Fin de l’année 2019, Média Groupe est en préparatifs pour entamer une phase de développement majeure : expansion, acquisition et nouvelle image de marque pour ses filiales. 2020 devait être une année charnière pour l’entreprise – mais la pandémie en a décidé tout autrement. À quelques jours de la mi-mars, le Grenier devait s’entretenir avec Ronald Tapiero, président et directeur général du groupe, pour discuter de sa croissance. Vous connaissez la suite. Les commerces devant mettre clé sous porte temporairement oblige, nous avions reporté notre causerie. On se retrouve donc pour discuter des plans de la PME, qui se voient (momentanément) chamboulés.

Média Groupe
Ronald Tapiéro, président, directeur général de Média Groupe, Josée Rousseau, directrice générale, fondatrice, Staff, Antoine Daoud, vice-président, Relations clients, Speed

Crédit photo : Donald Robitaille/OSA Images

Éric Menziez
Éric Menzies, vice-président ventes et marketing

Ismael
Ismael Alaoui, président directeur général et cofondateur, neo On the Go

Imagerie renouvelée

Davantage reconnu par le nom de ses filiales Neo-Traffic (affichage publicitaire) et Speed (marketing expérientiel), Média Groupe s’est vu affecté de manière importante par la crise sanitaire. Avec la signature d’un nouveau partenariat à long terme avec la bannière Nautilus Plus et l’ajout d’un réseau d’affichage dans les stations-service, l’entreprise a dû mettre sur pause la totalité des installations d’unités publicitaires qui étaient en cours. « Tout est maintenant sur la glace et on n’attend plus que le go des autorités pour réactiver les installations ».  

Baignant dans le milieu de l’événementiel, la branche Speed, qui avait récemment fait l’acquisition de Staff, Personnel Événementiel, a également été frappé de plein fouet. Ronald Tapiero demeure toutefois optimiste. « On est au fait de la situation de la crise et on considère cette pause-là comme temporaire, même si elle peut s’étendre sur plusieurs
mois ».

Profitant de cette pause forcée, le groupe fignole sa nouvelle identité. Sous la bannière Média Groupe, Neo-Traffic devient désormais neo Réseaux d’affichage, Pompe média devient neo On the Go, neo Fitness englobe tout ce qui touche les centres de conditionnement physique et enfin, la portion consacrée aux centres commerciaux devient neo Shopping. Quelques ajustements sont faits au niveau de la signature de Speed et Staff — qui maintiennent leurs noms distincts — afin de conserver un lien commun au sein du groupe.

« L’objectif, révèle Ronald, est de présenter une offre plus large aux agences et aux annonceurs. Dans le futur, on veut développer et compléter l’offre de services en média et en affichage pour neo ».  

Ascension qui ne date pas d’hier

Joueur méconnu, neo côtoie pourtant les plus grands depuis 17 ans ! Pour preuve, il est devenu une sérieuse figure en affichage avec une présence dans 104 centres commerciaux. Au fil des années, plusieurs investissements majeurs ont dû être nécessaires afin de soutenir sa croissance. Et, d’un bout à l’autre du pays, plus de 3 millions ont été injectés dans le réseau publicitaire des centres commerciaux depuis 2015. Cette année, le groupe prévoit même une somme supplémentaire de près de 1 million.

« En 2015, le Groupe a pris les choses en mains, nous dit Ronald. On s’est redéveloppé et depuis, on a augmenté nos ventes de plus de 100 %. On est maintenant en mesure de se diversifier ».

Souhaitant se diversifier au-delà de l’affichage dans les centres commerciaux, le Groupe mise sur neo On the Go, qui se spécialise dans l’affichage extérieur avec du son dans les stations-service, et qui dispose également un réseau d’affichage numérique dans les dépanneurs de ces dites stations. « C’est la première entreprise du genre au Canada qui développe ce créneau, se réjouit-il. Alors qu’en Europe et aux États-Unis, c’est pas mal plus développé ».

« On met aussi les pieds dans le domaine du conditionnement physique avec une bannière qui a une grande notoriété, avec une belle clientèle, jubile Ronald, faisant allusion à Nautilus Plus. Les produits numériques de neo Fitness seront dans les aires d’exercices et de passage des 37 succursales ».  

« L’autre diversification, poursuit le président du Groupe, c’est l’acquisition par Speed de Staff, Personnel Événementiel. L’entreprise, qui a 22 ans d’ancienneté, cherchait à se joindre à un groupe pour favoriser les synergies. Comme les services offerts par les deux entités se complètent parfaitement pour leurs clients, on a donc rapatrié l’équipe en place dans nos bureaux ».

Ces manœuvres ont amené l’entreprise à revoir son branding, car son ancien univers était trop accolé aux galeries marchandes. « Avec toutes ces nouveautés, le timing était excellent pour revoir notre image ». 

Les centres commerciaux sont là pour rester  

Passionné des centres commerciaux, Ronald affirme que 87 % de la population les fréquente chaque mois. « C’est l’un des environnements où les gens ne sont pas pressés, mentionne-t-il. Des sondages effectués avec la firme de recherche Ipsos démontrent que parmi toutes les formes publicitaires, celles affichées dans les centres commerciaux sont les moins intrusives. La publicité n’y est pas vue comme une pub, mais plutôt comme de l’information puisque le consommateur est en mode achat, explique Ronald. Il est donc plus réceptif et captif ».

Et comment fait-on pour attirer l’œil des consommateurs ? « Par la qualité des produits, des structures d’affichage et la localisation, renchérit-il. Dans les aires de restauration, par exemple, les consommateurs veulent être divertis pendant qu’ils mangent. Et on ne passe pas que de la pub ! On offre du contenu comme la météo, le sport, les nouveautés cinéma, etc. ». Même s’il y a une abondance de stimuli visuels dans les centres commerciaux, Ronald présume que le consommateur est en constante recherche d’informations, ce qui est édifiant pour la nature de son business.

Par ailleurs, n’est-il pas inquiet du futur des centres commerciaux ? L’achalandage d’antan sera-t-il retrouvé une fois la relance entamée ? Ronald soutient que les centres commerciaux sont là pour rester. « Il va forcément y avoir des ajustements à faire, et des mesures seront prises pour respecter la distanciation, mais la phase de transition progressive se retrouvera dans toutes les sphères de la société », croit-il. Malgré la pandémie, neo est toujours active et s’exécute actuellement sur un pitch de grande envergure. D’ici l’après-crise, le président et directeur général estime que son entreprise a les moyens de patienter. D’ailleurs, Média Groupe a conservé 100 % de ses effectifs, illustrant sa fervente confiance en l’avenir.