Dans le cadre de la Semaine de la réhabilitation sociale du Québec, le Comité consultatif pour la clientèle judiciarisée adulte (CCCJA) dévoile les résultats d’un sondage portant sur la perception des employeurs à l’égard des personnes possédant un casier judiciaire dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre actuel. Par le fait même, le CCCJA lance une campagne de sensibilisation auprès des employeurs et de la population pour encourager l’embauche des travailleuses et travailleurs ayant des antécédents judiciaires.

Faits saillants du sondage
Une grande proportion d’entreprises déclare faire actuellement face à des défis en matière d’embauche (64 %). Au sein des entreprises de 50 à 199 employés, cette proportion grimpe à près de neuf sur 10 (87 %).

Malgré cela, seul un tiers des entreprises (28 %), se dit prêt à embaucher une personne ayant un casier judiciaire, 38 % ne seraient pas à l’aise et 33 % ne savent pas. Les femmes (45 %), les 35-54 ans (48 %), et le secteur de la santé et des soins (64 %) sont les plus réfractaires à une telle embauche. À l’inverse, les entreprises opérant dans le secteur de l’exploitation, la fabrication, et du transport se montrent plus ouvertes (55 %).

L’avis n’est toutefois pas définitif ni tranché, puisque les trois quarts des décisionnaires (73 %) déclarent que leur décision peut être influencée par l’infraction commise. Le sexe de la personne en question n’est toutefois pas un facteur déterminant à la décision d’embauche, puisque près de neuf décisionnaires sur 10 déclarent que le genre n’influencerait pas leur décision.

«On constate qu'il y a encore beaucoup de travail à faire en matière de sensibilisation. En contexte de rareté de main-d’œuvre, on peut s'attendre à un intérêt grandissant à embaucher les personnes judiciarisées et on l'espère. On part de loin, changer des perceptions, rassurer la population, ce n'est pas un long fleuve tranquille», mentionne Patrick Pilon, président du CCCJA. «Notre travail est de rappeler que les personnes judiciarisées sont prêtes à intégrer le marché du travail et qu'il y a de l'accompagnement possible pour les employeurs qui ont besoin d'aide afin de combler des postes. Il y a de l'espoir.»

Les principaux freins à l’embauche sont la peur ou la méfiance (65 %), la perception des personnes en dehors de l’entreprise (40 %), les autres employés de l’entreprise (24 %) et le manque de compétences (20 %).

Méthodologie
Le sondage a été mené par la firme Léger auprès de 500 personnes qui exercent une influence ou ont un pouvoir décisionnel sur l’embauche dans le cadre de leurs fonctions professionnelles au Québec. La collecte de données a été réalisée du 9 au 21 septembre 2021.

Semaine de la réhabilitation sociale du Québec
Instaurée en 2017 par l’Association des services de réhabilitation sociale du Québec (ASRSQ), la quatrième Semaine de la réhabilitation sociale se tient du 11 au 17 octobre 2021. Cette initiative permet à la population de démystifier le parcours judiciaire des individus et être sensibilisée à la réintégration sociale et communautaire.

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cccja