Le rôle des professionnels en relations publiques a pris tout son sens dans la dernière année. Certains diront même que 2020 a été « l’année des relations publiques ». Dans des situations de crises généralisées comme celle causée par la pandémie, il est primordial pour les professionnels des relations publiques de revenir à la base de ce qu’est leur métier, soit d’établir et de maintenir des liens entre une organisation et ses différents publics, rappelle Patrick Howe, président de la Société québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP). « Les relations publiques ont eu un rôle important dans la transmission d’une information structurée, cohérente et adaptée aux différents publics. » Dans ce cas-ci, le message revêtait une importance capitale, voire vitale, car il en va de la santé de la population.

Patrick Howe
Patrick Howe

Et ce qu’on voit se dérouler sous nos yeux depuis un an avec le trio santé, composé du premier ministre François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, c’est une grosse campagne de relations publiques, expose le président de Consulat RP. « On informe, on travaille le message, on rassure le public et on interagit avec lui aussi. On entend souvent le premier ministre dire “On vous a entendus, voici un complément d’information”. Et la communication bidirectionnelle, c’est ça les relations publiques. Le gouvernement est en dialogue avec sa population. »

Adapter son message
Dans une période où les informations évoluent rapidement, les communicateurs doivent ponctuellement mettre leur message à jour pour s’adapter à la situation, indiquent Patrick Howe et Thara Tremblay-Nantel, fondatrice de Thara Communications.

Thara Tremblay-Nantel
Thara Tremblay-Nantel

« Les informations communiquées il y a 8 mois sont maintenant caduques. Si on n’adapte pas le message, il va être décalé par rapport au niveau de connaissance des différents publics. D’où l’importance d’être rigoureux dans la recherche et l’analyse des données, mais aussi d’être intuitifs sur le genre d’information que recherche le public », estime Patrick Howe.

« On vit maintenant avec la COVID-19 depuis un an, on s’y est habitués. Il y a donc une compréhension de tout le monde du contexte dans lequel on se trouve, alors l’aspect nouveauté ne s’y retrouve plus. On est moins dans l’éducation, on fait évoluer nos stratégies de communication en fonction des mesures sanitaires », ajoute Thara Tremblay-Nantel.

Ne pas délaisser les autres secteurs
La période de pandémie ne veut cependant pas dire qu’il faut mettre toutes les campagnes de communication sur pause du moment où une entreprise n’est pas directement impliquée dans la gestion de la pandémie, souligne Thara Tremblay-Nantel. Son agence, qui œuvre surtout dans le domaine du style de vie, n’a pas chômé, car ses clients avaient besoin d’informer leurs clientèles sur les façons dont elles peuvent se procurer leurs produits et services.

Elle cite quelques exemples de ses clients, comme Strom spa nordique et La Maison Lavande, qui avaient besoin de communiquer d’importantes informations à leurs clients, comme l’ouverture ou la fermeture de leurs installations ou leurs nouveaux produits. Pour cela, le marketing d’influence s’est avéré particulièrement utile. « Puisque les gens avaient plus de temps devant eux et les yeux rivés sur leurs réseaux sociaux, c’était l’occasion parfaite de miser sur les influenceurs pour faire connaître les produits et les services de nos clients », explique-t-elle.

Thara Tremblay-Nantel note que les chroniqueurs culinaires, beauté ou culturels continuent à écrire sur des sujets autres que celui de la santé et qu’ils sont réceptifs aux bonnes nouvelles. « Un magazine de décoration va continuer à parler de décoration, pandémie ou pas. C’est pour cela, par exemple, que notre client Urban Barn n’a pas vu sa couverture médiatique affectée par la pandémie. »

« Tout est une question de timing, pour s’assurer de ne pas manquer de sensibilité et qu’il s’agit du bon moment versus un autre pour communiquer notre message », résume-t-elle.

Les professionnels au rendez-vous
Thara Tremblay-Nantel
a pu témoigner de l’engagement des professionnels des relations publiques quand le Québec s’est mis sur pause. « Il y a eu une augmentation des inscriptions à mes formations en relations publiques offertes par Grenier formations, relate-t-elle. J’ai trouvé ça beau que les gens du milieu profitent de ce temps un peu moins occupé pour venir se former pour améliorer leur pratique. »

Patrick Howe insiste également sur « l’extraordinaire professionnalisme » des professionnels du domaine dans la dernière année. « On ne sauve pas des vies, mais en communiquant les consignes et en adaptant le message pour que le plus grand nombre de personnes le comprenne, je suis certain qu’on en a aidé plusieurs », a-t-il conclu.