Montréal, 1981. Daniel Gendron est alors technicien de chambre noire chez M&H. À l’époque, c’était le règne de l’imprimé et cet atelier de typographie savait tirer son épingle du jeu. 40 années se sont écoulées et depuis, Daniel Gendron est à la tête d’une des boîtes de production créative les plus expertes et reconnues à Montréal.

Montréal, 2021. M&H compte aujourd'hui une centaine de personnes dans son équipe. La compagnie cumule les collaborations et les clients de grande envergure. Grenier aux Nouvelles s’est intéressé à la carrière et à la vision de l’homme derrière le brand

40 ans d’histoire, ce n’est pas rien. Quelles sont vos impressions sur l’évolution de la culture digitale qui traverse maintenant tous les secteurs?

Daniel Gendron : Inutile de vous dire que j’ai assisté au fil des années à un chambardement continu des besoins et des façons de faire de l’industrie. Il fut un temps où on nous remettait de longs plans média pour produire des campagnes imprimées. D’ailleurs, ça faisait longtemps que je n’en avais pas vu… Mais au début de la pandémie, le gouvernement fédéral a fait paraître une campagne dans l’ensemble des quotidiens et des hebdos du pays. À une époque, c’était monnaie courante. Aujourd’hui, à l’autre bout du spectre, il nous arrive de produire des milliers de fichiers en une semaine pour satisfaire les besoins de nos clients en numérique, au «Black Friday», par exemple. Les demandes sont tellement variées et pour arriver à y répondre, il faut constamment innover.

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Daniel Gendron

Comment percevez-vous le marché actuel et quelles sont vos principales observations?

DG : Comme le marché bouge énormément, il faut comprendre que de satisfaire les besoins des annonceurs est un métier en soi et le défi est de taille pour tout le monde. Pour les annonceurs et les agences, il est clair qu’elles doivent avoir à leur disposition une équipe multidisciplinaire disponible en tout temps pour approvisionner les multiples demandes provenant des plateformes média variées.

Comment décririez-vous l’agence M&H?

DG : Experts en production/exécution créative. Voilà ce que nous sommes! Bien sûr, notre modèle est évolutif et modulable, car nous avons le volume nécessaire pour offrir toute la gamme de services nécessaires sous un même toit virtuel, avec des équipes permanentes. Comme je l’ai dit, réussir à satisfaire les besoins des clients est un métier en soi. En plus d’être des experts dans leur métier, nos artistes doivent s’imprégner des marques de nos clients. C’est d’ailleurs une pratique de plus en plus courante : les annonceurs font appel à plusieurs agences complémentaires pour répondre à l’ensemble de leurs besoins. Ainsi, les annonceurs ont leur agence média et leur agence créative. Afin de s’adapter à la vitesse et au volume des nouveaux besoins, les annonceurs et agences ont recours aux agences de production créative et ces dernières deviennent indispensables dans la chaîne.

L’avenir est prometteur pour les professionnels et pour l’univers du design graphique (multiplication des plateformes, évolutions technologiques, nouveaux outils, etc.). Selon votre vision, comment M&H s’adapte et se démarque dans un monde numérique très compétitif?

DG : L’avenir appartiendra toujours aux visionnaires. Vous savez, M&H a certainement été le seul atelier de typographie des années 80 à grandir et à survivre au fil du temps, et maintenant, notre offre de service touche l’ensemble des plateformes (vidéos, images, animations 3D, etc.). Croyez-moi, ça n’a rien à voir avec la chance. Notre philosophie a toujours été de se rapprocher le plus possible de nos clients. Pour réussir, nous misons sur la formation. Non seulement la formation de nos employés, mais aussi sur la formation de nos clients. Tout ça se fait de manière progressive et évolutive. Ça nous aura pris de l’audace, des moyens financiers et la confiance des clients-partenaires pour y arriver. Il faut savoir résister en tant qu’agence créative. Chez M&H, le moyen d’y parvenir, c’est de se concentrer à devenir la meilleure solution pour nos clients en agences et nos annonceurs. Focus…Focus!

L’année 2020 n’a pas été de tout repos, surtout pour les entrepreneurs. Comment avez-vous vécu le contexte pandémique au sein de votre entreprise?

DG : En tant qu’entrepreneur, on doit être prêt à tout et pour ce faire, il faut s’entourer de professionnels. Que ce soit légal, financier ou autre, on ne doit jamais avoir peur de demander conseil! Et la pandémie nous aura permis de tester autant les humains qui forment notre groupe que nos processus de fonctionnement. J’ai la chance de compter sur une équipe de direction dévouée. Maintenant, il faut se concentrer sur l’après pandémie… et le retour au bureau sera bienvenu. Depuis 40 ans, je me présente chez M&H et chaque matin j’aime faire le tour et dire bonjour à tout le monde. J’aime entendre le bourdonnement dans nos bureaux. J’ai aussi la chance d’avoir une jeune équipe de la relève, incluant mes deux filles, dans l’entreprise. Ça aussi c’est important pour moi.

En terminant, votre parcours peut inspirer beaucoup de jeunes qui se lancent en agence ou qui démarrent leur propre entreprise. Auriez-vous un conseil à donner en ce qui concerne le leadership d’agence?

DG: Le meilleur conseil que je puisse donner est d’être persévérant. Prenez des risques, tout en restant prudent. Choisissez votre domaine et devenez le meilleur. Soyez le meilleur partenaire pour vos client. Livrez la promesse!

Grenier aux nouvelles s’est déjà entretenu avec Daniel Gendron sur son parcours, pour lire l’entrevue, cliquez ici.