Le couronnement des gagnants de la dernière édition du concours Idéa aura permis à l’industrie de cristalliser l’ADN créatif d’une année trouble. Hommage aux communicateurs qui ont su lui insuffler un vent d’humanité et de solidarité en compagnie de Dominique Villeneuve, Julie Royer et Véronik L’Heureux.

Ils se seront donc finalement réinventés, nos communicateurs. Et dire que l’édition 2021 du concours Idéa, la deuxième, revêtait quelque chose de spécial serait un euphémisme à des kilomètres de l’originalité qu’ont déployée les finalistes et les gagnants. Mercredi 16 juin, l’Association des agences de communication créative (A2C), en collaboration avec le Conseil des directeurs médias du Québec (CDMQ) et la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ), récompensait le savoir-faire et l’audace des individus derrière les créations publicitaires, productions, designs, médias, expériences numériques et stratégies s’étant démarqués dans la stratosphère des communications québécoises au cours de l’année 2020. Une année, il va sans dire, marquée par la résilience et le dépassement. « Les communicateurs d’ici n’ont pas seulement relevé les défis que la COVID aura entraînés dans son sillage, ils les ont surpassés !, affirme d’entrée de jeu Dominique Villeneuve, présidente-directrice générale de l’A2C. Nous les savions créatifs et talentueux : nous avons aussi découvert qu’ils savaient repousser les limites de la faisabilité, de la flexibilité et de l’empathie.

Les communicateurs, qu’on se le dise, ont été de tous les combats au cours des difficiles mois de confinement, de distanciation et d’incertitude que nous traversons depuis mars 2020. Bien au-delà de l’extraordinaire édition du concours Idéa que nous venons de conclure, l’heure est maintenant venue de célébrer le talent de ceux qui ont fait çà et là des miracles de créativité et d’exécution. »

Mars 2020 : alors que les activités du monde des affaires et de l’entrepreneuriat se détricotent sous nos yeux comme une maille dans un foulard, nombre de clients se retournent vers les agences pour leur lancer un appel à l’aide. « Nous avons vu des clients faire face à d’importantes baisses de revenus, à des pertes d’emplois massives, affirme Véronik L’Heureux, présidente du CDMQ et VP et directrice générale chez Publicis Media. Notre devoir est de les aider, de les écouter et de les encadrer stratégiquement, mais la créativité n’a pas de superpouvoirs non plus. Il aura fallu, plus que jamais, se tisser serrés autant entre nous, du côté agence, que de resserrer les liens et la collaboration avec nos clients partenaires. Je dirais même : au point d’entrer dans leur vie personnelle. Plus que jamais, la pandémie nous aura amenés à nous intéresser à des enjeux plus intimes de nos collaborateurs pour mieux comprendre leurs besoins. Elle aura aussi amené les communicateurs de tout acabit à redoubler de réceptivité quant à la sensibilité du public et des cibles à rejoindre. Il y aura eu plusieurs phases à cette pandémie, et tout message n’était pas nécessairement bon à véhiculer à tout moment. Les choses évoluaient vite, les irritants aussi. Les communicateurs ont fait preuve d’une incroyable empathie, d’agilité et de flexibilité pour bien accompagner le public dans les fluctuations tant de la pandémie que de nos humeurs. Et cette sensibilité, j’ose le croire, survivra aux années à venir. »

Prendre soin
Une sensibilité qui aura aussi permis aux artisans du milieu des communications de porter une attention particulière à un autre enjeu hautement humain. « Celui de la santé mentale, affirme Julie Royer, vice-présidente de la SDGQ et chargée de cours à l’École de design de l’Université Laval. J’ai été très touchée par l’ouverture qui a été démontrée envers les failles : ces brèches auxquelles nous avons toutes et tous été confrontés à un moment lors de la dernière année. Nous avons tous été témoins que les créatifs ont pu faire des choses extraordinaires et exceptionnelles ces derniers mois, mais à quoi ça sert si on n’est pas en mesure de manifester un mal-être, une surcharge mentale ou une anxiété ? Si on n’est pas en mesure de prendre des journées de congé pour se régénérer, pour prendre soin de soi ? Nous avons des métiers formidables et il faut que les individus derrière chaque corps de métier le soient tout autant — les uns envers les autres. Pour la suite, je nous souhaite toujours un peu plus de bienveillance, d’écoute et d’ouverture. C’est bon de voir le côté humain qui ressort en amont de la création. Et d’un point de vue créatif, on peut dire que la dernière année (et le concours !) nous aura une fois de plus démontré que le Québec n’a rien, mais absolument rien à envier au reste du monde en matière de talent et de savoir-faire. » Dominique Villeneuve renchérit : « Je n’ai jamais aussi fière d’appartenir à cet extraordinaire milieu. Tant pour l’humanité dont nos artisans ont fait preuve que pour leur talent, leur résilience et leurs efforts à appuyer les entreprises dans ces moments difficiles. Pour cela, et tout le reste, nous vous sommes redevables et reconnaissants. Nous souhaitons vous dire merci. »