Cette année, plus que jamais, faire affaire avec un professionnel en fiscalité pour préparer son rapport d’impôt s’avère une sage décision. De fait, la PCU, la PCRE, le télétravail et toutes les particularités qu’a entraînés la crise sanitaire ont évidemment changé bien des choses. Pour une deuxième année consécutive, Josée Cabral, spécialiste supérieure de l’impôt chez H&R Block, vous aide à y voir plus clair.

Josée Cabral
Josée Cabral, spécialiste supérieure de l’impôt chez H&R Block

La PCU et la PCRE
Si vous êtes un travailleur autonome, il y a de fortes chances que vous ayez eu recours à la PCU (Prestation canadienne d’urgence). Quels sont les impacts de ce programme de soutien d’urgence financier sur votre déclaration de revenus ? Que devez-vous rembourser ?

Josée Cabral explique : « D’abord, si vous avez touché des montants relatifs à la PCU puis, par la suite, reçu une lettre stipulant que vous n’y aviez finalement pas droit, rassurez-vous : en février dernier, le gouvernement a admis qu’à la base, les critères d’admissibilité manquaient de précision. Or, vous n’aurez pas à reverser ces montants. Et, doublement mieux, les citoyens qui ont déjà remboursé la PCU — parce qu’ils ont finalement réalisé qu’ils n’y étaient pas éligibles (5000 $ net vs. brut) — verront leur remboursement revenir dans leurs poches. Finalement, tous ceux qui ont demandé la PCU (peu importe s’ils avaient gagné 5000 $ net ou brut) pourront la garder. Par contre, si vous n’avez pas pu déposer de demande compte tenu du fait que votre revenu était inférieur à 5 000 $ au moment de la création de la PCU, il ne vous est malheureusement plus possible de le faire, car non rétroactive. Cela étant dit, même si tout dépend de votre profil, idéalement, pour chaque 2 000 $ reçu en prestation, vous auriez dû mettre de côté 400 $ (20 %) pour éviter les mauvaises surprises. Dans le cas où vous avez en plus eu droit à la PCRE (Prestation canadienne de la relance économique), vous pouvez souffler un peu : 10 % de vos revenus ont préalablement été prélevés à la source. Ainsi, en gardant en tête le même principe que pour la PCU (20 % par tranche de 2000 $), attendez-vous à payer 10 % d’impôt sur le montant de la PCRE ».

Les avantages fiscaux liés au télétravail
En 2020, 4,7 millions de Canadiens qui travaillaient habituellement à l’extérieur de la maison ont découvert les joies de travailler en mou et de partir un mijoté en plein après-midi.

Mais, au-delà de cela, le télétravail permet de faire des déductions relatives au loyer à l’électricité, à l’Internet et aux fournitures de bureau (ex. crayons, encre, broches). Par contre, si vous êtes propriétaire, vous ne pouvez malheureusement ni déduire le coût de votre hypothèque ni les intérêts payés sur votre prêt : « Face à la nouvelle réalité des travailleurs, les deux paliers gouvernementaux ont créé deux méthodes de calcul des déductions : la méthode à taux fixe et la méthode détaillée. La première vous permet de déduire 2 $/jour jusqu’à concurrence de 200 jours pour un maximum de 400 $ de déduction. Avec cette méthode, aucun formulaire n’est requis de la part de l’employeur. En revanche, avec la deuxième méthode de calcul détaillée, il vous faut remplir les formulaires T2200S au fédéral et TP-64.3 au provincial. À noter que pour avoir droit aux déductions, toutes méthodes de calcul confondues, vous devez répondre aux trois critères que sont : avoir été envoyé en télétravail par votre employeur à cause de la pandémie, et ce, pendant quatre semaines consécutives et ne pas bénéficier de remboursements de vos dépenses », relate notre experte de H&R Block.  

En tant que travailleur autonome, vous avez probablement été habitué de travailler depuis la maison bien avant la pandémie. Afin de pouvoir déduire vos frais de bureau (et autres comme vos frais d’hôtel, voiture, coût d’essence, etc.), vous devez remplir le formulaire TP-80 « Revenus et dépenses d’entreprise ou de profession », ainsi que le formulaire T2125 « État des résultats des activités d’une entreprise ou d’une profession libérale » et les joindre à vos déclarations de revenus provinciales et fédérales. Si vous exploitez plusieurs entreprises, vous devez remplir les formulaires pour chacune d’entre elles.

Quelle méthode est plus avantageuse ?
Afin de vous donner une meilleure idée de quelle méthode choisir, nous vous présentons ci-dessous un exemple fictif.

« Je ne ferais pas bien mon travail si j’y allais d’emblée avec la méthode à taux fixe. Je vais toujours suggérer la meilleure méthode, peu importe le temps de préparation », dit Josée Cabral, spécialiste supérieure de l’impôt chez H&R Block. « Les pièces justificatives les plus payantes pour la méthode détaillée ne sont pas si compliquées à trouver et peuvent valoir l’effort. »

Exemple : une personne célibataire qui a travaillé à la maison pendant 9 mois, habitant dans un 4 ½ et ayant un salaire annuel de 75 000 $.

Impôts

« Il ne faut pas oublier que chaque situation est unique : si vous avez un conjoint qui travaille également de la maison, si vous êtes en colocation, si vos coûts de chauffage sont inclus dans votre loyer, tout ça va influencer votre situation », tient à rappeler Josée Cabral de H&R Block. Afin de pouvoir vous faire une meilleure idée de quelle méthode choisir, vous pouvez utiliser le simulateur de calcul en ligne.

Les conseils en résumé 

  • Cotiser à des REER pour diminuer votre facture fiscale. Bien que la période d’adhésion soit terminée, vous pouvez déjà investir pour l’an prochain.
  • Mettre de l’argent de côté et être à jour dans votre paperasse.
  • Prendre de l’avance et bien vous préparer en vue de la période des impôts (quoique déjà amorcée, retenez le conseil pour l’an prochain !)
  • Faire affaire avec un spécialiste pour maximiser votre remboursement et profiter de toutes les déductions et crédits disponibles.