote : on a même eu un membre du jury qui a éprouvé un malaise de type mal de mer, mais je ne vous écris pas qui c’est (wink wink). On a pu aussi percevoir la volonté des marques de produire du contenu original pour mieux engager leur communauté en ligne. C’est une excellente idée.

GAN : Avez-vous une anecdote funny des délibérations à nous partager ?

AL : Aucun backflip n’a été effectué pendant la séance, non. Cela dit, je peux quand même avancer que ce jury a un record en poche : celui d’avoir effectué 3,5 rondes pour s’assurer de distribuer les mentions à la hauteur de la qualité de chacune des réalisations. Je pense qu’on peut aisément caractériser cette cohorte de membres de jury de l’extrême (rigueur). 

GAN : Expectation/Reality?

AL : C’est niaiseux, mais, quand j’ai monté l’équipe du jury, j’avais le désir secret qu’on s’obstine à s’arracher la chemise et qu’on se lance des balles courbes pour défendre ses réalisations chouchous. Tout s’est déroulé à l’inverse : les délibérations ont été douces, délicates et d’une bienveillance incommensurable. Dans une autre mesure, j’ai cru qu’avec tout ce temps passé à picosser sur nos appareils mobiles pendant le confinement, la montée des applications mobiles ferait exploser le nombre d’inscriptions dans leurs catégories associées. Cette hypothèse n’a pas pu se valider malheureusement.

GAN : Êtes-vous fier du travail accompli par le jury ?

AL : Bin kin ! Je n’imagine pas que quiconque ayant présidé son jury puisse dire le contraire et je vais moi-même répondre par l’affirmative à la question. Je suis très conscient du cynisme que peuvent parfois occasionner les concours et je tiens à rassurer quiconque dans cette pensée que cette cohorte était patiente, responsable, honnête et plus que généreuse. Ce jury-là a passé en revue 3,5 fois chacune des catégories pour s’assurer d’avoir fourni une note à la hauteur des cas proposés. Du shortlist à bronze, à argent et or. Imaginez avoir 110-120 assiettes et les laver 3,5 fois chacune. Cette analogie-là ne passera pas à l’histoire, mais j’espère que ça peut fournir une idée de la rigueur qui a été mise dans l’évaluation des pièces.

GAN : Vous disiez qu’il est de notre devoir, à l’industrie, d’inspirer la relève en choisissant des projets qui privilégient une approche holistique (tant pour les yeux, le cœur et la tête). Des projets courageux qui supportent des valeurs modernes. Diriez-vous que le jury est allé en ce sens ? 

AL : Complètement. Les oreilles du mot « holistique » ont sifflé pas à peu près cette journée-là. Ça décrit littéralement la ou les pièce(s) qui a/ont remporté les grands honneurs. Comme les attributs techniques sont moins vaporeux et moins abstraits à évaluer, il a fallu que nous revenions quelques fois sur ce que « voter avec le cœur » veut dire pour s’y recentrer. Côté inspirations, je pense que l’ensemble est nettement plus créatif que social ou entrepreneurial même si certains projets ont réussi à se faufiler du côté du spectre des 2 derniers. D’un point de vue personnel, je dois avouer que certain·es des gagnant·es ont maintenant leur place dans mon dossier de bookmarks ultimes parce qu’il·elles ont su me séduire profondément. J’en sors inspiré et je crois que la version plus jeune de moi-même l’aurait tout autant été, alors souhaitons que ça se rende jusqu’à la relève maintenant.  

Merci Alex, hâte de voir les projets qui ont été votés avec le cœur!