Agences des villes et agences des régions, deux réalités ? Dominic Faucher et Sacha Lauzier-Bonnette le croient. « On participe à beaucoup de mandats, tant à Montréal qu’en région, et on se rend compte qu’il y a beaucoup de nuances à considérer d’un côté comme de l’autre quand vient le temps de s’adresser aux gens. »

Et cette leçon-là, Dominic l’a apprise rapidement. C’est d’ailleurs pour cette raison que les associés d’Orkestra lui ont proposé de joindre leurs rangs en 2014. Spécialisés en activation (« ce sont eux qui ont amené le cool factor de l’événementiel en sol gatinois », précise Dominic), Colin Laramée-Plouffe et Alex Van Dieren ont réalisé qu’il leur manquait un volet marketing communicationnel. Dominic décida donc de se joindre à eux, suivi quelques années plus tard par Sacha, son ancien pote d’études à l’Université Laval.

Le fun commençait.

Fun qui allait devenir leur leitmotiv au point où c’est la phrase « Le fun commence » qui accueille le visiteur sur leur nouveau site tout frais, tout neuf.

Mais attention. Cette fixation sur le fun n’est pas juvénile, ou du moins, pas que ! « Ça l’air cool de parler de fun comme ça, mais c’est en fait très stratégique, clarifie d’emblée Sacha. Jeune et naïf, je pensais que le monde de la pub était le fun. Rapidement, j’ai déchanté. J’ai plutôt découvert une industrie où régnaient de grands personnages, un peu complexes, exprimant de grandes stratégies avec beaucoup d’adverbes ! »

Dans ces périodes troubles où les industries et les agences tentent tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau (NDLR: cet entretien a eu lieu durant le pic des inondations à Gatineau), « d’arriver avec une approche sympathique, décomplexée, juste efficace, m’apparait très payant », ajoute Sacha.

« Faut en effet pas prendre l’expression au premier niveau. C’est aussi le fun de réussir, le fun de faire de l’argent, le fun de comprendre de nouvelles industries, le fun de voir nos clients réussir. Pas pour rien qu’on a ajouté comme dixième commandement sur notre site   “Le jour où on va arrêter d’avoir du fun, on va arrêter”. C’est ce fun qui nous allume. »

Ce même fun qui les amène à Montréal ? « C’est aussi pour se rapprocher du talent montréalais. Comme on veut augmenter notre offre de service numérique », répond Sacha.

« C’est encore un tout petit bureau, ajoute Dominic. On est colocataire chez les gens du Piknic Électronik et de l’IglooFest, des partenaires depuis quelques années.  Deux employés présentement, bientôt trois. Pour l’instant ! »


Comment se démarque-t-on quand on débarque à Montréal ?

« Le fonctionnement des agences en région est très différent de celui des agences montréalaises. On a une approche plus humaine. Les annonceurs ont moins d’argent et souvent moins de connaissances publicitaires. Ça nous force à les accompagner du début à la fin des mandats. C’est cet accompagnement qui nous distingue », croit Dominic.

« Un de nos clients montréalais m’a avoué qu’il n’avait plus le goût de travailler avec des gens de Montréal», lance Sacha. Pourquoi ? « Question d’empathie, d’efficacité. Nous, on n’amène pas 20 personnes sur un plateau de tournage. Et contrairement aux approches montréalocentriques, on tient compte des régions dans nos stratégies. Très apprécié des clients actifs à travers la province. »

« Étant nous-même propriétaires d’entreprises (Festibière de Gatineau, Brewfest d’Ottawa et Toronto ainsi que Festival d’Humour de Gatineau.), on comprend l’importance de faire en sorte que chaque dollar rapporte, remarque Dominic. Nous aussi, on paie des factures, nous aussi, nous avons des billets à vendre. Les clients sont sensibles à cela. »

À prevue: «Lors du dernier sommet des dirigeants de l’A2C, une étude sur la relation agence-client nous apprenait que l’une des raisons pour lesquelles les entreprises délaissent les agences pour s’équiper à l’interne était le fait que ça paraissait que les agences n’étaient pas des entrepreneurs », ajoute Sacha.

Doit-on s’attendre à les voir démarrer ou acheter des événements montréalais ?

« Ce pôle va demeurer à Gatineau. Mais de nouveaux effectifs vont se joindre à l’équipe de Montréal, dont des employés actuels qui aimeraient s’y relocaliser. C’est bien correct avec nous, précise Sacha, car comme on aime dire, on a un bureau long de 200 km ! »

Prochain gros fun ? « Notre deuxième édition du Orkestra Camp à la fin mai, s’exclame Dominic. Un bootcamp dans le bois où on invite 16 finissants en communication qui seront nourris, logés, abreuvés. On leur donne un mandat sur lequel ils doivent travailler toute une fin de semaine. De notre côté, on en fait un genre de téléréalité. Va voir les vidéos de l’an dernier ici, tu vas trouver ça le fun ! »

Comme disait le sage, chassez le fun, il reviendra au galop.

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