La confiance des Québécois envers les institutions et les médias a considérablement chuté depuis la dernière année, selon l’édition 2019 du sondage CanTrust de l’agence de communications Proof et sa partenaire montréalaise Capital-Image.

Déclin de la confiance envers les organisations

Par rapport à l’an dernier, les résultats du sondage CanTrust envers la plupart des grandes institutions telles que les médias, les gouvernements, les entreprises et les OBNL ont chuté de 12 %, atteignant 43 %. La confiance envers les sources d’informations (médias traditionnels, médias sociaux, opinions de consommateurs en ligne, sites internet d’entreprises, etc.) a, pour sa part, diminué de 7 %, pour s’installer à 44 %.

« Cette chute de confiance est attribuable aux nombreux événements qui se sont produits dans l’actualité telle que le scandale des fuites de renseignements personnels de Facebook et Cambridge Analytica, le mouvement #metoo, les nombreuses révélations sur les paradis fiscaux ainsi que les accusations de corruption et d’abus de confiance envers certaines figures d’autorité. L’information arrive de partout et circule très rapidement. Tout finit par se savoir. Les entreprises ont plus que jamais un intérêt à bien agir et à surveiller leur réputation », affirme Silvie Letendre, Vice-présidente principale chez Capital-Image.

Freiner le déclin

Pour les organisations, les trois principaux générateurs de confiance sont la création d’emploi/l’investissement dans les communautés locales (67 %), des dirigeants qui sont accessibles et qui communiquent ouvertement (67 %), prendre part à des causes et partager des valeurs communes (64 %). En ce qui a trait aux dirigeants, les trois principales qualités que les Québécois recherchent principalement sont l’honnêteté (92 %), l’intégrité (90 %) et la transparence (89 %).

« En cette période où la confiance de la population est sans cesse mise à l’épreuve, il est crucial que les dirigeants et les organisations gagnent la confiance de leurs publics », affirme Silvie Letendre. « Communiquer de façon ouverte et transparente, identifier nos valeurs et s’en servir ainsi que de créer des liens avec la communauté sont des piliers fondamentaux sur lesquels se bâtit la confiance, à condition que ce soit fait de façon authentique et constante. Il n’existe aucun raccourci pour gagner et maintenir la confiance », ajoute-t-elle.

Les sources de transmissions de messages

Pour transmettre un message, les liens de proximité suscitent davantage la confiance. Les recommandations par le bouche-à-oreille dominent toujours avec (67 %). Malgré le déclin de la confiance envers les médias, le contenu éditorial arrive en deuxième position des sources d’information auxquelles les Québécois font confiance (62 %) suivi de près par les échantillons de produits ou services avec une note de 60 %.

Les Québécois sont plus portés à contre-vérifier l’information

Selon ce qu’indiquent les résultats du sondage CanTrust, les Québécois sont plus portés à contre-vérifier l’information que les résidents des autres provinces canadiennes (48 % vs 38 %, respectivement). Également, ils ont plus tendance à faire confiance aux médias traditionnels comme deuxième source d’information afin de vérifier la validité de ce qu’ils lisent ou entendent. Par exemple, 14 % des Québécois vérifient leur information à l’aide des nouvelles télévisées, comparativement à 9 % dans le reste du Canada. De plus, 8 % des Québécois se servent des journaux pour confirmer les faits, comparativement à 3 % pour le reste du Canada. Par contre, 54 % des autres Canadiens affirment utiliser les moteurs de recherche pour vérifier l’information comparativement à seulement 37 % au Québec.