Si le prix du bec semble viser le thème de l’année en entreprise, — la bienveillance  — il ne s’agit que d’un heureux hasard. Causons douceur et prix bienveillance du Bénévolat d’entraide aux communicateurs en compagnie de Valérie Charest, gestionnaire de l’organisme.

« La douceur vaut mieux que la rigueur »
Réflexion entamée il y a plus de trois ans, le prix bienveillance est-ce que l’on pourrait appeler le « projet bébé » de Valérie Charest, qui caressait l’idée de remettre un prix honorant la bonté de l’être humain. Puis, tombant en congé de maternité (!) ce qui fait que le plan ne pouvait être mis en branle, le prix bienveillance a été mis en suspens jusqu’à son retour. Y tenant mordicus, le bec y a vu une opportunité de le lancer cette année – et puis, quoi de mieux que de remettre un prix tout doux lors du gala Idéa ? « L’idée de base de ce prix-là était un concours qui incitait les entreprises à faire des actions bienveillantes pour leurs employés », affirme Valérie. Depuis, le prix a évolué, parce que l’organisme s’est aperçu qu’il pouvait être biaisé : des entreprises peuvent faire des actions dans le simple but d’avoir un sceau d’approbation. « On s’est alors demandé de quelle manière pouvait-on souligner la bienveillance et les initiatives de bien-être et il était tout naturel qu’on l’enligne vers le volet personnalité. C’est la meilleure de façon de donner le coup d’envoi pour cette première édition, ajoute la gestionnaire du bec. Puisque c’est l’humain qu’on souligne et qu’on honore. Peu importe l’agence, le média, l’entreprise, la personne… l’initiative vient du cœur, alors c’est beau. »

Ce premier prix a pu être remis le 16 juin dernier grâce à Cogeco Force Radio. Cathy Baier, sa directrice générale, s’est aussi grandement impliquée auprès du prix. « Je tiens à remercier le bec d’avoir créé ce concours unique en son genre, bravo à tous les lauréats, aux finalistes et à la grande gagnante qui ont su, chacun à leur façon, émouvoir leur entourage. Un gros merci à tous les collègues qui ont pris le temps d’inscrire et de faire rayonner une personne qui a fait une différence à leurs yeux. C’est la preuve même de bienveillance. J’étais aussi fière (et sans implication dans le jury) de constater qu’un membre de mon équipe faisait partie des candidatures soumises, ce qui démontre sans aucun doute l’importance que Cogeco Force Radio accorde à la bienveillance au sein de son équipe. »

Des superstars de l’ombre
L’engouement pour cette édition a été tel que des candidatures provenaient même… d’outremer ! Le bec a dû les disqualifier à contrecœur. « Je n’avais pas précisé Québec. À noter pour l’année prochaine », s’amuse Valérie, qui était stupéfaite, mais oh combien enchantée que le concours se rende à l’extérieur de nos frontières. Au passage, elle salue la France et lui souhaite son propre prix bienveillant !

Parmi les candidatures reçues, quelques noms singuliers, c’est-à-dire méconnus des projecteurs de l’industrie. C’est d’ailleurs ce que Valérie trouve « plus cool ». « Ce sont des personnes qui ont fait quelque chose de grandiose, mais qu’on ne connaît pas ». On n’a qu’à penser à Geneviève Guérard, de Capital-Image, ou encore Claude-Émile Cloutier de Cogeco Force Radio, toutes deux finalistes au concours, en compagnie de François Canuel, plus connu, de Tam Tam/TBWA. Tous trois ont fait une différence positive auprès de leurs collègues dans la dernière année.

À la suite de la délibération, c’est Geneviève Guérard qui ressort grande gagnante du prix bienveillance du bec. Sa bienveillance est tout d’abord passée par le soin de ses proches pour ensuite revenir à l’agence dans un tout nouveau rôle. Ses collègues s’entendent pour dire qu’elle a le bien-être d’autrui à cœur. « La bienveillance a tout d’abord passé par elle-même pour ensuite se consacrer à 100% à son équipe et créer un sentiment de famille incroyable au sein de son entreprise. On a senti que c’est l’employée que toute entreprise rêverait d’avoir », a évoqué le jury. 

