La transformation numérique constitue un défi important que les PME manufacturières du Québec devront relever à court et à moyen termes. Les données du Baromètre industriel québécois 2019 du STIQ illustrent à quel point le virage 4.0 n'est pas très avancé dans la province. Ainsi, près de la moitié des entreprises interrogées n'ont intégré aucune ou qu'une seule des dix technologies numériques identifiées dans le cadre de l'étude, alors que seulement 5 % en ont intégré six ou plus.  

Parmi les freins à l'implantation des technologies liées à l'usine intelligente, deux se démarquent comme particulièrement importants : le manque de temps (72 %) et le manque de personnel qualifié (63 %). Deux autres freins touchent la moitié ou près de la moitié des répondants : le manque de connaissance de ce qui est pertinent pour l'entreprise en matière de technologie numérique et la difficulté à évaluer le retour sur investissement. On peut aussi constater que le manque de financement est l'obstacle le moins souvent invoqué (38 %).

Le secteur manufacturier québécois a conclu l'année 2019 en bonne santé, ayant profité d'une situation économique assez favorable, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,8 % au Québec. Cependant, selon l'étude du Baromètre, réalisée auprès de 500 entreprises de 10 à 500 employés, les ventes des PME manufacturières ont connu un léger ralentissement de la croissance en 2019.

Le secteur manufacturier québécois accuse un retard sur le plan de la productivité par rapport à la moyenne canadienne et par rapport à l'Ontario, et cet écart s'est creusé significativement entre 2014 et 2018, passant de 10 % à 17,3 %. Le sous-investissement des entreprises en achat d'équipement, en R-D de produits ou de procédés et en TIC explique en partie cet écart.

En matière d'innovation, la performance de nos PME est relativement bonne. En effet, la 11e édition du Baromètre révèle que, dans une assez forte majorité (91 %), les entreprises ont réalisé une ou plusieurs actions innovantes au cours des trois dernières années.

En 2019, 67 % des répondants à l'enquête disaient aussi connaître un problème assez important de rétention de leurs employés spécialisés. Il s'agit, de loin, du taux le plus élevé jamais mesuré depuis les débuts de l'enquête Baromètre : en hausse de 11 points, par rapport à 2018 et de 17 points par rapport à la moyenne de la dernière décennie

« Voilà maintenant onze ans que nous sondons et scrutons de près la santé de nos PME manufacturières. Au fil des ans, leurs compétences se sont accrues, elles innovent davantage et sont conscientes de l'importance d'entamer leur transformation numérique. Le contexte de la pandémie a ralenti le secteur manufacturier, et ce, partout dans le monde. Il ne fait aucun doute que nos PME québécoises sauront tirer leur épingle du jeu durant cette crise, grâce à leur créativité et leur résilience (...) », affirme Richard Blanchet, président-directeur général de STIQ.

« Les entreprises qui optent pour l'intégration de la robotisation et l'adoption de technologies novatrices dans leurs démarches de croissance se donnent les moyens de demeurer compétitives. Dans un contexte où l'économie se relève doucement, Investissement Québec place parmi ses priorités d'appuyer les entreprises du secteur manufacturier dans leur virage numérique, afin qu'elles puissent profiter pleinement des opportunités d'expansion qui en découlent, tout en contribuant au développement économique de nos régions », soutient Guy LeBlanc, président-directeur général d'Investissement Québec, partenaire du Baromètre industriel québécois depuis de nombreuses années.

Pour consulter l'étude complète du Baromètre industriel québécois, cliquez ici

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