À l’occasion du premier concours Idéa, de l’Association des agences de communications créatives (A2C), le Grenier publiera une série d’interviews avec les présidents des jurys des disciplines Création publicitaire, Design, Craft/Production, Numérique et technologie, Résultats d’affaires et stratégies, et Médias, histoire d’en savoir plus sur les coulisses des délibérations.

Olivier Staub

Cette semaine, on continue notre lancée avec la catégorie Craft/Production, où 160 projets ont été soumis. On discute avec Olivier Staub, réalisateur et photographe chez Les Enfants, et président du jury.

Le jury était composé de :

  • Simon Duhamel, photographe, Consulat ;
  • Paul-Étienne Côté, fondateur, Circonflex ;
  • Cécile Gariépy, illustratrice ;
  • Stéphanie Lord, productrice exécutive associée, QuatreZéroUn ;
  • François St-Amant, réalisateur, BLVD ;
  • Mélanie Bruneau, chef de la production, lg2.

IDEA

À noter qu’en raison de la propagation de la COVID-19 et de la directive du gouvernement du Québec d’annuler tout événement de plus de 250 personnes, l’A2C, en collaboration avec la Société des designers graphiques (SDGQ) et le Conseil des directeurs médias du Québec (CDMQ), reporte les deux galas du concours Idéa prévus en mai au début de l’automne prochain. Notre série d'interviews reprendra quant à elle en avril, pour les catégories Numérique et technologie, Résultats d’affaires et stratégies, et Médias.

Grenier aux nouvelles : Comment avez-vous aimé votre expérience en tant que président du jury dans la discipline Craft/Production ?

Oliver Staub : Très bien. J’ai déjà participé à plusieurs jurys, mais c’était la première fois que j’agissais en tant que président — ce qui est un rôle bien différent parce qu’on n’a pas le droit de vote. En tant que président, notre rôle est d’orienter la conversation et de soulever les anomalies plutôt que donner son opinion personnelle. À mon avis, la brochette de professionnels présente était composée de gens très compétents, ce qui élève le niveau des échanges et permet de ressortir ce qui se fait le mieux ici.

GAN : Comment avez-vous sélectionné votre jury ?

OS : Dans mon cas de figure, le jury m’a été proposé par l’A2C, mais il ne m’a pas été imposé. On m’a proposé une liste de gens très pertinents, que je connaissais, et je ne voyais aucune raison de faire des changements. C’était une belle façon de composer les jurys, car ça évite les effets de camaraderies trop intenses, gardant ainsi un côté très juste et impartial. J’étais parfaitement à l’aise avec le jury.

GAN : Comment les délibérations se sont-elles déroulées ?

OS : Les délibérations se sont terminées vers 21-22h, car on voulait les faire correctement. On s’est attardé sur la qualité et la pertinence. Je ne voulais pas qu’on aille trop vite sur chaque pièce, puisqu’il faut vraiment justifier ses choix, les défendre et expliquer pourquoi telle pièce gagnait. Je voulais qu’on trouve les pièces, où l’artisan du domaine de craft avait excellé, avait permis à la pièce de non seulement de s’épanouir, mais de la propulser vers le mieux, de la faire rayonner. Le craft, ce sont des artisans qui performent dans le domaine et soutiennent un concept. C’est-à-dire le son, la lumière, le cadrage, le storytelling, la finition, l’illustration, la réalisation… Toutes ces choses-là qui mettent les concepts en vie, essentiels au processus de production.

Les discussions étaient très bien, franchement intéressantes. On a fait une première ronde où on a essayé de sortir ce qui avait de meilleur, et on est repassé dedans. On a ensuite révisé notre choix global dans toutes les catégories. Parfois on a fait des ajustements, parfois non. On s’est surtout assuré que les prix attribués reflétaient le niveau des pièces le plus justement possible ; qu’on n’ait pas oublié de pièces et que ce qu’on présente soit vraiment ce qui se fait de mieux, selon notre jugement évidemment. Nous ne sommes que des humains (RIRES) !

GAN : Étiez-vous impressionné par les pièces soumises à cette première édition du concours Idéa ?

OS : Il y a eu des catégories plus faibles que d’autres, mais en majorité, on a eu de la superbe qualité. Parfois, on a trouvé d’excellentes pièces au local, qu’on a applaudi, mais qui ne feraient peut-être pas la cote au niveau international. Tout n’est pas fait pour partir à l’international non plus : il faut tenir compte du côté culturel qui vient avec tout ça. Ainsi, certaines pièces peuvent être très fortes localement et doivent être faites comme ça parce que ça reach les gens chez nous. C’est l’objectif. Au bout du compte, c’est de la pub et il faut que ça serve le client. On peut féliciter des pièces de concours qui n’ont pas de clients, mais ce n’est pas ce qui fait nos payes (RIRES) ou contribue à l’essor de notre industrie ! C’est beaucoup plus difficile de faire une bonne annonce, un beau craft, avec une grande marque commerciale, que lors d’un pro bono où il n’y a eu aucune contrainte de temps ou de clients ou de brief. Il faut remettre cela en perspective. Il ne faut pas oublier que notre métier est un métier commercial dont l’objectif final est de faire bénéficier le client de notre expertise. Le craft commercial publicitaire est une forme d’art adaptif composé d’une panoplie de professionnels qui mettent leur talent au service des concepts afin de leur donner vie.

Overall, il y avait des pièces de très grandes qualités, on peut clairement dire que nos artisans ont une présence singulière et pertinente.

Merci Olivier, à la prochaine !