Genevive Guerard

Contactée par le Grenier pour recueillir ses impressions sur le fait de se retrouver parmi les finalistes, Geneviève Guérard révèle avoir appris sa nomination et sa sélection comme finaliste au même moment. (NDLR Au moment d’écrire ces lignes, elle n’était pas au courant qu’elle avait remporté le prix.) « Mes collègues m’ont fait cette surprise et cela m’a beaucoup touchée. Être reconnue par mon équipe de travail comme ayant un impact positif est tellement gratifiant ! J’ai toujours été proche de mes collègues et sensible à leur bien-être, et cela va bien au-delà d’une tâche liée au travail. J’aime apprendre à connaître les gens, à les comprendre et à voir comment on peut échanger et partager pour avancer, ensemble, un peu plus loin. Nous passons une grande partie de notre temps à travailler et je crois profondément que nos relations interpersonnelles et la chimie entre collègues sont directement liées à notre rendement professionnel. Ce nouveau poste qui m’a été confié correspond à mes valeurs profondes et je suis véritablement choyée de travailler pour une agence qui voit l’importance d’avoir des employés heureux et qui me donne l’occasion de poser des gestes et des actions concrètes qui peuvent faire du bien. »

Mention spéciale à Fanny Quenneville, de DentsuMB, dont le profil a été soumis par 5 personnes différentes. Le jury tenait également à féliciter tous les candidats retenus pour la qualité de leurs gestes et initiatives de bienveillance : Marianne Deschenes Collectif (Humanise), Anne-Claude Chénier (Cossette), Sophie Gaudet (Tank WorldWide), Chloé Landa (Bicom), Martin Lechasseur (Dentsu Amplifi Montréal), Lina Oliviera (FCB) et Véronique Rouleau (Dialekta).

Comment évaluons-nous des humains ?
Afin d’éliminer toutes les sources de biais possibles, le bec s’est assuré d’uniformiser les candidatures. Les noms ont ainsi été remplacés par « cette personne » et les noms d’entreprises ont fait place à « cette entreprise ». « Aucun biais conscient ou inconscient ne pouvait entraver la perception, dit fièrement Valérie. Le grand prix Workind a aussi été annoncé suite à la fermeture de l’appel de candidatures pour ne pas inciter de faux témoignages ».

L’un des plus gros enjeux du prix a été de mettre des notes sur des humains, confie Valérie. Même si une grille d’évaluation a été bâtie au préalable pour être équitable, au final, ce sont des coups de cœur qui ont remporté sur les notes chiffrées. « Avec les coups de cœur de tous les membres du jury, on a repassé les dossiers et il y a eu des débats pour expliquer pourquoi telle ou elle personne se méritait la place “coup de cœur” ».

Somme toute, Valérie se dit satisfaite du jury présidé par Samia Chebeir (FCB) qui était diversifié à tout point de vue, et pas juste en termes d’inclusion : Jonathan Nicolas (Glo), Mélissa Nguyen (Bob), Karine Doucet (Rethink), Mireille Forest (A2C), Luis Areas (Cartier) et Mylène Savoie (Tank). La variété du jury différait aussi au niveau des postes. Fait amusant, fait-elle remarquer, les personnes ayant des rôles au sein de la direction basaient davantage leurs critères sur la pérennité des initiatives versus les membres du jury n’occupant pas des postes de direction, qui avaient davantage une vision de l’impact immédiat sur l’humain. Questionnée si la grille d’évaluation sera révisée l’an prochain, la gestionnaire du bec confirme que les membres du jury actuel l’aiguilleront pour l’aider à bâtir une grille revue et améliorée. 

Bien que le volet personnalité ait été célébré pour cette première édition du prix bienveillance du bec, Valérie n’écarte pas la possibilité de lancer d’autres volets. D’ici là, souhaitons-nous encore beaucoup de cœurs bienveillants — ça fait du bien à l’âme. 

Prix bienveillance