La B-CORP, réputée certification d’origine américaine, est en ce moment attribuée à plus de quelques 3500 entreprises dans le monde — des entreprises ayant répondu à des critères bien précis en matière d’exigences sociétales et environnementales. Une certification d’exception, certes, que certaines agences québécoises du milieu des communications ont réussi à décrocher au cours des dernières années. Discussion sur le sujet en compagnie d’entrepreneurs ayant accompli ce visionnaire tour de force.

Une sage et opiniâtre révolution entrepreneuriale s’opère depuis bon moment dans le milieu québécois des communications alors qu’une brèche dans les entrailles du capitalisme s’ouvre sur des pratiques où l’altruisme et la production responsable prennent le pas. Et si l’art de faire œuvre utile pour les sociétés du futur (et d’aujourd’hui !) était le mantra d’entrepreneurs soucieux de laisser une empreinte plus verte et plus humaine ? Tel est l’incitatif de la B-CORP, certification internationalement reconnue et émise dans plus d’une cinquantaine de pays, qui aspire, selon sa propre raison sociale, à une économie mondiale dans laquelle la business devient un levier pour faire le bien*. « La certification B-CORP est un fort joli cadre à exposer sur un mur, affirme d’entrée de jeu Dominic Tremblay, grand chef de la vision chez TUX, mais c’est d’abord et avant tout la reconnaissance d’une philosophie d’entreprise axée sur la fraternité, l’égalité, la prospérité, la bonne gouvernance et l’environnement. C’est un outil qui se traduit en une série de règles à respecter : des règles modernes qui font en sorte que le dessein d’une entreprise se veut basé sur la redistribution de ses bienfaits au sein de sa propre communauté et de la société. »

Dominic Tremblay
Dominic Tremblay | Grand chef de la vision, TUX

COMME UNE MISSION

Une certification ô combien noble, mais qui se mérite grâce à l’effort. « Pour la recevoir, une entreprise doit cocher un nombre suffisant de cases à l’intérieur d’une importante série de mesures, poursuit Anne-Marie Caron, présidente et chef des relations publiques chez Canidé. Ces mesures ont pour but de permettre à l’entreprise d’incarner un changement dans le monde, entre autres, mais aussi d’aspirer à faire profiter la société par l’entremise de ses profits, produits et services. Le tout dans l’optique de penser aussi aux générations futures. Est-ce facile ? Non. Est-ce gratifiant ? Absolument. Pour rejoindre les standards B-CORP, il faut, comme entrepreneur, être habité par une véritable mission ; une mission qui te pousse, même dans tes petites décisions, à faire des choix éclairés. Ça va de tes politiques de fournisseurs aux horaires de tes employés ; au nombre de poubelles que tu as dans le bureau aux incitatifs mis en place pour favoriser le transport en commun. Canidé a obtenu sa certification en 2018, mais nous avons en tête l’objectif B-CORP depuis notre création. C’est un accomplissement qui demande rigueur et vision, mais dont les retombées sont sincèrement aussi (voire plus !) satisfaisantes que les profits. »

Anne-Marie Caron
Anne-Marie Caron | Présidente et chef des relations publiques, Canidé

CHANGER LE MONDE À SA FAÇON

Une certification qui possède aussi des avantages collatéraux ? « Le papier qui vient avec la certification est une bien mince résultante de tout ce qui vient avec, ajoute Jean-Philippe Shoiry, chef de la stratégie et associé chez Republik. Le climat au sein de l’entreprise, la fierté qui en découle ainsi que ce sentiment de prendre part à quelque chose de plus grand que soi sont des conséquences logiques des actions guidées par la B-CORP. Il va sans dire que la marque employeur en profite aussi : je ne connais personne qui ne serait pas tenté de travailler pour une entreprise reconnue pour laisser une empreinte positive sur sa communauté. M’est aussi d’avis qu’un entrepreneur, à la base, se lance en affaire pour changer le monde à sa façon. Quand on a le loisir d’amener nos propres clients à emboîter le pas et à avoir un impact sur leurs propres réseaux en imbriquant les principes de la B-CORP dans leurs offres de services, les changements deviennent exponentiels. Et c’est beau à voir. Qu’on se le dise : obtenir une certification B-CORP ne vous rendra pas plus riche monétairement ; mais le plaisir que nous avons à investir dans le bonheur de nos employés est une sensation indescriptible. »

Jean-Philippe Shoiry
Jean-Philippe Shoiry | Chef de la stratégie et associé, Republik.

UN PRIVILÈGE  

Son de cloche similaire du côté de Dominic Tremblay. « Un jour tu lances ta business, tu grandis, tu fais de l’argent, tu en veux davantage… et puis so what ? poursuit-il. Les affaires deviennent légitimes lorsqu’on arrive à leur donner un sens humain. Je crois en un développement responsable et une certification comme la B-CORP nous donne les outils et la motivation pour ne jamais relâcher la cadence. Il est aussi bon de savoir qu’une pléthore d’autres certifications du genre existe pour les entreprises québécoises, lesquelles souhaiteraient laisser une empreinte autre qu’économique sur leur milieu. Nous, entrepreneurs du domaine des communications, avons ce privilège d’avoir accès à une visibilité dont peu profitent. D’autant plus que de réduire notre empreinte carbonique, par exemple, nous est plus facile que dans bon nombre de champs d’expertise. J’aime dire que notre modèle d’affaires en est un d’amour et de bienveillance. De transparence et de bonne gouvernance. Les gens du milieu des communications ont cette capacité à rejoindre un large éventail de consciences. Et m’est d’avis que nous avons en ce sens un devoir d’utiliser cette capacité à bon escient pour changer les choses. »

Curieux d’en apprendre plus sur la certification B-CORP ? Rendez-vous ici pour découvrir leurs standards de certifications. Et plus encore.

*Traduction libre de l’ouverture de la déclaration d’interdépendance de la B-CORP.