On n’a qu’à faire défiler son feed ou zieuter les stories sur Instagram en rafale pour entrevoir des yogis faire des prouesses zen, voir des statistiques de courses Strava ou ressentir la frénésie d’un cours de spinning dans une salle comble avec lumière stroboscopique en prime… (Bon, tout dépend des profils auxquels vous vous abonnez, mais vous voyez un peu le portrait !) Par le biais d’abonnements au gym, d’activités sportives ou de programmes de santé et de bien-être, de plus en plus d’organisations investissent dans la santé de leurs salariés. Penchons-nous sur les initiatives qui visent le bien-être et la productivité, mais surtout le mieux-être.

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Crédit : HappyFitness

Au-delà du gain physique
Ce n’est pas un mystère, lorsqu’on s’adonne à une activité sportive de manière régulière et soutenue, on jouit de nombreux bienfaits sur la santé physique, psychologique, cognitive et sociale. Et ça, de plus en plus d’employeurs ont compris qu’ils gagnaient à avoir une troupe active. (Enfin !) Assiduité, production, amélioration du climat de travail, attractivité des talents, pour ne nommer que ceux-là, sont des avantages que peut offrir le sport en milieu de travail. D’après une étude réalisée par la Financière Sun Life et la Ivey Business School auprès de 820 participants suite à l’implantation d’un programme de mieux-être dans 28 établissements, de meilleures habitudes alimentaires ont été développées et la consommation de tabac et d’alcool a été réduite. Une diminution de stress a également été observée chez les salariés. L’indice de mieux-être organisationnel associé à la pratique d’activité physique a quant à lui bondi de 3,4 % dans le groupe témoin et de 25,6 % dans le groupe expérimental !

Chloé Rochette, fondatrice du Mouvement HappyFitness, estime que le sport est fort rassembleur et souhaitait amener cet aspect-là en entreprise, avec la branche corporative HappyBus. « Il n’y a rien qui soude une équipe comme vivre des challenges, des hauts et des bas ensemble. Et le sport est un outil merveilleux pour vivre cela », nous dit l’énergique entrepreneure. Son entreprise a pour mission de contribuer à bâtir une société mobile et à reformer la discussion qui entoure le bien-être, en plaidant notamment à l’importance du plaisir — tant à l’entraînement que dans la vie.

S’épanouir par le sport
La majorité des Québécois adultes ne bougent pas assez. Seuls 4 adultes sur 10 ont un niveau d’activité physique hebdomadaire suffisant pour en retirer des bienfaits, et, selon le rapport du Comité scientifique Kino-Québec, près de 57 % des Québécois de plus de 15 ans ont comme principale occupation un travail rémunéré. Puisque ces derniers passent une majorité de leur temps d’éveil au boulot, le temps consacré à l’activité physique se trouve grandement réduit ! De plus, la santé des travailleurs est influencée par l’environnement de travail — qui s’est considérablement sédentarisé à travers les années. (D’ailleurs, avez-vous pris le temps de vous dégourdir durant votre quart de travail aujourd’hui ?) Selon le Comité, le milieu de travail doit être vu comme un endroit pour maintenir et développer des habitudes de vie compatibles avec la pratique d’activités physiques.

C’est le cas du promoteur immobilier Fabrik8, qui croit que la productivité et l’efficacité passe par un corps sain et en santé. Il offre donc l’opportunité aux entreprises de bouger directement sur leur lieu de travail. Son complexe situé au cœur du Mile-Ex permet à ses locataires à court et à long terme de bénéficier du centre sportif, des espaces d’entraînements intérieurs et extérieurs, en plus d’un terrain multisports sur le toit conçu pour y pratiquer des sports individuels ou en équipe, et ce, à longueur d’année. Une autre initiative attrayante mise à la disposition des employeurs est la solution technologique Tedy (chez Grenier, on est de grands fans !), qui permet aux membres des équipes un portefeuille d’avantages sociaux à la carte orientée vers le bien-être. Abonnement à un studio de yoga, service de livraison de boîte de repas, soins de santé, achat de souliers d’escalade, et plus encore. À la plateforme d’avantages sociaux s’ajoutent des forfaits comme la télémédecine et un programme d’aide aux salariés — tous des services contribuant à la rétention des employés et au recrutement de nouveaux talents.   

D’autres entreprises ayant à cœur le bonheur de leurs équipes vont même jusqu’à rémunérer leurs employés pour faire du sport pendant les heures de travail, comme Nexus Innovations et M361.

« Lorsqu’on pense “bien-être”, on pense souvent à l’alimentation, au sommeil ou à l’entraînement, dépeint Chloé Rochette. Mais, on passe tellement de temps au travail. Si on ne le considère pas dans son bien-être, il manque une énorme facette ! » L’entraîneuse, qui estime qu’on ne peut exclure le travail de l’aspect bien-être, explique qu’en ce moment, il y a une espèce de « démonisation » envers le travail, qu’il ne faut pas trop travailler, qu’il faut mettre ses limites… « Nous, on voit ça autrement. Si ton travail est bien choisi, que tu te questionnes sur la relation que tu as avec celui-ci et la place que tu y donnes dans ta vie, ça peut être quelque chose qui rehausse grandement ton bien-être et ton établissement personnel. À travers les services qu’on offre, on veut aider les PME à être un levier positif dans le bien-être de leurs employés. » En plus de coacher dans diverses PME comme L’Agence Charlie, Alvéole et Brio Conseils, HappyBus propose une course à relais — parfait pour le team building ! — et un programme de préparation sur 8 semaines, pour que les membres puissent relever le défi sans se blesser. L’idée d’une formule de course à relais clé en main pour les entreprises lui est venue lors d’une expérience de course à relais de 360 km en 36 h de la Beauce jusqu’à Montréal. « J’avais fait une grille pour mettre une personne en charge chaque heure. On a réalisé qu’en donnant le lead à quelqu’un, la personne step up comme elle ne l’aurait peut-être jamais fait ! Il y a vraiment de quoi qu’on puisse apporter aux entreprises à travers ça », plaide la fondatrice de HappyFitness.

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Crédit : HappyFitness

Bouger entre deux emails
Chloé Rochette s’est prêtée à l’exercice (!) de nous montrer quelques mouvements à faire pour bouger entre deux courriels lorsque le temps nous manque. Un mouvement qui fait du bien ? « Le shake », qui consiste à se lever et à s’imaginer qu’on a des ressorts dans les chevilles, les genoux, les hanches. On rebondit sur place en détendant les épaules pour laisser aller la tension. « Ça a l’effet d’interrompre l’inactivité, ça envoie de l’oxygène au cerveau, et le fait de faire de petits rebonds vient vasculariser les disques intervertébraux, qui deviennent un peu plus rigides lorsqu’on est immobiles toute la journée. » Un autre mouvement efficace pour ouvrir le haut du corps puisqu’on passe nos journées devant l’ordinateur, rendant nos pectoraux tendus et la poitrine compressée ? La fameuse « pose du cactus ». Être en position assise pendant plusieurs heures est néfaste pour la santé, nous dit l’entraîneuse. « Les plus gros groupes musculaires dont les jambes sont pratiquement immobiles pendant plusieurs heures, ce qui nous met plus à risque à certaines maladies. Parfois, activer les gros groupes musculaires peut faire une grande différence, comme gigoter les jambes, se lever et faire 3-4 squats. » L’important, réitère-t-elle, est de venir interrompre l’inactivité le plus possible.

Cue pour vous lever de votre chaise et de faire le shake  – c’est bon tant pour vous que pour votre entreprise ! :). 

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Crédit : HappyFitness