Avez-vous constaté l’étonnante résurrection du code QR (quick response code) qui était à son apogée à l’ère des smartphones ? Autrefois prisé, ensuite devenue risée, le code QR fait un comeback plus de 25 ans après sa création au pays du soleil levant. On l’a notamment vu fleurir sur les tables de bars et de restos, nous épargnant ainsi de nous passer le menu d’une paire de mains « Purellée » à une autre. Regard sur ce héros  du sans contact qui refait surface. 

L’origine
Né dans les usines d’une filiale de Toyota en 1994 afin de guetter le parcours des pièces automobiles détachées sur la chaîne de montage, le code QR est une création de l’ingénieur Masashiro Hara. Sous licence libre et dans l’œil du public à partir de 1999, le code a fait son petit bout de chemin, jusqu’à son essor avec l’arrivée des téléphones intelligents. Aux alentours des années 2010, les publicitaires se sont approprié du code et l’apposaient partout ! Littéralement. Code QR par-ci, code QR par-là. Il était sur toutes les lèvres des consommateurs. Ou plutôt, au bout de leurs écrans. L’enchantement s’est toutefois vite estompé et a laissé le code QR aux oubliettes. Du moins, c’est ce que nous imaginions. 

La rédemption
Après avoir essuyé une décennie de moqueries, la technologie des codes QR réintègre nos vies en force en raison de la crise sanitaire. En effet, ce mal aimé a eu son lot de faux pas, comme la fois où un code QR à l’arrière des bouteilles de ketchup Heinz menait vers un site de vidéos pornos, son utilisation glauque sur des pierres tombales (!) ou encore cette pub stéréotypée de Gillette qui avait fait les grandes lignes à l’époque. Cringe. Avec la distanciation sociale et physique toujours de mise en temps de pandémie, il fallait se rendre à l’évidence que le code QR était notre meilleure option sanitaire. Long live the QR code

Si ce fameux code n’a pas pris son envol souhaité par le passé, outre son utilisation maladroite, c’est par son manque de convivialité. Ô comme ce souvenir de devoir télécharger une application tierce pour pouvoir le scanner est lointain ! Ce n’est que depuis 2017 que l’intégration de la détection automatique des codes QR dans la caméra des appareils iPhone et Android a changé la donne, comme l’avait rapporté le magazine Wired

En réalité, le code QR n’est jamais vraiment parti – peut-être tapi dans l’ombre, mais il était encore en présen(tiel) ! L’agence lg2 y a eu recours pour son client Farnham dans un stunt réussi. La marque est allée à la rencontre des grandes personnes lors d’un festival prépandémique afin de leur offrir un t-shirt muni d’un code QR. Celui-ci permettait aux gens derrière d’échanger leur amertume (d’être derrière une grande personne à un show) contre de la bonne (bière) ! Plus récemment, Instagram a déployé une fonctionnalité permettant de rediriger vers un profil rapidement. Il en va de même avec WhatsApp, qui permet aux utilisateurs d’ajouter des contacts grâce au code. 

L’ascension 
En vigueur depuis le 1er septembre dernier, le passeport vaccinal Vaxicode permet quant à lui de lier son code QR à l’application afin de prouver que nous sommes « Adéquatement vacciné » et avoir accès à certains lieux, comme la salle de sport, les salles de spectacles et les restaurants. Parlant de restaurants, il n’y a pas que la restauration qui profite de cette technologie. Paypal et Venmo, par exemple, se sont eux aussi rués vers cette dernière afin d’offrir l’option de paiement sans contact aux entreprises. 

Dans une étude réalisée en avril 2020 par BECT Fullsix, 62 % des répondants estimaient que les règles de sécurité et d’hygiène sont aujourd’hui les facettes les plus importantes de leur expérience avec une marque. Raison de plus de croire que le code QR a tout à fait sa place dans un monde post-COVID, où l’avenir est au sans contact. Le potentiel marketing du code QR évoluera de plus en plus dans les années à venir – parions que nous n’aurons pas fini d’assister à la recrudescence de ce petit carré pixélisé! 

Oh que non.    

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