En période de pénurie de main-d’œuvre, avoir une bonne image employeur contribue à se démarquer afin d’assurer la rétention et le recrutement d’employés. Pour mousser cette image, beaucoup d’entreprises misent sur la conciliation famille-travail et, depuis le 30 septembre, elles peuvent en attester grâce à un sceau de reconnaissance, une initiative lancée par le Réseau pour un Québec Famille

Corinne Vachon Croteau, chargée de projet conciliation famille-travail, qualifie le programme de levier pour l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre : « Le Sceau est un outil pour les organisations qui se démarquent par les conditions qu’elles offrent, puisqu’il vient confirmer leur proactivité. En même temps, il va permettre à celles qui n’ont pas encore de plan d’amorcer le changement. La démarche en soi va contribuer à changer leurs pratiques et leur culture d’entreprise pour favoriser la conciliation famille-travail ». En plus de faire foi du sérieux de leur démarche en recevant le sceau, les entreprises profitent d’un avantage concurrentiel lorsqu’elles affichent des offres d’emploi, par exemple.

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Corinne Vachon Croteau
 

La famille avant la fortune

Selon un sondage Léger mené en janvier 2018, 55 % des travailleurs seraient prêts à changer d’emploi et 37 % à accepter une réduction de salaire en échange de meilleures mesures de conciliation famille-travail (CFT) : « Un autre sondage a aussi consolidé la conjoncture favorable à la mise en place du Sceau. En effet, 91 % des parents appliqueraient ou resteraient à l’emploi d’une organisation ayant le Sceau de reconnaissance. Le Sceau deviendrait même un incontournable pour 73 % des parents, pourcentage que les sondeurs qualifient de très élevé, explique Corinne. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Davantage marqué chez la génération Y, l’accès à de meilleures mesures de CFT est apparu comme une évidence aux yeux du RPQF à l’issue du Sommet de la famille au printemps 2018. L’organisme s’est donc interrogé sur les dispositions à prendre afin d’outiller les entreprises qui, dans le contexte actuel du marché, ne peuvent pas se permettre de perdre des employés faute de n’avoir pas suivi le mouvement : « Nous sommes un peu à la croisée des chemins et il faut s’adapter parce que la main-d’œuvre est vraiment la force vive des organisations », ajoute la chargée de projet.
 

Une démarche d’amélioration continue

Les entreprises de toute taille, les organismes de tout genre, les institutions de tout acabit sont invitées à entreprendre la démarche en quatre étapes associées aux meilleures pratiques en conciliation famille-travail. Corinne détaille : « Premièrement, l’employeur doit consulter ses employés via un sondage en ligne fourni par le RPQF. À la suite de la consultation, considérant le profil et les besoins des employés, il doit bonifier ou mettre en place des mesures dans quatre domaines : l’aménagement du temps et du lieu de travail, les congés pour responsabilités familiales, le soutien aux employés et à leur famille et l’adaptabilité de l’organisation. Ensuite, un gestionnaire doit être identifié comme responsable des questions de CFT dans l’entreprise. Finalement, il faut adopter une charte de CFT comprenant l’engagement de l’employeur envers ses employés, les détails des mesures de conciliation famille-travail, le nom du gestionnaire qui en est responsable et la procédure de diffusion de la charte. Cette dernière est une façon d’officialiser les mesures dans les entreprises et d’assurer une équité dans leur application, passant d’un privilège à un droit pour les employés. À la suite des quatre étapes, une entrevue téléphonique est réalisée pour compléter l’analyse du dossier. On échange sur les choix des mesures de CFT, en quoi elles répondent aux besoins des employés et nous veillons à la conformité de la charte. Ensuite, c’est au comité d’accréditation que revient la responsabilité d’octroyer le Sceau de reconnaissance».

Le Sceau est valide pour une période de 12 mois. Pour maintenir la reconnaissance, l’employeur devra retourner consulter ses employés aux deux ans : « Un second questionnaire auquel se grefferont de nouveaux éléments devra être rempli. Cette démarche permettra à l’employeur de comparer les résultats avec ceux obtenus auparavant et de s’ajuster afin de répondre aux besoins actuels des employés. Conséquemment à cela, la charte sera mise à jour », conclut Corinne

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