Le Québec inc., surtout celui des communications, est un peu (trop) habitué aux annonces de firmes étrangères engloutissant des entreprises d’ici. Mais cette fois, c’est la firme de sondage, de recherche marketing et analytique bien d’ici Léger qui procède à l’acquisition de l’agence de marketing numérique et de performance média Ressac.

Léger 3

Mais pourquoi donc l’acquisition d’une agence numérique? « Nous sommes présents partout au pays, et nous avons de plus en plus de demandes de clients d’aller plus loin que la recherche, explique Jean-Marc Léger, président de Léger. Avant, on effectuait la recherche, on présentait nos recommandations stratégiques et après, le mandat se terminait là. Maintenant, on peut exécuter le plan de nos clients. Nous sommes donc en mesure de présenter une offre 360. »

Qui dit « numérique » dit « insight », et c’est concrètement ce que les clients de Ressac vont davantage bénéficier de cette union. « Nous aurons désormais accès à des données actuelles de notre marché, mentionne Pablo Stevenson, président de Ressac. De plus, nous pourrons plus facilement mesurer les résultats d’une campagne, de manière plus qualitative je dirais. C’est facile de mesurer des clics, des achats, etc. Mais de savoir si la perception des consommateurs a changé? Est-ce que le produit est davantage recommandé? Il nous manquait cette boucle-là qu’on aura de façon intégrée, dorénavant avec Léger, de l’insight jusqu’aux résultats de la campagne. Je me plais d’ailleurs à dire que si ce n’est pas mesurable, c’est misérable! » À cela, Jean-Marc Léger ajoute : « Léger est présent partout au pays, et à Toronto, on remarque que la mesure fait partie de la culture; ici, pas suffisamment ».

L’union avec Ressac, spécialisée entre autres dans le ciblage numérique, permettra également à Léger de rejoindre des cibles très pointues, auparavant difficiles à contacter de manière traditionnelle. « Parfois, nos clients ont des demandes très pointues. Avec le numérique, Ressac nous ouvre une panoplie de nouvelles possibilités, confirme Jean-Marc Léger. En fait, c’est carrément un nouveau modèle qu’on lance ».

Jean-Marc Léger a rencontré pas moins de 22 agences numériques avant d’entamer les discussions d’achat avec Ressac. « L’équipe de Pablo est composée d’une trentaine d’employés hyper organisés et performants, ajoute-t-il. Lorsqu’on les comparait aux autres, ils étaient loin devant. Et il y a surtout eu un fit culturel entre Pablo et moi. » De son côté, Pablo apprécie l’approche de Jean-Marc Léger : « Jean-Marc respecte notre culture et notre entité, et cette union va nous amener à un autre niveau. Quand on a annoncé à nos employés l’intégration avec Léger, ils avaient les yeux grands comme ça et ont tout de suite vu toutes les possibilités qui s’offraient à nous maintenant ». 

D’ailleurs, l’une des premières actions à la suite de cette transaction sera l’ouverture d’un bureau de Ressac à Toronto. « C’est une entreprise québécoise qui acquiert une entreprise québécoise, et on s’en va à l’assaut du marché canadien et, éventuellement, celui nord-américain. C’est très excitant! », mentionne Jean-Marc Léger.

Léger devient ainsi actionnaire à 70% de Ressac et Pablo Stevenson demeure associé et président de son entreprise. De plus, Jean-François Lessard, chef des opérations, devient également actionnaire de Ressac. Ce dernier jouera un rôle important dans l’intégration et l’encadrement des équipes.

Léger, qui compte actuellement quelque 600 employés répartis dans ses huit bureaux canadiens et américains, en est à sa 11e acquisition. « Nous sommes hyper spécialisés dans la mesure de performance, explique Jean-Marc Léger. Nous ne concurrençons pas les agences de publicité ou les boîtes de relations publiques. Au contraire, nous les accompagnerons, elles et leurs clients dans leurs objectifs d’affaires. Après bien avoir intégré Ressac, nous serons à l’écoute du marché pour consolider notre leadership en recherche marketing et en numérique. » 

Dans les prochains mois, l’équipe de Ressac emménagera dans le même édifice que Léger, dans le Vieux-Montréal. La première rencontre entre les deux équipes s’est d’ailleurs très bien déroulée : « Lorsqu’on a annoncé la nouvelle à nos employés, la réaction a été excellente. Et mélanger nos deux firmes, nos deux cultures ensemble, c’est un beau défi, ajoute Jean-Marc Léger. On peut dire que Ressac nous apporte un bon coup de jeunesse. » Et Pablo d’ajouter : « Et Léger nous apporte un bon coup de sagesse! ». 

Léger 1

Léger 2

Crédit photos : Donald Robitaille (OSA Images)