En réponse à la recherche accrue de flexibilité et de conciliation travail-vie personnelle, différentes initiatives voient le jour partout sur la planète. Pensons à l’Islande qui a instauré la semaine de quatre jours et au gouvernement belge qui a lancé un projet de réforme du marché du travail qui prévoit notamment d’adopter ce modèle. Les pays et entreprises qui ont testé ces horaires comprimés sont unanimes : ils ont démontré des effets positifs sur la productivité et le bien-être des travailleur·ses.

Au Québec, plusieurs employeur·ses emboîtent le pas. Pensons entre autres à Poches et Fils qui a instauré la semaine de quatre jours ou à plusieurs autres entreprises qui offrent des modèles d’horaires comprimés.

Depuis mon arrivée dans l’industrie, je me demande pourquoi ce type de modèle n’est pas répandu, voire tabou en communication et en marketing? En discutant avec plusieurs dirigeant·es, je me suis butée aux mêmes appréhensions : Nos équipes travaillent déjà tellement fort dans un horaire à temps plein, comment pourrions-nous leur demander de travailler plus d’heures? Comment pourrions-nous soutenir notre clientèle avec un modèle similaire? Impossible que ça fonctionne dans notre industrie!

Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, on entendait un discours similaire concernant le télétravail et force est d’admettre que c’était possible! On a revu nos façons de travailler et c’est maintenant la norme chez nous. Grâce à notre modèle hybride, on profite des avantages d’une concentration accrue à la maison et d’une collaboration simplifiée et d'une créativité amplifiée au bureau. On a donc repris les discussions sur les autres avenues à explorer pour augmenter la flexibilité et le bien-être de nos employé·es.

À l’aide de gestionnaires qui y croyaient fermement, on a réussi à tester des modèles d’horaire flexible au sein d’une de nos équipes, celle de Langage de marque chez BBR. Après 18 mois d’essais, d’apprentissages et d’ajustements, le constat est simple : ça fonctionne! Nos employé·es sont plus heureux·ses, ont un meilleur équilibre travail-vie personnelle et la productivité est la même (voire meilleure!). Ce genre de programme n’a pas affecté notre rentabilité et a eu un impact positif sur notre rétention, notre pouvoir d’attraction ainsi que sur l’absentéisme.

À la lumière de ces résultats positifs et dans un marché du travail plus compétitif que jamais, l’équipe Talent et culture a poursuivi les discussions avec d’autres dirigeant·es du collectif Humanise. Et si ce genre de programme pouvait être adapté à d’autres expertises? Et si on pouvait identifier les barrières et trouver des solutions? Imaginez les bénéfices qu’on en tirerait, autant pour nos employé·es que pour nos entreprises!

On s’est penchés sur la question et bonne nouvelle : cinq entreprises du collectif emboîtent le pas en testant un modèle flexible en 2022!

On commence donc en testant un modèle 9/10 pour tout le personnel. C’est simple : on travaille 9 jours, et on profite d’une journée de congé le 10e jour. Avec ce modèle, on encourage les gens à prendre du temps personnel, tout en limitant l’impact sur le travail (si le stress augmente à l’idée de devoir travailler plus d’heures chaque jour pour obtenir une journée de congé, on passe à côté de l’objectif). Voici nos principes directeurs et les convictions qui ont guidé la mise en place de ce programme :

  • Nos employé·es sont matures et professionnel·les. On leur fait confiance.
  • Nos employé·es sont dévoué·es et travaillant·es, ils et elles le méritent.
  • On mise sur la responsabilisation de tous et toutes.

Les prochaines semaines seront dédiées à tester ce modèle, à tirer des apprentissages et à nous ajuster au besoin. On sait que ce ne sera pas parfait, mais on a confiance que le programme aura du succès. Pourquoi? Parce qu’on le fait pour les bonnes raisons et qu’on a des employé·es d’exception! Promis, on fera un compte-rendu des résultats et des leçons dans trois mois. D’ici là, on compte bien profiter de nos congés bien mérités et tranquillement, continuer à faire évoluer les mentalités.

valerieValérie Provost, directrice Talent et Culture, Humanise.
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