Levez la main si vous avez déjà énoncé ou discerné cette expression — et ses variantes moins softCe doit être bon pour mon karma. En sanskrit, karma signifie « action ». Reposant sur la notion qu’un cycle a des causes et des conséquences liées à notre existence, le karma est la somme de ce qu’une personne a fait, est en train de faire, ou fera. Discussion en compagnie de Dominic Tremblay, président et co-fondateur de TUX Creative Co. sur la mission de Fondation TUX Karma, lancée tout récemment.  

Dominic Tremblay

Redonner au suivant
Certifiée B-Corp et très impliquée dans les causes qui lui tiennent à cœur, il était tout naturel que l’agence créative montréalaise TUX propulse TUX Karma, une fondation ayant pour but de s’attaquer (créativement) à différents défis de la société. Œuvrant dans l’univers de la publicité depuis plus d’une décennie, l’agence avait la vocation de donner et de mettre la main à la pâte d’une manière encore plus significative. Si on résume, ce mouvement était un peu le next step du cheminement de la boîte. « Comme toutes les agences, au cours des années, on a fait du pro bono, on a supporté plusieurs fondations, on a donné des heures et de l’argent, énumère Dominic Tremblay. Mais on s’est rendu compte que c’était insuffisant parce qu’on répondait à un brief. On avait envie d’en faire plus. »

Envie qui n’émanait pas uniquement de la haute direction. Avec tout ce qu’on perçoit dans l’actualité et ce qui se trame au quotidien, les talents chez TUX ont exprimé leur désir d’en faire plus afin de donner au suivant. « On voulait s’offrir un outil qui nous permettait de faire n’importe quoi — aussi fou que le projet puisse être — et le faire de façon collaborative », révèle Dominic Tremblay. Il cite comme exemple le nombre de fois qu’un talent de l’équipe avait une idée de projet sociétal sans jamais pouvoir le rendre tangible, par manque d’outils. De ce fait, la solution s’est révélée sous la forme d’un OBNL pour pouvoir concentrer toutes les ressources et le support dans un seul véhicule. « On pense que TUX Karma va pouvoir aider à réaliser ces projets-là, un peu comme un incubateur. »

Soif de changement
Ayant soif de changement pour bâtir un monde meilleur, la mission de la fondation indépendante et autonome est claire. Elle a pour but de sensibiliser, inspirer, et agir afin de bâtir un avenir plus responsable et plus solidaire. Des projets pour l’environnement, le développement durable, l’éducation, la réduction des inégalités raciales, ethniques et sexuelles au pays sont dans la mire de TUX Karma.

Il y a quelques semaines, un appel de projets avait été lancé afin de voter pour l’ultime (et premier) canevas qui sera financé par la fondation. Entre un projet qui vise à recycler du plastique, un autre artistique auprès de la communauté amérindienne, un autre sur la promotion du leadership de personnes noires et un projet queer-tech, les projets se suivent et ne se ressemblent pas — sauf le dessein d’édifier un monde juste. Au moment de se parler, Dominic Tremblay n’avait aucune idée quel projet allait obtenir le plus d’appui auprès du jury, puisque le vote se fera le 12 mars prochain. Le jury, composé de 5 personnes du CA et de 5 employés de l’agence, recommanderont les projets prioritaires qui auront la chance d’être financés selon une grille d’évaluation estimant entre autres la portée et la pérennité du projet.

Dominic Tremblay ne s’en cache pas : l’ambition avouée est de faire croître la fondation, notamment grâce à des partenariats. « On veut doubler et financer plein de projets. C’est un peu comme ça qu’on l’a imaginé, raconte-t-il. On veut que ce soit collaboratif, car la valeur numéro un chez nous est la collaboration avec les créatifs. » Les projets de la fondation seront financés par les revenus de TUX, qui s’est engagée à fournir un montant de 500 000 $ sur 5 ans. « Idéalement, chaque projet pourra aller chercher d’autres financements », espère-t-il.

À l’image de la société
Pour le président de l’agence, il était primordial que les membres du CA de la fondation aient la même ouverture sur le milieu artistique et créatif. « D’un, on voulait un comité qui partageait les mêmes valeurs. C’était important pour nous que les gens aient une sensibilité par rapport à la création. De deux, on voulait que les gens soient dans une communauté différente et aient une expérience divergente de la nôtre pour nous faire grandir. »

En plus de Dominic Tremblay, qui siège sur le conseil d’administration, on peut également compter Sophie Bélanger, Directrice marketing et numérique chez Agropur, Stratège en innovation, Stratam, Danielle Champagne, Directrice générale Fondation MBAM, Azamit, Fondatrice et directrice de création de IN TOTO & SOUK ainsi que Ludwig Ciupka, CCO et cofondateur de TUX Creative Co.

Non seulement la diversité de l’expertise et la volonté de changer les choses étaient de mise, mais tous les membres du CA avaient déjà travaillé de près ou de loin avec TUX. « Ce sont des gens avec qui on a déjà collaboré et trippé, exprime Dominic Tremblay. Des coups de cœur ! ».

TUX Karma

Un pour tous, tous pour un
À peine dévoilé, l’OBNL a piqué la curiosité karmique de tout un chacun. Ce qui fait du sens pour le président de TUX, car celui-ci estime que bon nombre de gens veulent contribuer d’une certaine manière, mais ignorent comment. De la Ville Reine, en passant par Montréal jusqu’à Vancouver, les propositions pleuvaient. « C’est un projet ouvert à tous, réitère Dominic Tremblay. Oui, TUX initie les projets, mais c’est Karma. Et karma, dans un sens, c’est tous les contributeurs et les gens qui veulent participer et qui soulignent leur intérêt. »

Pour finir, Dominic Tremblay souhaite que le public se souvienne qu’il s’agit d’un appel à tous et invite quiconque désirant collaborer de lever la main.

Ce doit être bon pour notre karma collectif.

Pour en savoir plus sur TUX Karma, c’est par ici.