La confiance s’essouffle au Canada, après bientôt deux ans de pandémie. Omicron, l'anxiété et les divergences politiques la mettent à rude épreuve, comme le révèle l'indice CanTrust 2022 de Proof Strategies, l'agence sœur de longue date de Capital-Image à Montréal.

Voici les faits saillants

  • L'indice CanTrust 2022 évalue la confiance globale des Canadien·nes à seulement 34 %, contre 37 % il y a un an et 45 % en 2018. La COVID a également donné aux Canadien·nes le sentiment d'être plus divisés, 37 % d'entre eux déclarant se sentir moins «ensemble et unis», soit une augmentation de 11 points par rapport à 2021.
  • Au Québec, le niveau de confiance global demeure le plus élevé de toutes les provinces canadiennes, mais il a lui aussi baissé, passant de 44 % en 2021 à 40 %, un niveau qu'il avait à peu près maintenu pendant trois ans. En 2022, le pointage des autres provinces était de 34 % en Ontario et dans les Maritimes, de 32 % en Colombie-Britannique et de 30 % pour les Prairies.
  • Le niveau de confiance du Québéc à l'égard de plusieurs institutions reste supérieur à celui de l'ensemble du Canada. Le plus surprenant, peut-être, est que 46 % des Québécois·es font confiance au Parlement canadien «pour agir avec compétence et efficacité et faire ce qu'il faut», le plus haut niveau de confiance de toutes les provinces, comparativement à 38 % dans l'ensemble du Canada et en Ontario, et à 30 % dans les Prairies.
  • Les Québécois·es ont également un niveau de confiance plus élevé que les autres provinces à l'égard des médias traditionnels (journaux, radio et télévision, à 45 % contre 41 % pour l'ensemble du Canada), ainsi qu’à l'égard de leurs dirigeants provinciaux et des «politiciens en général».
  • Au Québec, 42 % des répondant·es ont exprimé leur confiance envers leur premier ministre, comparativement à 30 % en Ontario, 23 % dans les Prairies et 33 % en Colombie‑Britannique et dans les Maritimes.
  • Les Québécois·es sont ceux qui font le moins confiance aux chefs religieux, avec seulement 21 %, contre 29 % en Ontario et 27 % dans l'ensemble du Canada.
  • Les seules catégories de personnes auxquelles les Québécois·es font moins confiance sont les blogueurs (17 %) et les célébrités (16 %).
  • Au Québec, les politicien·nes (25 %), les chef·fes d'entreprise (30 %) et les banquier·ières (35 %) sont tous plus dignes de confiance que les chefs religieux. Les scientifiques (80 %) et les médecins (79 %) sont toutefois ceux qui inspirent le plus confiance aux Québécois.
  • La Croix-Rouge canadienne est l'organisme auquel les Canadien·nes font le plus confiance, avec 61 % (59 % au Québec, aussi le plus élevé), par rapport à Facebook, qui reste parmi les organismes auxquels ils font le moins confiance, avec 23 % (même chose au Québec).
  • La confiance envers l'armée canadienne a reculé de 58 % en 2021 à 52 % en 2022 (55 % au Québec), freinée par une faible confiance vis-à-vis du leadership militaire du Canada à 39 % (même chose au Québec).
  • Une proportion de 40 % des répondants (45 % au Québec) fait confiance aux marchés financiers et boursiers canadiens, soit une proportion similaire à celle de 43 % en 2021. La confiance envers la Banque du Canada est de 53 %, semblable à celle de 54 % en 2021 (59 % au Québec).
  • La confiance portée aux ONG (associations caritatives enregistrées et organismes à but non lucratif) est stable à 47 % (49 % au Québec), ce qui met fin à une chute inquiétante constatée en 2020.
  • La confiance à l'endroit de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada a légèrement diminué, passant de 63 % en 2021 à 58 % en 2022 (62 % au Québec), et les directeurs de la santé publique provinciaux sont passés d'une moyenne de 61 % à 57 % (toujours 61 % au Québec).
  • Les Canadien·nes font davantage confiance aux « citoyens ordinaires » pour lutter contre le racisme et les inégalités (68 %, 65 % au Québec) qu'aux gouvernements provinciaux et au gouvernement fédéral, tous deux à 62 % (contre 58 % et 63 % respectivement, au Québec).

