Pour la petite histoire, Andres Norambuena, PDG et associé chez BLVD Mtl, fait la connaissance d’Antoine Becks un soir de fête dans la Cité des anges. Malgré les fêtards et la cacophonie, celui-ci était si acharné à plancher sur son projet de musique pour la NHL qu’il ne délaissa pas une seule fois son studio — Norambuena fut impressionné par son entêtement. « Lorsque je suis emporté dans un projet, il peut y avoir le chaos total autour de moi et je vais demeurer concentré », raconte Antoine. Un an plus tard, Becks était de passage dans la métropole, et, visitant les bureaux de BLVD Mtl, Norambuena lui offre un poste de directeur musical aussitôt presto. Fast forward en 2018, Boogie Collective prend vie — clin d’œil au feu Boogie devenu BLVD Mtl.
 

La musique, cette seconde langue

Dédié à l’industrie publicitaire, aux bandes-annonces de films et à la production événementielle et interactive, le studio de production musicale réunit auteurs, compositeurs et musiciens provenant de partout dans le monde. La pléthore de musiciens qui forme le collectif a chacun des forces uniques, nous relate Antoine. De l’aubade cinématographique orchestrale à la musique électronique, Boogie visite tous les styles. Le studio en a pour tous les goûts, et ce, même si on ne peut cerner les mots justes pour décrire ce que l’on souhaite. « Une partie de mon travail consiste à parler aux créatifs d’agence et de traduire leurs pensées en termes musicaux dans un langage dont les musiciens vont comprendre », dit Antoine.

Proposer des idées proches de ce que l’agence recherche, oui. Proposer des choix hors normes qui dérogent de la quête initiale, oui aussi. En plus de présenter un éventail d’options de ce que les clients requièrent, Antoine encourage parfois les compositeurs à soumettre une sélection un peu plus « champ gauche », qui, souvent, sera prise en compte. C’est un grand plaisir que retire le directeur musical lorsqu’il propose des options aux clients et qu’ils s’écrient « c’est exactement ça que je voulais, mais je ne savais pas comment le dire » !

Malgré cela, il arrive parfois qu’il faille repartir en « pitch ». La débrouillardise, Antoine Becks l’a apprise en tournée, lui qui a eu une prolifique carrière en musique. Les imprévus sont toujours au rendez-vous. Voilà pourquoi il a toujours « un plan B, C, et même D » ! Chez Boogie Collective, il remue ciel et terre pour que le client et les agences soient contents. Dans le cadre de son travail, Antoine coache les musiciens et leur prodigue des conseils. « C’est toujours bon dans un processus créatif de bouncer des idées avec quelqu’un. » Contrairement aux messages internationaux qui sont faits à L.A., New York ou à Londres, les spots au Québec sont souvent mixés chez BLVD, ce qui lui permet d’avoir une proximité avec les mixeurs, qu’il considère utile dans le processus de création. « C’est toujours le fun d’avoir un back and forth avec les mixeurs », dit-il.

C’est en 2015 qu’Antoine Becks flirte avec la pub pour la première fois, un contrat que ses managers de l’époque lui dénichent pour le compte de Coca-Cola. C’est la piqûre instantanée. Depuis, il ne compose que pour des publicités.
« C’est très pur comme forme d’art et de création. Nous, on est au service de l’idée créative de l’agence, qui est de faire vivre une émotion, et on va en tandem avec cette vision pour faire ressentir cette émotion aux téléspectateurs. »
 

Répercussion aux quatre coins du globe  

La première année d’existence du collectif Boogie a excédé les attentes de Becks. Et pour cause. Le studio enchaîne des projets de signature sonore pour Hydro-Québec, Uniprix et Réno-Dépôt, des projets immersifs comme le spectacle d’avant-match des Canadiens de Montréal ainsi que la chanson de but de l’équipe, et a réalisé des projets pour des clients tels qu’Air Canada, Les Producteurs de lait du Québec, Loto-Québec, le CN et Van Houtte. Ça ne va pas trop mal au niveau international non plus. On parle d’un projet immersif pour Lune Rouge à Dubaï, Huawei, Mini Cooper, Marriott, la bande-annonce du jeu vidéo Crash Bandicoot ou encore pour la banque africaine FNB. L’agence musicale québécoise peut même se targuer d’avoir réalisé un mandat d’envergure internationale pour le compte d’American Express. Au moment de faire l’entrevue, Boogie venait de pitcher un « super projet » pour Google.

« Je n’ai plus beaucoup de temps libre, mais c’est tout ce que je veux faire. Je suis tellement passionné, ça ne me dérange pas d’être saturé de projets ! » lance Antoine, qui flotte encore sur un nuage tellement Boogie Collective a le vent en poupe.  

boogie