En septembre dernier, Métro Média, propriétaire du Journal Métro et d’une vingtaine d’hebdos dans le grand Montréal, annonçait un repositionnement majeur pour l’ensemble de ses propriétés papiers et numériques. Discussion de l’hyperlocalité en compagnie de Andrew Mulé, président-directeur général Métro Média et Olivier Robichaud, directeur de l’information.

Au cœur de la métropole
D’emblée, le PDG mentionne que la refonte de la marque au complet a été repensée pour se dissocier du mode international de Métro. « On était bien connu pour avoir amené Métro Information international à Montréal, énonce Andrew Mulé. On a décidé d’être beaucoup plus local, ce qui a entraîné un remaniement complet de la marque. » Un rafraîchissement de son identité de A à Z qui fait du bien (et qui augure plutôt bien) — selon le PDG, cela doit faire 25 ans qu’il n’y avait pas eu d’aussi grands changements dans l’hebdo de communauté ! L’objectif avoué ? Être LE média montréalais par excellence.

Andrew Mulé
Andrew Mulé, président-directeur général Métro Média

« Non seulement nous sommes présents dans tous les quartiers à produire de la nouvelle locale qui intéresse les gens dans leur quotidien le plus immédiat, mais on est aussi à l’Assemblée nationale », ajoute le directeur de l’information, Olivier Robichaud. Que ce soit un point de presse à l’Assemblée ou au Fédéral, une nouvelle sera toujours ramenée à la réalité montréalaise, nous explique-t-il. « On veut vraiment s’occuper de Montréal d’abord et avant tout. » Urbain versus région ? « On pense qu’il y a un désert médiatique à Montréal pour les montréalais, enrichit Andrew Mulé. On parle uniquement aux habitants qui vivent sur l’île, car il y a une distinction entre quelqu’un qui l’habite et qui se considère urbain versus quelqu’un qui vit en banlieue ou en région ». L’ambition avouée ? Accompagner le quotidien des montréalais et devenir un réflexe.

Olivier Robichaud
Olivier Robichaud, directeur de l’information, Journal Métro 

« Géolocalisons »
Le quotidien distribué dans le réseau de la STM demeure le même dans tous les quartiers. En revanche, les hebdos de quartiers autrefois connus sous Messager de LaSalle ou encore Le Guide Montréal-Nord par exemple, sont maintenant regroupés sous la même appellation, soit Métro. « Et tout cela découle du fait qu’on souhaitait intégrer la salle de rédaction de façon plus complète. C’étaient des équipes très distinctes qui communiquaient très peu entre elles il y a quelques années. Depuis que c’est sous la bannière Métro Média, la salle de rédaction commune se parle beaucoup », révèle Olivier Robichaud. De ce fait, les articles de l’équipe du quotidien vont également se retrouver dans l’hebdomadaire. Et l’inverse est aussi vrai. Les nouvelles spécifiques d’un quartier donné se retrouveront également sur la page d’accueil du site web du quotidien et à la section M Local. « Chaque quartier a une identité unique et on veut être représentatif de ça, poursuit le PDG. En même temps, on veut avoir une synergie entre les différents quartiers. Un site web se consulte depuis n’importe où, il n’y a pas de bornes géographiques : si tu habites à Rosemont et que tu veux consulter des nouvelles de Villeray parce que ça t’intéresse et que ça te touche, tu peux le faire facilement. » Il en va de même pour la nouvelle application mobile. « La géolocalisation est un important outil. Il est possible de géolocaliser son arrondissement et consulter les nouvelles hyperlocales, et même en consulter d’autres, plus pertinentes, pour l’île. Le feed est donc plus personnalisé et géolocalisé. »

Plus de mordant
La moyenne d’âge des cadres chez Métro est de 31 ans. Sur le terrain, c’est beaucoup plus jeune, estime Olivier Robichaud. Et les lecteurs du journal le sont aussi. « On veut avoir plus de mordant dans notre approche. » Il nous révèle qu’auparavant, les textes provenaient souvent d’agences de presse canadiennes ou françaises. « En général, les agences de presse adoptent un ton très neutre et se contentent de résumer ce qui s’est passé et c’est tout, détaille-t-il. On veut adopter une approche pour parler directement à nos lecteurs. » Notamment par du journalisme d’impact et d’information citoyenne. C’est-à-dire ? « D’une façon, c’est tout simplement avoir des histoires exclusives et plus punchées que d’autres médias ne vont pas nécessairement s’y attarder. Et avoir des histoires qui auront un impact sur la communauté. En anglais, on dit “movers and shakers”. On veut que notre journalisme amène des résultats concrets et force les politiques à adopter et à modifier leur point de vue et les choses qu’elles font. »

C’est simple, Métro se veut à la fois « témoin et acteur de la trame montréalaise », que ce soit par des enjeux sociaux, l’environnement, la diversité, l’entrepreneuriat ou le lifestyle. Un bon coup dont l’équipe est vraiment fière est la toute nouvelle section Inspiration, gérée par Philippe Lépine (ex-Huffington Post et Radio-Canada), où on y parle de l’art de vivre, de gastronomie, de sorties, des tendances, et certains phénomènes de société. « C’est un groupe qui a pris beaucoup d’ampleur et il est amené à en prendre plus », résume Olivier Robichaud.

Pour plus de mordant montréalais, c’est par ici.  

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