La conciliation entre les études et le travail peut être un véritable casse-tête pour beaucoup d’étudiants postsecondaires. L’envie et la nécessité de faire de l’argent en plus de prendre de l’expérience professionnelle sont parfois aussi fortes que celles d’obtenir son diplôme. Quelles opportunités s’offrent alors ? Le monde entrepreneurial semble intéresser de plus en plus d’universitaires désireux de se lancer en affaires avant même la fin de leurs études. Coup de poker ou risque calculé ? Ce qui est sûr, c’est que malgré leur scolarité et la pandémie, de jeunes entrepreneurs ont trouvé le moyen de démarrer leur entreprise et de se démarquer. Entretien avec le cofondateur et directeur général de The Good Creative, Mika Parent.

L’aventure entrepreneuriale
Anthony Boisclair, William Nadon et Mika Parent sont tous les trois des étudiants universitaires dans la vingtaine. Une forte amitié s’est créée, il y a un peu moins de deux ans, alors que les trois jeunes hommes travaillaient pour la même entreprise, Finance toi mieux, devenue Taco.

Passionnés de marketing et de communication, ces collègues et amis ont réfléchi à un moyen de mettre à profit leur talent et leur motivation. À force de discussions, «l’idée a germé. Partir notre propre projet marketing. On avait envie d’un défi», raconte M. Parent.

The Good Creative team équipe

L’une des premières étapes était de nommer ce qui allait devenir leur agence. «Il fallait déterminer un nom accrocheur et durable. On a trouvé que The Good Creative est un nom polyvalent. On a récemment mis de l’avant le diminutif TGC qu’on trouve aussi très intéressant», explique le directeur général.

Fondée le 20 mai 2020, The Good Creative (TGC) est une agence de marketing se présentant comme innovatrice et plaçant l’expérience client au centre de leurs préoccupations. «On aspire à faire en sorte que les marques avec lesquelles on va travailler dans le futur s’associent à des moments. On désire marquer l’imaginaire du public avec des concepts repoussant les limites de chaque industrie», insiste Mika Parent.

En à peine un an d’existence, la jeune agence a fait affaire avec plus d’une dizaine d’entreprises et organismes tels que Voyages Gendron, Brasserie Barabas, Taco et le CÉGEP de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Essayant d’exploiter tous les aspects des communications marketing sans nécessairement vouloir se spécialiser dans un domaine particulier, TGC se considère comme une agence multidisciplinaire. Que ce soit de la publicité, des sites web, de la création de contenus, de la stratégie ou du design, l’entreprise souhaite offrir une grande variété de services à ses clients.

Alors que certains pourraient associer l’âge des trois fondateurs à un manque d’expérience et de savoir-faire, les créateurs de TGC ne sont pas de cet avis. «On voit notre jeune âge comme une façon de se démarquer. On allie l’innovation et notre regard frais sur ce qui se fait dans l’industrie, mais on essaie aussi de créer une relation de partenariat avec les entreprises qui font affaire avec nous», croit le cofondateur de The Good Creative.

Étudiant et entrepreneur
Mika Parent est en troisième année du baccalauréat en administration du HEC Montréal. Il remarque qu’il est de plus en plus courant pour de jeunes étudiants de se lancer en affaires avant l’obtention de leur diplôme, une tendance qui se reflète à l’école. «Le HEC semble mettre de l’avant l’importance des notions d’entrepreneuriats. On a des cours et des programmes qui font en sorte qu’un étudiant peut même se spécialiser en entrepreneuriat et développer une entreprise pour qu’à la sortie des bancs d’école, les fondations d’une future carrière soient en place.»

Devenir entrepreneur en plein milieu de ces études universitaires reste un pari risqué. Malgré une grande volonté et des efforts conséquents, ces étudiants sont souvent rattrapés par leurs obligations scolaires. «Même si tu es passionné et tu désires investir tout ton temps dans ton entreprise, ça reste que quand tu es aux études, ton bac ne se fera pas seul. Il faut trouver un juste milieu. Faire grandir l’entreprise sans perdre le contrôle de ses études», constate M. Parent.

En fin de compte, ce ne sont qu’une petite partie des projets d’étudiants qui réussiront à se concrétiser une fois l'obtention du diplôme. Dans le monde des affaires, il n’y a aucune garantie de succès. Mika Parent croit toutefois que le risque en vaut la chandelle. «C’est sûr que si tu finis ton bac, tu obtiens un stage et un emploi dans une entreprise bien établie, tu as une sécurité qui s’accompagne. Mais tu te retrouves dans un cadre avec une hiérarchie. Quand tu goûtes à être ton propre patron, ça permet de laisser aller les idées.»

Avec ces risques viennent aussi certains avantages. Pour de jeunes étudiants, le monde des communications et du marketing représente une opportunité de faire ses marques sans se ruiner. «Nous avons eu la chance d’y aller étape par étape, bâtir une entreprise sans toutefois risquer énormément d’argent. L’avantage en marketing c’est que tu n’as pas nécessairement besoin d’équipements à plusieurs dizaines de milliers de dollars pour produire et offrir de la qualité», croit M. Parent. En plus de ne pas devoir débourser toutes leurs économies, l’obtention d’un diplôme offre aux étudiants entrepreneurs une porte de sortie en cas d’échec de leur projet.

En plus de leurs objectifs financiers, l’équipe de TGC garde le cap et compte bien continuer de développer l’agence tout en terminant leur baccalauréat. «Notre objectif pour la prochaine année est de bien s’entourer, de finir nos études et d’y aller all-in par la suite pour pouvoir faire une carrière avec notre projet.»