Productions KOTV, qui fêtait son 10e anniversaire l’an dernier, a toujours eu pour mission première d’offrir du divertissement de qualité à son public québécois. Consciente du talent des artisan·es de la belle province et du potentiel des productions d’ici, l’entreprise travaille aujourd’hui en amont avec ses créateur·trices pour concevoir des émissions originales qui séduisent les producteur·trices et diffuseurs de partout dans le monde. On parle tendances, créativité et rayonnement des concepts télé avec Louis-Philippe Drolet, vice-président, directeur général, producteur exécutif et associé de KOTV

À  la question concernant la mission profonde de l’entreprise depuis sa création, Louis-Philippe Drolet répond d’emblée qu’il s’agit de «conquérir le monde pour ensuite le divertir». Un slogan aussi amusant que rempli d’ambition, que l’on peut retrouver sur le site web de la boîte de production présidée par l’humoriste, acteur et producteur Louis Morissette

Assurément audacieuse, cette citation est tout de même représentative du travail que veulent accomplir le producteur exécutif et son équipe. KOTV est aujourd’hui dirigée par six associé·es qui apportent une belle complémentarité à l’expertise de la boîte: Louis Morissette, président et producteur exécutif, Louis-Philippe Drolet, vice-président, directeur général, producteur exécutif, Alain Chicoine, vice-président, directeur de création, Mélanie Viau, vice-présidente développement et production, Marie-Hélène Lebeau-Taschereau, productrice principale fiction et Catherine Auclair, vice-présidente finances et administration.

Ces spécialistes de la production, du contenu et des finances viennent enrichir l’équipe en place, et donne un nouveau visage à l’entreprise qui produit aujourd’hui environ 35 projets par année, diffusés sur une douzaine de chaînes.  

«Notre slogan est de conquérir le monde pour ensuite le divertir. Mais on a beau vouloir divertir, on veut avant tout connaître notre public et que ce public nous connaisse. On le fait de façon transversale, à travers tous les genres télé qu’on propose: variété, magazine, documentaire, fiction. Les mesures prises dans le milieu dans les dernières années nous ont permis de mieux exporter nos séries et de rejoindre un plus grand auditoire», explique Louis-Philippe Drolet

S’échapper du quotidien avec la fiction et l’humour
KOTV a débuté en priorisant le contenu humoristique, bien que le producteur précise que la comédie n’est pas présente nécessairement partout dans son offre télévisuelle. Ce qui est certain, c’est que ce grand thème aussi rassembleur que doux pour l’âme est particulièrement apprécié en ces moments difficiles. Ici, comme ailleurs. «L’humour est un très important véhicule d’émotions. Au niveau de la fiction, la tendance est aussi bien présente, surtout avec l’avènement des plateformes en tout genre qui permettent de proposer des séries au format court, qui sont aussi très en demande. Je sens un peu d’essoufflement envers les sujets plus durs. Les événements marquants des derniers temps – comme Black Lives Matter ou MeToo – ont inspiré les programmes et touché des téléspectateur·trices de partout. Mais présentement, avec le stress et l’anxiété que peut apporter la pandémie, les gens semblent avoir besoin de légèreté, de se divertir», remarque le producteur. 

Concevoir en amont pour mieux exporter 
Avec le développement de programmes de financement pour valoriser le contenu québécois à l’international – notamment celui de la SODEC ou du Fonds Québécor – les productions d’ici ont pu profiter d’une visibilité accrue dans les dernières années.

Le Québec se positionne aujourd’hui à l’étranger assurément pour la qualité de ses concepts télé et de ses films. 

Pour le producteur d’expérience, il s’agit tout de même d’un marché difficile à comprendre et dans lequel naviguer. En vue de vendre ses productions, KOTV s’est assurée de bien connaître l'écosystème, de repérer ce qui a la cote dans le milieu, en plus d’assister régulièrement à des conférences pour découvrir les grandes tendances mondiales en matière de contenu. 

Et plutôt que de lancer la canne à l’eau en espérant hameçonner producteur·trices et diffuseurs d’un peu partout, la stratégie de l’entreprise est plutôt devenue celle de créer, en amont, du contenu qui pourra plaire outre-mer dès le stade embryonnaire d’un projet. 

«Beaucoup d’enjeux font que c’est une bonne chose de ramener les différentes tendances ici, et de produire des émissions dès l’écriture. L’information qu’on recueille va enligner la production. Si on sent le potentiel international dans un concept, on va l’inclure dès le départ, avec nos diffuseurs qui investissent, nos partenaires, au niveau de la musique, des effets spéciaux ou des comédien·nes. On va prévoir l’exportation en amont», explique-t-il. 

À l’inverse, les diffuseurs internationaux intéressés par l’acquisition d’un concept québécois déjà réalisé regardent avec attention l’accueil du public, ou si des saisons subséquentes s’en viennent. Les premiers critères d’importance restent avant tout le concept, le format et l’histoire. Selon Louis-Philippe Drolet, les plateformes numériques de diffusion ont aussi donné l’occasion aux producteurs·trices de proposer une plus large offre de contenu, tout en modifiant les formats selon l’utilisation qu’auront les différentes productions télévisuelles réalisées. 

«Maintenant, il y a de la production à l’année longue. Tout d’abord, il y a le format télé conventionnel, et ensuite on donne une deuxième vie aux émissions sur les plateformes web. En dehors du lancement des saisons classiques chez les diffuseurs, soit en janvier et en septembre, les séries débarquent durant l’année, ce qui a généré beaucoup d’emplois. Ça nous a aussi permis de créer des œuvres totalement différentes en termes de durée, de nombre d’épisodes. Il y a beaucoup plus de liberté de création qu’avant.»

Pensons notamment à l’émission de trois saisons Plan B – achetée par la société française Gaumont, mais aussi par des boîtes allemandes et belges – de nombreuses fois récompensée, dont au concours Fresh TV. Le producteur note qu’il s’agit d’une des premières séries de courte durée déployée en six épisodes. Aujourd’hui, ce style de format à la «sauce Netflix» est très apprécié, et on le retrouve un peu partout sur les plateformes de diffusion. 

À la sortie du flou pandémique 
Avec une crise sanitaire bien implantée depuis 2 ans, les contenus télé n’ont jamais été aussi populaires. Pourtant, il n’est pas toujours facile de savoir vers où se dirigeront les tendances de l’industrie, puisque les restrictions actuelles empêchent les artisans du milieu d’avoir un portrait réaliste de ce qui s’en vient. «J’ai hâte aux prochaines rencontres de l’industrie où, en présentiel, on va revenir à la normale et avoir le pas de recul nécessaire pour voir ou la télé s’en va en termes de contenu et de tendances. Ce qui est certain, c’est que la fiction est le chouchou à l’international», indique le producteur exécutif.

Et on prévoit quoi de nouveau chez KOTV prochainement? «On a une douzaine d’options (producteurs·trices intéressé·es) pour la vente de notre jeu-questionnaire Question de jugement, animé par Pierre Hébert. Je souhaite que cette quotidienne voit le jour à l’international. On va aussi se lancer dans une première production anglophone.»

Avec ces belles réalisations, on souhaite à Louis-Philippe Drolet et l’équipe de KOTV encore plusieurs années de conquêtes des plus divertissantes!

KOTV
Photos: Andréanne Gauthier