David Himbert

David Himbert, photographe

  • Une cause qui te tient à cœur : Je suis porte-voix pour le magazine l’Itinéraire depuis 2018. La question de l’itinérance me préoccupe parce qu’elle concerne les plus vulnérables d’entre nous, des personnes qui se battent à armes inégales contre les duretés de la vie. Elles ont besoin de nous.
  • Qu’apportes-tu sur une île déserte : Le livre Robinson Crusoé.
  • Si tu étais une plante/un livre/une œuvre d’art/un évènement historique, tu serais : Je serais l’après-guerre, pour vivre l’euphorie collective et la candeur du bonheur retrouvé. Je nous souhaite une après-pandémie comme ça.
  • Ton mot favori : Le verbe décassonner. Quand j’étais enfant et que je gigotais trop sur ses genoux, ma grand-mère me disait « Doucement, tu vas tout me décassonner ». Je n’ai jamais vraiment compris ce que ça voulait dire, mais j’adore ce verbe. Google ne renvoie aucun résultat.

En quelques lignes
Je suis issu d’un milieu ouvrier très modeste, mais j’ai eu plein de chances : celle d’être aimé, celle d’être en santé (physique et mentale), celle d’avoir été suffisamment curieux pour aimer l’école et y saisir les opportunités qu’on m’y offrait. Malheureusement, tout le monde n’a pas eu ces chances et il y a des gens pour qui la vie n’est qu’une succession de coups de deux par quatre. L’ancien rapporteur à l’ONU Jean Ziegler parle du « hasard immérité de la naissance ». Et ces personnes, qui ont tiré le mauvais numéro au hasard immérité de la naissance, me touchent.

J’essaie donc, à ma petite échelle, de faire des petits trucs pour donner un coup de main. Comme je l’ai nommé plus haut, je suis impliqué avec la gang de l’Itinéraire comme porte-voix. En tant que travailleur autonome, j’ai décidé d’intégrer ce coup de main dans mon plan d’affaires en y intégrant un volet solidarités. C’est assez simple : en gros, quand j’ai atteint mes objectifs du mois ou que je sais que je vais les atteindre, je travaille à moitié prix pour des OBNL avec qui je suis engagé, comme par exemple la Fondation Papillon ou le refuge pour femmes Chez Doris.

Comme j’ai la chance de travailler autant avec les agences d’ici qu’avec les médias internationaux (le Monde, L’Obs, El Pais, L.A. Times, le Courrier international, etc.) et que je suis amené à photographier régulièrement de grands leaders, je crois que j’ai une position privilégiée pour observer ces injustes hasards. Exemple concret de tout ça : j’ai fait il y a quelques jours la couverture du Figaro Magazine à Paris et celle de l’Itinéraire à Montréal (avec Sophie Brochu en couverture, achetez-le, achetez-les tous, tout le temps!) et c’est la couverture de l’un qui a payé la couverture de l’autre!

C’est ça mon modèle. Ça ne modifie pas le désordre des choses, mais ne rien faire n’était pas une option pour moi. Et comme c’est intégré à mon projet, mes clients (agences, médias, personnalités publiques) contribuent eux aussi au coup de main!

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Afin que toute notre industrie se fasse davantage voir et entendre, le Grenier aux nouvelles souhaite présenter des modèles inspirants issus de la diversité culturelle, de sexe, d’identité de genre, d’âge et en situation de handicap dans sa série « Dans l’œil de… ». Cette série vise à donner l’espace à des talents cachés de l’univers de la communication – publicité, production, côté agence et côté client, et à nous faire découvrir des personnes qui auraient lancé une initiative pour favoriser l’équité, la diversité et l’inclusion dans leur organisation. Si vous souhaitez soumettre votre portrait, ou connaissez une personne qui serait intéressée, écrivez-nous à [email protected].