Tout le monde aime le bambou. À la fois exotique et familier, il plait à l’œil et démontre une solidité exceptionnelle qui sait résister aux dommages du temps. De croissance rapide — jusqu’à un mètre par jour dans certains cas — on le retrouve dans plusieurs régions du monde, dont une espèce unique qu’on retrouve à Québec depuis bientôt 15 ans.

Faire croitre une agence, c’est un peu comme faire pousser une plante. Ça demande de la patience, un terreau fertile, un arrosage constant et une belle dose d’amour. De temps en temps, un pot plus gros s’avérera utile pour soutenir la croissance. Mais au pouce vert, devra impérativement s’adjoindre la bosse des affaires.

Ça, Lucie Lebel l’avait bien compris, dès le début. Car avant de fonder sa propre agence de publicité — et maintenant de relations de presse —, Lucie avait œuvré pendant plusieurs années dans le domaine de la finance, gérant des portefeuilles et tout ça. « Disons que je sais compter, avoue-t-elle d’emblée. J’ai toujours aimé les chiffres ».

Lucie Lebel
Lucie Lebel, présidente sur le terrain | Bambou

La diplômée en finances et marketing ajoute : « Je vois beaucoup d’agences tomber à cause de mauvaises finances. Elles acceptent de supporter tout le crédit de leurs clients sans savoir dans quoi elles s’embarquent. Puis elles ne se font pas payer. C’est sûr qu’à l’autre bout, ça ne fonctionne pas ».

« Moi, j’ai lancé une entreprise de services, pas un restaurant ou une concession automobile » où les clients paient rubis sur ongle, sans trop poser de question. « Je veux bien aider mes clients, mais de là à supporter aveuglément leur crédit sans avoir accès à leur bilan financier ? Disons que j’ai toujours bien géré ça. On n’a pas de mauvaises créances chez Bambou », observe fièrement Lucie.

Outre une gestion financière serrée et éclairée, qu’est-ce qui explique la longévité de l’agence ?

« On est du monde de terrain. Je me présente d’ailleurs ainsi ! Sur ma carte d’affaires, c’est inscrit présidente sur le terrain. Très peu pour moi le rôle de la présidente assise dans son bureau. J’aime aller voir mes clients. C’est le fun d’être dans leur quotidien. Ça me nourrit ». 

Comme le dit l’adage, tu peux sortir la femme de la radio, mais pas le rep de la femme. Quinze ans à diriger le service des ventes de stations de radio, ça te développe des racines solidement ancrées.

« Nous sommes une petite agence, mais avec énormément d’expérience. Dans les grandes agences, tu vas avoir une personne qui ne fait qu’une seule chose, très bien, mais que ça. Dans mon équipe, j’ai des gens très polyvalents avec une vision d’ensemble. » Et pas que dans la pub. Car « voilà cinq ans, j’ai acquis Mercure Communications, une firme de relations de presse de Québec », explique Lucie.

Plutôt rare cette combinaison, non ? « Tout à fait. Mais ça fait des communications bien plus intégrées, les clients apprécient énormément. Et ça leur évite de répéter la même chose à plusieurs boites. De notre côté, ça nous a permis d’aller chercher ce volet chez nos clients publicitaires et inversement chez nos clients de relations de presse ».

Tiens, tiens. Une culture organique en plus, toi. Décidément, l’analogie de la botanique tient la route !

Tant qu’à causer boutures, d’autres greffages en vue ? « On vient d’annoncer une alliance stratégique avec le Groupe Structura, notre voisin de palier. On s’occupe de ses achats média et de ses relations de presse. De notre côté, on profite de son expertise en graphisme et en numérique. »

De quoi est-elle la plus fière après toutes ces années ? « Lorsque j’apporte des résultats à mes clients. La pub qui ne se veut que belle et dont tu ne peux identifier l’annonceur, très peu pour moi. Une pub, faut que ça livre ! », s’exclame l’ex-financière.

Si c’était à refaire aujourd’hui ? « Plate à dire, mais pas certaine que je repartirais à zéro. Il y a beaucoup trop d’agences, c’est sûr. Mais ce qui m’insulte, ce sont celles qui ne s’y connaissent même pas. Une ou deux personnes qui décident de se partir une “agence” dans leur sous-sol en se disant qu’il y a une piasse à faire là-dedans, c’est pas ça une agence. »

« Ils offrent des services gratuits, ajoute-t-elle, mais c’est tout croche. Résultat, on se retrouve avec des annonceurs qui pensent que tout est gratuit. Moi, je me dis qu’au final, tu as l’agence que tu mérites. » Ainsi que les résultats, serais-je tenté d’ajouter.

Mais rassurez-vous, Lucie ne broie pas du noir. « Je suis très contente d’où je suis rendue. J’aime encore ça et je veux continuer. Je suis très bien entourée. Mes clients sont fidèles. Leur croissance se fait en parallèle à celle de Bambou. Quoi demander de plus ? », conclut-elle.

Qu’aucune agence s’appelant Panda ne s’installe à Québec, j'imagine ;)

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Bambou