«Les conclusions de l'indice CanTrust 2022 mettent à nouveau de l'avant certaines des différences majeures entre les Québécois·es et les autres Canadien·nes, et qui devraient avoir un impact sur la façon dont les entreprises, les institutions et les politiciens se présentent aux Québécois·es», déclare Silvie Letendre, présidente de %%%6620992526860%%%. «Ces résultats montrent également qu’il est nécessaire pour les influenceurs de renforcer la confiance des Québécois·es par des actions responsables qui touchent à des cordes sensibles.»

«Près de la moitié des Canadien·nes, soit 46 %, déclarent qu'ils continuent à ressentir de l'anxiété et du stress à cause de la pandémie, et nous voyons ce que nous appelons le variant de la méfiance émerger à mesure que la COVID évolue», déclare Bruce MacLellan, président-directeur général de Proof Strategies. «La frustration et l'incohérence des décisions prises du haut vers le bas ont affaibli la confiance dans nos dirigeant·es politiques bien plus qu'elle ne l'a fait vis-à-vis de nos conseiller·ères scientifiques et médicaux.»

La confiance dans le gouvernement et les dirigeants politiques est en baisse
La confiance accordée au gouvernement n'a jamais été aussi faible. À peine 22 % des Canadien·nes font confiance au gouvernement pour mener à bien sa mission, soit une baisse de 10 points par rapport à 2021. Lorsqu'on les interroge quant aux sources d'informations fiables, la confiance envers les politicien·nes reste à un niveau extrêmement bas de 22 %. 

L'étude de cette année mesure également le niveau d'anxiété des répondants à différents stades de la pandémie et établit des corrélations frappantes entre les niveaux d'anxiété et la confiance.

Près du tiers (30 %) des Canadien·nes qui disent s'être senti·es anxieux·euses au début de la pandémie, mais qui se sentent mieux maintenant, montrent des niveaux de confiance plus élevés dans la plupart des volets du sondage, comparativement à près de la moitié (46 %) des répondant·es qui disent demeurer stressé·es et anxieux·euses.

La confiance envers les directeurs provinciaux de la Santé publique pour gérer Omicron est de 64 % pour les personnes «qui ne sont plus anxieuses» et de seulement 50 % pour les personnes qui déclarent rester anxieuses et stressées. En ce qui concerne le système de santé canadien, la confiance des personnes anxieuses et stressées est de 56 %, contre 64 % pour les personnes qui se sentent mieux.

La confiance envers le système de santé
Le système de santé canadien est toujours en tête du classement en matière de confiance, mais l'étude de cette année révèle une certaine érosion. L'augmentation du nombre de cas de COVID et le report de chirurgies et de services ont fait chuter la confiance vis-à-vis du système de santé canadien à 58 % en 2022, soit une baisse de cinq points par rapport à l'année dernière. Les plus fortes baisses de confiance sont observées parmi les générations plus âgées - celles qui sont les plus susceptibles d'avoir besoin de services de santé pendant la pandémie et probablement celles qui subissent des annulations de services dans les hôpitaux en raison des admissions liées au COVID. La confiance dans les soins de santé chez les baby-boomers a chuté de huit points à 62 % en 2022. Les Canadiens plus âgés (75 ans et plus) affichent une baisse de neuf points, pour atteindre 69 %.

Chute du degré de satisfaction personnelle
Avec la prolifération d'Omicron, conjuguée à la baisse de la confiance envers le gouvernement et les institutions publiques, la satisfaction personnelle des Canadien·nes a chuté. Lorsqu'on les interroge sur leur propre vie, seulement 44 % des Canadien·nes se sentent «satisfaits socialement», ce qui représente une baisse de 10 points par rapport à 2021. De même, seulement 49 % se sentent «personnellement satisfaits», soit une baisse de cinq points par rapport à 2021; et 47 % se sentent «satisfaits sur le plan éducatif», soit une baisse de sept points par rapport à 2021. Les Québécois sont plus nombreux à se déclarer satisfaits dans chaque catégorie : 49 % se disent satisfaits sur le plan social, 55 % sur le plan personnel et 51 % sur le plan éducatif.

La confiance envers les employeurs augmente
Les travailleur·euses canadien·nes ont attribué de meilleures notes aux employeurs, en ce qui concerne leur capacité à instaurer la confiance pendant cette pandémie. Dans l'ensemble, les employé·es donnent à leurs propres employeur·euses la note «C» en 2022, alors qu'ils leur avaient donné la note «D» en janvier 2021. Comme la confiance s'est accrue parmi les employé·es de tous les secteurs, cette amélioration suggère que les employeur·euses se sont adapté·es pour devenir plus à l'écoute et plus coopératif·ves au courant de la pandémie.

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