C’était au départ, en 1985, une modeste boutique d’animaux de la rue Ontario, dans Hochelaga-Maisonneuve. Mais son propriétaire, Pierre Charbonneau, voyait grand. Et il n’avait pas tort. Chico comptera bientôt plus de 75 boutiques détenues par des franchisées aux quatre coins du Québec…

«Nous nous sommes développés selon le principe de franchises, toutes nos boutiques ont des propriétaires opérants, explique Pierre Charbonneau, président et fondateur des Boutiques d’animaux Chico. Cette distinction est primordiale dans la sélection des nouveaux franchisés; nous ne voulons pas d'investisseurs corporatifs, mais bien des propriétaires opérants. Dans le choix des candidats, nous favorisons la proximité communautaire, les familles avec des enfants. On cherche des gens passionnés qui souhaitent se lancer en affaires dans leur quartier!»

Pierre Charbonneau avait une vision, le Québec Orange. Il voulait bâtir le plus grand réseau de boutiques spécialisées pour animaux au Québec. Le réseau Chico a connu une explosion de croissance à partir de 2008 et constitue désormais la plus grande chaîne offrant des produits et services pour animaux au Québec.

«Nous offrons un service de proximité», précise Pierre Charbonneau. «Notre modèle, en transformation, ne prônait pas initialement la vente en ligne. Depuis quelques mois, nous avons investi stratégiquement en ligne pour tirer le plein potentiel du web. Notre objectif demeure que le client se rende en boutique, car nous y proposons une foule de services et conseils. Nous sommes, en quelque sorte, les intervenants de première ligne, avant de se présenter à la clinique vétérinaire.»

À titre d’entreprise québécoise, les défis ont toujours été de fonctionner sans dépendre d’une grande corporation. En construisant un groupe de franchisés, Pierre Charbonneau voulait réduire les coûts d’exploitation et améliorer la rentabilité de chacune des boutiques.

«Notre plan média est divisé en trois volets, le national, le régional et le local.  Nous accompagnons nos franchisés pour qu’ils développent eux-mêmes leur présence locale et régionale. Le franchiseur doit tout approuver pour s’assurer que le contenu et le graphisme respectent l’image de marque des Boutiques d’animaux Chico. Pour ce qui concerne le volet national, nous présentons annuellement un budget aux franchisés, avec les dates de parution pour nos différentes publicités à la télé, à la radio, dans les circulaires, sur les réseaux sociaux, par le biais d’infolettres, etc. Nous utilisons essentiellement trois types de contenus pour favoriser un appel à l'action: la circulaire, distribuée principalement par le Publisac, elle nous permet d’annoncer un produit précis avec son coût et ses disponibilités. Par les médias conventionnels et le numérique, on pousse un marketing de contenu, axé sur les conseils, l’image, la marque, le positionnement de Chico. Notre dernière grande réalisation a été l'agrandissement du centre de distribution Chico, pour répondre à la demande de nos marques maison et notre modèle d'affaires.»

Si pour certains les deux dernières années ont été difficiles sur le plan des affaires, l’augmentation marquée de l’adoption d’animaux de compagnie depuis le début de la pandémie s’est fait sentir chez Chico. Les ventes de nourriture et de jouets ont explosé. De quoi réjouir nos franchisés qui offrent ces produits! «Durant la dernière année, notre secteur d'activité a fortement augmenté ainsi que notre chiffre d’affaires. La demande et les adoptions d’animaux ont subi un essor. Mais puisque Chico a son propre centre de distribution, nous avons, comme plusieurs entreprises, vécu des défis d’approvisionnement, certains prix ont drastiquement augmenté en raison des coûts de transport qui ont explosé. Nous devions sans cesse négocier avec des fournisseurs pour trouver des substituts.»

L'avenir des franchises au Québec
Selon Pierre Charbonneau, la prochaine décennie sera charnière pour l’avenir des modèles de franchises au Québec. «Il va y avoir une réflexion stratégique sur le positionnement global des entreprises, pandémie oblige. Les entreprises indépendantes auront davantage de difficultés. Le Québec est un dernier Gaulois qui favorise l’entrepreneuriat local, ailleurs en Ontario ou dans l’Ouest canadien, peu importe le secteur d’activité, on retrouve davantage de grandes chaînes corporatives. Il reste à peu près juste au Québec où il y a encore des restaurants familiaux indépendants, des quincailleries de quartier, etc. Nous ressentons cette tendance dans notre secteur d’activité, le déséquilibre entre les petits entrepreneurs et les grandes chaînes s’accentue.» 

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