Au cours des années, j’ai eu la responsabilité de représenter des organisations et des marques de renom dans le cadre de mes fonctions de communication et de porte-parole. J’ai toujours pris ce rôle au sérieux, conscient de l’impact de mes propos et de mes actions. Maintenant consultant chez TACT, je constate que nos clients accordent aussi une grande importance à cette fonction. C’est rassurant, parce que les faux pas en ces matières peuvent être très dommageables !

Prenons la toute récente conquête de la Coupe Stanley par le Lightning de Tampa Bay. La présence du joueur Nikita Kucherov lors du point de presse d’après match était gênante. Torse nu, bière à la main, reniflant grossièrement, visiblement éméché, il a offert une prestation de ligue de garage de bas étage. Bien sûr, comme admirateur de la sainte flanelle, j’aurais aimé voir nos glorieux soulever le Saint Graal. Mais ma déception n’a pas teinté mon jugement, je vous assure. 

Comme professionnel des communications, je n’en croyais tout simplement pas mes yeux. Comment ce hockeyeur professionnel pouvait-il se comporter de la sorte ? Plus encore, comment son organisation a-t-elle pu, par son complet silence, cautionner la balourdise de son athlète ? Plusieurs m’ont dit que ce n’était pas grave, qu’il était dans un état d’euphorie, qu’il ne fallait pas prendre cela trop au sérieux… Non. Ces athlètes professionnels, applaudis comme des dieux du stade, riches à millions, ont une responsabilité liée à leur renommée. Il y a des limites à ne pas franchir lorsqu’on est si privilégié et qu’on représente une organisation.

Transposons cette scène dans un autre domaine afin de mieux saisir l’absurdité de cette situation. Imaginez si, en 2021 au terme d’une éreintante campagne électorale, le nouveau premier ministre se présentait en conférence de presse un verre à la main, la cravate défaite, la bouche molle d’avoir trop bu. Quelle serait notre réaction collective ? Manifestement, une frange de la population crierait au scandale et les médias n’en feraient qu’une bouchée.

Je vous entends dire que la situation est différente. Un politicien redevable aux citoyens n’est pas un athlète professionnel dans une industrie de sport spectacle. C’est à demi vrai. Je veux dire que l’un a une responsabilité publique évidente (le politicien), mais l’autre (l’athlète) a une notoriété telle qu’elle entraîne une responsabilité. Il faut être digne de sa notoriété surtout à l’instant où la planète hockey (et bien plus) est pendue à nos lèvres.

Dans le monde d’aujourd’hui, tant les athlètes que les dirigeants d’entreprises, les politiciens ou les autres personnalités ont une responsabilité au moment de se présenter en public. En fait, ils et elles ont la responsabilité de se comporter avec éthique professionnelle et droiture en tout temps, incluant sur les réseaux sociaux. La raison est simple : lorsqu’on fait le choix de représenter une marque, une organisation ou un parti, on devient presque soi-même le produit. La moindre incartade pourrait avoir un impact négatif sur notre réputation, mais aussi, et surtout, sur celle de l’organisation qui nous emploie. Il est donc important de se rappeler quelques conseils de base que nous partageons avec nos clients.

  1. Lorsque vous prenez la parole en public, vous avez de l’influence autant sur votre crédibilité que sur celle de votre organisation.
  2. Il faut toujours garder en tête que lorsqu’on s’entretient avec un représentant des médias, on s’adresse toujours à notre public qui parfois peut inclure des familles et des personnes d’âge mineur. Dans ce dernier cas de figure, il faut faire extrêmement attention à l’utilisation de mots déplacés ou de comportements inappropriés.
  3. Le langage du corps représente 93 % de la communication alors faites attention à votre attitude, votre posture, votre habillement et tout ce qui peut jouer sur la perception du public.
  4. Avec les médias sociaux et les médias numériques, ce que l’on dit et ce que l’on fait sera accessible indéfiniment, ce qui veut dire qu’un propos ou un geste déplacé pourrait vous hanter longtemps.
  5. Lorsque vous êtes en fonction, que vous êtes sur les lieux de travail ou que vous portez l’uniforme fourni par votre employeur, vous représentez sa marque. Vous avez la responsabilité de vous comporter d’une façon qui correspond aux valeurs de l’organisation.

Bien sûr, nous avons tous le droit d’être nous-mêmes et de vivre notre vie comme nous l’entendons. Mais si on choisit de représenter une organisation, si on a le privilège de la notoriété, on doit aussi être conscient des contraintes qu’amène une vie qui se déroule en bonne partie dans le regard des autres. Si des vidéos ou des photos de nous dans des moments peu gracieux se retrouvent dans l’espace public, il y aura des conséquences. Malheureusement, dans le cas de Kucherov, les seules conséquences de son comportement indigne ont été une commandite de Bud Light ! Le bon sens ne l’emporte pas toujours.

Qu’en pensez-vous ?

Pour ceux qui aimeraient visionner le fameux moment d’anthologie et de grande classe, cliquez ici.

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