S’il y a une chose sur laquelle tout le monde s’entend en 2022, c’est qu’on vit un grand changement dans le monde du travail et ça peut être difficile autant pour les employeurs que pour les candidat·es de s’y retrouver.

Tout premier constat: même s’il y avait déjà un vent de changement avec l’arrivée de la nouvelle génération sur le marché du travail, les deux dernières années ont été un «accélérateur puissant». Selon Julie Surprenant, directrice-conseil de Grenier recrutement la pause obligée par la pandémie a contribué à «détricoter le tissu du monde de l’emploi, et le retricoter, ça va être quelque chose, parce que ça arrive en même temps qu’un renouvellement générationnel». Mais qu’est-ce qui fait que la pandémie a accéléré ce changement? «On a tou·tes vécu quelque chose d’assez marquant pour qu’on prenne le temps de se poser des questions, dit-elle. Il y a eu beaucoup de gens qui ont changé de positionnement, qui ont même décidé de changer de métier complètement.» 

Comme Julie le mentionne, on a eu le temps de réfléchir et de penser à ce dont on a envie, à nos attentes. «Cette disruption-là est venue changer complètement le rapport de force. On quitte un marché qui favorisait les employeurs depuis longtemps. Ce n’est plus ça du tout. La ‘crêpe’ est virée de bord, on est dans un marché d’employé·es.» Les personnes en recherche d’emploi ne cherchent plus seulement un salaire (bon ok, soyons réalistes, oui, mais pas que!), elles cherchent un équilibre. «On veut se développer. On veut que l’opportunité de travail nous apporte de nouvelles compétences, on veut grandir, dit-elle. C’est très différent des générations qui nous précèdent. On n’était pas du tout dans un contexte comme ça.» 

Le nouveau monde de l’emploi, c’est un monde où on veut plus d’échanges, que la relation d’emploi soit équitable, que ce soit donnant-donnant. Ce qui nous amène à un deuxième constat: on n’est plus dans la croissance au détriment du reste. En effet, confirme Julie: «La croissance, tu ne pourras pas l’avoir si tu n’as pas l’équipe en arrière pour l’appuyer. C’est cette équation-là que le management est en train de faire: la santé financière de ton entreprise, ça va en même temps que la santé de ton équipe.» Dans le fond, bien que la pandémie ait apporté bien des choses «pas l’fun», ça a tout de même apporté ce changement du monde du travail qui est beau à voir et qui est excitant! Comme Julie le dit si bien: «On ne vit pas une pénurie de main-d’œuvre, on vit une révolution de la main-d’œuvre. Ce sont des gens qui se positionnent et qui prennent des décisions pour eux-mêmes et la somme de tous ces gens-là va créer, et crée déjà, ce grand changement. C’est comme si les humains avaient décidé de ne plus se considérer comme des ressources naturelles renouvelables. C’est une très bonne idée! Quand on regarde les nouvelles, on se dit: ‘Mon Dieu, ça va pas bien!’ Mais finalement, dans la vraie vie du monde du travail, on est en train de placer des jalons… on est en train de construire le monde de l’emploi de demain. Le monde de l’emploi de demain, c’est un monde où il va y avoir de l’équilibre.» Travailler comme des fous tout le temps, ce n’est un avantage pour personne. Ni pour les humains ni pour les entreprises qui auront à leur emploi des humains qui ne sont pas bien. Sinon, «tu cultives du burn out, de l’épuisement professionnel, etc.».

Finalement, nous sommes tous en train d’apprendre de tout ça. Nous faisons tous partie de la «révolution du travail» et il faut voir ça d’un œil positif, ça rend ça pas mal plus intéressant!

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