Merch dans des teintes de beige et de rouge pas plate — portés par Pierre-Luc Funk, Jessica Prudencio et Sarah-Jeanne Labrosse éroscope, confessionnal, St-Valencul… Ça vous dit quelque chose ? C’est l’œuvre du Club Sexu. Lancé il y a un peu plus d’un an, le média spécialisé en santé sexuelle inclusive et ludique qui a pris son envol suite à une campagne de sociofinancement connaît un succès fulgurant. Notamment grâce au design attrayant imaginé par les deux cofondatrices du Club, Geneviève Bergeron, designer graphique, et Maude Huysmans, designer de l’environnement. Nope, elles n’ont ni background en journalisme ni en sexologie, mais elles savent s’entourer. Lumière sur un OBNL destiné aux 18-35 ans qui se veut également un studio de communication et de design.

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Crédit photo : Geneviève Bergeron

Né d’un besoin criant
Designers de formation, Geneviève Bergeron et Maude Huysmans se sont rencontrées à l’École de design de l’UQAM. Très vite, les deux jeunes femmes réalisent qu’elles ont des affinités. Trouvant que la sexualité était présentée de façon polarisée et contrastée, elles souhaitaient une image plus réaliste que ce dont les livres de sciences et la porno pouvaient offrir. D’un côté, il y a la représentation biologique et médicale. « C’est une image stérile de la sexualité où il n’y a pas de chaleur et on n’y discute pas des désirs ou des envies », signale Geneviève.

D’un autre côté, la vulgarité de la pornographie et de certains sex shops était peu reluisante. « Il y a comme deux extrêmes et on avait envie de quelque chose au milieu, qui aurait autant la rigueur scientifique et la pertinence du côté médical et qui aborderait aussi le plaisir », poursuit-elle. « On a décidé de combiner les deux en allant chercher une équipe à la fois spécialiste des communications, du design et du marketing (nous), et une autre partie composée de sexologues, de chercheurs et de personnes en travail social ou formées en intervention qui faisaient autant du terrain que de la théorie », ajoute Maude. C’est ce qui fait que le Club Sexu est si unique et travaillé. Aucun projet n’est entamé sans la présence d’un sexologue et vice versa. « Pour s’assurer que les contenus qu’on crée soient pertinents et basés sur la science et en même temps super attrayants », continue-t-elle.

La tranche d’âge visée par la plateforme se situe chez les 18-35 ans puisqu’elle n’a pas eu accès à une éducation sexuelle obligatoire dans les institutions. N’empêche que les créatrices derrière le Club conviennent qu’il n’y a pas d’âge pour parler de sexualité. « On n’arrête jamais d’apprendre sur notre sexualité et on explore toute notre vie donc ça a du sens que notre population cible s’est élargi », exprime Geneviève, en faisant référence au boom d’abonnés plus âgés au Club Sexu.

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Illustration : Franco Égalité

Club, mais aussi Studio
Très orienté sur les réseaux sociaux, le Club Sexu développe présentement une série de produits médiatiques qui verront le jour dans les prochains mois, voire prochaines années, afin de combler d’autres aspects médias du Club, dont un podcast. Si les plateformes du Club Sexu sont à la fois émoustillantes et éducatives à lire, on connaît peut-être un peu moins son volet studio. « On est aussi un studio de communication et de design spécialisé en sexualité, précise Maude. On offre nos services aux entreprises ou aux organismes qui œuvrent en santé sexuelle qui ont besoin de nos services en communication. » Le studio offre entre autres des services de design, de communication, de marketing et de consultation stratégique en sexualité.

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Crédit photo : Drowster

Cette spécialité en santé sexuelle positive est le oomph qui démarque le Club Sexu des autres agences traditionnelles. « C’est comme un créneau qu’on a développé pour nous permettre d’utiliser les revenus générés par ce studio-là et de les réinvestir dans notre mission de média qui œuvre beaucoup dans la sensibilisation auprès de notre public cible », note Geneviève.

Le portfolio du Club est déjà bien rempli. À son actif, on peut compter des campagnes de sensibilisation et de prévention sur divers sujets, des projets web jumelés à de l’identité visuelle, des projets liés aux stratégies de réseaux sociaux et des événements collaboratifs — comme monter une exposition. Par ailleurs, jeudi dernier, une campagne de sensibilisation sur le consentement signée Club Sexu pour la Coalition ÉduSex a été déployée. 

Un contenu grâce au lectorat
Les deux cofondatrices du Club Sexu ajoutent également que le public participe beaucoup à la sélection du contenu diffusé. Le confessionnal, un safe space où on peut de façon anonyme y rédiger une courte confession, a connu un bel essor. « À travers le confessionnal, on peut sentir des mouvements ou des inquiétudes ou de la mobilisation sur certains sujets. Quand on sent qu’une tranche d’âge qui semble préoccupée par un enjeu ou que des sujets qui reviennent, ça nous permet de les adresser directement et de créer du contenu autour de ces enjeux-là », évoque Maude. Actuellement, les sujets chauds du Club Sexu sont les articles annotés par des spécialistes de la santé sexuelle.

Sans trop vouloir en dévoiler, le Club Sexu mijote sur plusieurs projets. D’autres marchandises sont aussi à prévoir dans la boutique 2021. Pour finir, le duo invite les lecteurs de continuer à lire le confessionnal. « C’est un super bel outil pour rentrer en contact avec des anecdotes et témoignages de gens qui vivent soit de l’isolement par rapport au confinement, qui peut affecter leur libido, leur vie sexuelle et plein d’autres enjeux liés à l’actualité. Ça peut vraiment faire du bien en cette période incertaine et lourde ! »

Le Club Sexu, c’est par ici.

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Illustration : Rosalie Lemire

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Crédit : Geneviève Bergeron